Page 20 - La Gatineau 6 novembre 2014
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20 6novembre2014 LaGatineau ÉLECTION FÉDÉRALE DE 2015
Mathieu Ravignat choisi par le NPD
FRANÇOIS ROBERT
frobert@lagatineau.com
LA GATINEAU - Le député sortant du comté fédéral de Pontiac, Mathieu Ravignat, a été confirmé comme candidat pour le Nouveau Parti démocratique (NPD) en vue du prochain scrutin. Personne n’a tenté au sein du parti de lui barrer la route.
Celui qui a été élu en 2011 dans la mou- vance de ce que plusieurs ont qualifié de «vague orange» au Québec croit être en bonne posture pour garder le siège pour le NPD.
On se rappellera que ce nouveau venu en politique fédérale lors de la précédente élec- tion avait causé une certaine surprise en défaisant le ministre des Affaires étrangères du gouvernement conservateur, Lawrence Cannon. Ce dernier a depuis été nommé ambassadeur du Canada en France et il semble peu probable qu’il reprenne du service pour les conservateurs dans la circonscription de Pontiac d’ici le prochain vote. Récemment interrogé à ce sujet par notre collègue de La Presse, Philippe Teisceira-Lessard, M. Cannon aurait déclaré que la porte était fer- mée pour un retour en politique active en 2015.
Dans ce contexte, on peut s’imaginer que le principal adversaire de Mathieu Ravignat à la prochaine élection sera le libéral Will Amos. «Nous allons rappeler aux Canadiens que les libéraux c’est un changement auquel on ne peut pas avoir confiance, lance M. Ravignat. Ils ont déjà promis des choses quand ils n’étaient pas au pouvoir et ensuite ils ont brisé leurs promesses. Les Canadiens peuvent compter sur le NPD, nous avons tou- jours été le parti du changement.»
Questionné au sujet de l’attrait exercé par le chef libéral Justin Trudeau sur une partie de l’électorat, M. Ravignat s’est porté à la défense de son chef. «Ça va devenir de plus en plus évident que M. Mulcair a l’expérience nécessaire pour devenir premier ministre, surtout pendant la campagne électorale et les débats.»
Mathieu Ravignat promet de se battre pour mettre fin aux coupures dans le budget de la Société Radio-Canada (SRC) et lui res- taurer un niveau de financement plus adé- quat. «Nous sommes complètement contre ces coupures, particulièrement les coupures qui touchent la programmation francophone en milieu minoritaire, souligne-t-il. Nous
▲ Le député sortant dans la circonscription de Pontiac et candidat confirmé pour le NPD en vue du prochain scrutin, Mathieu Ravignat, entouré d’une partie de son équipe.
croyons que la programmation francophone de Radio-Canada est importante pour la culture canadienne. Il faut que Radio- Canada ait les moyens pour bien faire son travail. Il faut également que la distance entre le gouvernement et Radio-Canada soit saine et que l’on n’utilise pas les budgets pour contrôler le message ou pour diminuer l’im- pact que la SRC peut avoir dans nos régions. Je pense qu’elle est fondamentale à la vie de notre pays.»
Sans surprise, le néo-démocrate s’oppose à l’annonce récente des conservateurs permet- tant le fractionnement du revenu entre les conjoints pour abaisser la facture fiscale du plus haut salarié. «Cela vise des familles qui sont assez aisées, nous pensons qu’il devrait y avoir d’autres solutions pour aider la grande majorité des gens», indique M. Ravignat. Le NPD propose notamment une majoration significative du salaire minimum et la mise au rancart de la réforme de l’assurance-em- ploi adoptée par les conservateurs. «Ils ont changé la définition de ceux qui peuvent avoir des prestations et introduit la nécessité pour les chercheurs d’emploi d’accepter une offre dans un rayon de 100km de leur domi- cile, ce qui vide les régions et après ils ne sont plus disponibles pour les employeurs en région», déplore M. Ravignat. Cette dispo- sition serait abolie. Il faudrait réviser la défi- nition d’emploi convenable et d’autres élé- ments dans la réforme qui désavantagent les
régions comme la nôtre qui dépendent beau- coup des travailleurs saisonniers. Il y aurait plusieurs changements à faire pour rendre l’assurance-emploi plus utile.»
Le député sortant du comté de Pontiac fustige également les conservateurs sur leur bilan au plan environnemental. «Nous comp- tons nous attaquer sérieusement aux change- ments climatiques en créant des standards et nous allons légiférer pour que les pollueurs payent, insiste M. Ravignat. Nous utilise- rions l’argent généré par un système pol- lueur-payeur pour stimuler la création d’in- dustries basées sur des énergies vertes. Dans le budget, nous pourrions mettre en place plusieurs incitatifs pour que l’industrie pétro- lière devienne de moins en moins importante et que les énergies vertes deviennent de plus en plus importantes dans l’économie cana- dienne. Nous allons aussi ramener le pro- gramme pour aider les Canadiens à changer leur système de chauffage pour un moins polluant.»
