Page 15 - La Gatineau 2 octobre 2014
P. 15

PDZA
L’appui par l’achat local réclamé
La Gatineau 2 octobre 2014 15
FRANÇOIS ROBERT
frobert@lagatineau.com
GR ACEFIELD - Un des thèmes les plus récurrents lors de la deuxième séance de consultation en vue de l’élaboration du Plan de développement de la zone agricole (PDZA) de la MRC de la Vallée-de-la- Gatineau tenue à Gracefield le 30 sep- tembre, a été le désir des producteurs de pouvoir écouler davantage de leur produc- tion à l’intérieur de la région.
L’un des plus grands malheurs pour les producteurs c’est la faible densité de popu- lation dans la région, a lancé le maire de Déléage, Bernard Cayen, qui est aussi agriculteur. Permettre l’établissement de nouveaux résidents dans les zones moins propices pour l’agriculture aiderait aussi les producteurs, notamment pour trouver un marché, a tenté de faire valoir M. Cayen.
Lors d’une de ses nombreuses interven- tions enflammées au cours de la soirée, la productrice bio de Blue Sea, Céline Tremblay, a aussi parlé de la difficulté de vendre une importante part de sa mar- chandise près de sa ferme. Selon elle, il est souvent plus rentable de faire le voyage jusqu’à Ottawa où les ventes sont meil- leures et les consommateurs davantage prêts à payer plus pour des produits bio. «La traçabilité c’est très important mais cela coûte de l’argent, il faut que les consommateurs soient près à payer pour ça», a-t-elle aussi insisté.
La mairesse de Gracefield, Joanne Poulin, a dit envisager la création d’un marché pour les producteurs de la région près du centre communautaire de sa municipalité.
Un producteur de bovins a par contre fait remarquer que dans sa filière et pour les producteurs de lait, la vente à gros volumes resterait le principal débouché et qu’il ne fallait pas les oublier dans l’élabo- ration du PDZA.
Marie-Thérèse Carrière de Kazabazua a lancé un pavé dans la marre en deman- dant pourquoi tant de production de bœuf dans la région alors que les recommanda- tions santé c’est de manger moins de bœuf
▲ Ce producteur de bovins a fait remarquer que dans sa filière et pour les producteurs de lait, la vente à gros volumes resterait le principal débouché et qu’il ne fallait pas les oublier dans l’élaboration du PDZA.
et plus de légumes. Selon elle, le bétail est trop dominant dans la région, elle aime- rait voir une agriculture plus diversifiée, notamment plus de production maraichère.
Tout comme lors de la consultation pré- cédente à Bois-Franc, la question de la relève est revenue sur le tapis. «Les gens disent tous que ça prend de la relève mais si on empêche la relève, ça ne donne rien», a lancé comme cri du cœur un jeune homme qui aimerait revenir s’établir dans la région pour aider ses parents vieillis- sants mais qui aimerait voir des assouplis- sements à la loi de la protection du terri- toire agricole. D’ailleurs, encore une fois, plusieurs personnes ont dit souhaiter une modernisation de cette loi.
Daniel Patry, producteur de lait à Bouchette, a pour sa part plutôt plaidé que l’on avait déjà suffisamment de zone blanche dans la région. Selon lui, les vil- légiateurs font peu pour l’économie de la région. «Les touristes arrivent avec leur épicerie, ils nous laissent leur vidanges et
repartent», a-t-il déclaré.
Un agriculteur a réclamé le retour de subventions pour aider au drainage des champs.
La mise sur pieds d’une base de don- nées répertoriant les terres pouvant être louées et les fermiers cherchant des employés à temps partiel serait souhai- table selon un fonctionnaire fédéral qui prépare sa prochaine carrière comme agri- culteur dans la région. Ce genre d’initia- tive existe déjà dans Argenteuil et ça fonc- tionne bien, a renchéri Nicolas Brodeur de l’UPA. M. Brodeur, qui œuvre aussi dans le secteur forestier, a rappelé l’importance de ne pas négliger ce secteur important dans le PDZA. Ce dernier croit égale- ment que l’exemple de Lac Sainte-Marie qui offre un taux de taxe privilégié pour les agriculteurs devrait être suivi par d’autres municipalités de la MRC.
Selon Dany Ouellet, biologiste de Messines, il faudrait viser une autonomie alimentaire dans la région et sortir le chimique de notre agriculture. Il propose aussi d’oser développer des cultures émer- gentes comme l’asclépiade, clef de l’ali- mentation des monarques, et dont les débouchés sont grandissants. La mise en valeur des produits forestiers non ligneux devrait aussi davantage être mise de l’avant dans la région selon lui.
Bref, beaucoup reste à faire et de nom- breuses opportunités sont envisageables pour développer davantage le secteur agri- cole dans la MRC. «Survivre ne suffit pas», comme l’a si bien résumé le produc- teur Rick Brown.
Une autre séance de consultation aura lieu le jeudi 16 octobre à 19h à la salle municipale de Low (pour Kazabazua, Low, Denholm, Lac Sainte-Marie).
Rappelons qu’il est aussi possible, par groupes d’intérêts et sur rendez-vous, d’obtenir une consultation privée avec le comité technique en charge de la prépara- tion du PDZA (communiquer avec Denis Côté au CLD, 819-449-7649 poste 24). Deux autres rondes auront lieu par la suite afin de faire un diagnostic et de mettre en place un plan d’action.
▲ Cet agriculteur a réclamé le retour des subventions pour aider au drainage des terres.


































































































   13   14   15   16   17