Il faut un cadre législatif plus robuste pour protéger les citoyens et l’environnement, croit M. Ravignat. «Il ne faut pas s’attendre à ce que les compagnies s’autorégulent en matière de protection de l’environnement et du public. Il faut avoir des inspecteurs fédéraux et une législation qui assure une imputabilité des entreprises.»
«Nous sommes contre le pipeline qui se
rendrait au port de Gros-Cacouna notam- ment à cause de l’impact qu’il pourrait avoir sur un écosystème très fragile et aussi l’im- pact sur la vie des gens dont la région serait traversée par l’oléoduc», a poursuivi M. Ravignat. Il assure qu’il n’y aurait pas de feu vert pour ce projet avec un gouvernement NPD.
«Je me suis efforcé de visiter toutes les régions du Pontiac, c’est une grande circons- cription avec une quarantaine de municipali- tés, rappelle celui qui réside à Cantley. Je suis confiant que les valeurs de la grande majorité des gens du Pontiac et les valeurs du NPD concordent. Nous allons garder le support que nous avons eu en 2011 dans le Pontiac. Je pense que les gens savent qu’ils ne peuvent pas juste retourner chez les conservateurs ou les libéraux et s’attendre à un changement de fond. Je pense qu’ils savent qu’ils peuvent nous faire confiance.»
Pour Mathieu Ravignat, il est impératif de donner un coup de pouce à l’industrie fores- tière, l’un des moteurs de l’économie dans la Vallée-de-la-Gatineau. «Il faut absolument avoir un fond permettant la transformation de nos industries forestières pour qu’elle deviennent plus compétitives à l’échelle internationale. Le fédéral doit participer au capital de risque à ce niveau ce qui pourrait aider à la rendre plus écologique et en même temps plus compétitive sur les marchés.»
comité d’urgence «Initiative Maniwaki» par le ministre des Forêts Laurent Lessard. «C’est normal et il faut se réjouir d’une implication comme celle-là du ministre, commente Michel Merleau. On va continuer à l’inciter à poser les gestes qui s’imposent pour forcer tout le monde à travailler dans le même sens. Un fossé s’est creusé entre les producteurs privés, les usines et les poli- tiques. Je veux continuer à protéger les cen- taines d’emplois dans la région, il faut trouver une façon de travailler ensemble. L’épine dorsale de notre économie, même si elle est fragile, reste l’industrie forestière.»
PRODUITS FORESTIERS RÉSOLU
Reprise du travail normalement lundi
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - Le quart de travail de la scierie de Maniwaki, qui est à l’arrêt depuis un peu plus de deux semaines, devrait reprendre lundi. Karl Blackburn, directeur principal des affaires publiques et relations gouvernementales chez Produits forestiers Résolu, a confirmé l’information cette semaine.
Le mois dernier, il avait été annoncé que la scierie fonctionnerait avec un quart de
travail au lieu de deux pendant trois semaines. Le problème est toujours le même selon les dirigeants de l’entreprise : celui de l’approvisionnement. Au total, ce sont 39 travailleurs qui se sont retrouvés temporaire- ment sans travail. Une autre mauvaise nou- velle alors que les 80 employés de l’usine avaient repris le travail en août, après un congé forcé de plus de deux mois.
De son côté, le préfet Michel Merleau affirme suivre le dossier de près et être en constante relation avec les responsables de Produits forestiers Résolu et Louisiana Pacific. Une autre usine inquiète par ailleurs
le préfet : les Entreprises Atlas, à Low, une division de la compagnie Commonwealth Plywood. Onze de ses salariés avaient été mis à pied en juin dernier.
«L’avenir de l’industrie forestière dans la région continue de nous inquiéter au plus haut point, commente Michel Merleau. Il semble y avoir une lumière au bout du tunnel mais il faut s’assurer que tout le monde mette l’épaule à la roue. Il y a encore des difficultés avec le privé, on ne s’entend pas sur les prix.»
Le comité mis en place par le préfet et la Chambre de commerce de Maniwaki a été mis en veilleuse après la mise en place du


































































































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