Page 4 - La Gatineau 6 novembre 2014
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4 6 novembre 2014 La Gatineau
MOBILISATION CONTRE LA RÉFORME DE LA SANTÉ
«S’assurer que ça fasse le moins mal possible»
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - «On sait que la Loi 10 va passer. Ce qu’il faut, c’est s’assurer que la réforme de la santé fasse le moins mal possible à la région.» Denis Bonhomme, président de la Chambre de commerce de Maniwaki et Vallée-de-la-Gatineau, et Christian Major, directeur, animaient une réunion du conseil d’administration de la CCMVG mardi matin. Jacques Cyr, président du CA du Centre de santé et de services sociaux de la Vallée-de-la- Gatineau, et André Lanthier, vice-pré- sident, étaient présents pour parler du projet de loi. Objectif : faire naître un mouvement de mobilisation dans la région, pour limiter les impacts de la réforme de santé, et ça presse car la loi devrait être adoptée en décembre.
Un comité va donc être mis en place. Pour sa part, la CCMVG a mandaté Martin Lacroix, membre du CA, pour la représenter sur ce comité. Jacques Cyr doit rencontrer la députée et ministre Stéphanie Vallée lundi, afin de lui faire part des inquiétudes. Une lettre sera par ailleurs rédigée et transmise à la CCMVG qui la distribuera à chacun de ses membres afin de sensibiliser la popu- lation aux enjeux.
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La CCMVG n’a pas à se positionner d’un point de vue politique. Mais Denis Bonhomme et Christian Major en sont convaincus : «On sait que cette réforme aura des incidences sérieuses sur l’écono- mie de la Vallée-de-la-Gatineau. Il faut faire comprendre au gouvernement que c’est inacceptable de vider la région de ses services au bénéfice de l’urbain, de cen- traliser les services en ville.»
Quels impacts dans la région ?
Ce que prévoit principalement la réforme, c’est l’intégration de tous les éta- blissements de l’Outaouais (cinq CSSS, le Centre La Ressource, le Pavillon du parc, le Centre jeunesse Jelinek) au sein d’un CISSS : Centre intégré de santé et de services sociaux.
À la demande du préfet Michel Merleau et du maire de Maniwaki Robert Coulombe, Jacques Cyr et André Lanthier ont distribué un document aux membres du CA de la CCMVG afin de présenter les impacts prévisibles dans la région du projet de loi 10. Principale crainte, que d’ici 5 ans la masse salariale du CSSVG soit diminuée par des postes abolis et/ou non remplacés : la direction générale et au moins trois postes de direc- tion (ressources humaines, financières et de la performance).
Selon la planification du CSSVG, d’ici 5 ans 64 départs à la retraite sont prévus, sur un total de 486 emplois équivalent
temps complet. Si tous les départs à la retraite ne sont pas remplacés, la masse salariale devrait baisser d’environ 13%.
Les acteurs du milieu craignent que les secteurs des ressources financières et humaines soient réduits au profit du grand centre régional et que les secteurs suivants soient centralisés : la buanderie (4 emplois), la téléphonie (4 emplois) et l’approvisionnement (2 emplois).
Autres craintes: que le poids d’une région rurale comme la Vallée-de-la- Gatineau soit noyé dans une superstruc- ture urbaine, que les besoins du territoire soient moins bien représentés, que la réa- lité rurale ne soit pas prise en compte, que la communication ne soit plus la même avec les partenaires locaux, qu’il n’y ait pas de représentation citoyenne du terri- toire au sein de la nouvelle gouvernance. Il y a une certaine peur aussi concernant le maintien de services de proximité, comme l’hémodialyse ou le service d’oncologie.
Et le pire, c’est que lors d’une rencontre régionale tenue le 17 octobre à l’Agence de la santé et des services sociaux, le ministre Barrette a déclaré que le projet de loi 10 est transitoire et que d’autres projets de loi seront déposés d’ici la fin de l’actuelle session parlementaire. Il a aussi déclaré que dans les régions rurales il risque en effet d’y avoir des impacts col- latéraux au niveau économique mais que
c’est un passage obligé pour revenir à l’équilibre budgétaire visé pour 2016.
Pourtant, deux personnes de poids se sont notamment prononcées contre cette réforme. D’abord, l’ancien ministre de la Santé, Claude Castonguay, qui dans une lettre adressée au Premier ministre Couillard a déclaré : «Ce projet de loi, s’il est adopté, va enfermer de façon défini- tive notre système de santé dans une bureaucratie étouffante.» Ensuite, l’avocat des patients, Jean-Pierre Ménard, qui a déclaré dans une entrevue accordée au Devoir que cette réforme est «une atteinte importante aux droits des citoyens» et qui appelle fortement la population à se mobiliser.
Alors que le gouvernement justifie cette réforme par la volonté de faire des économies, Christian Major rappelle que «le déficit du CSSVG est lié au fait que beaucoup de personnes âgées sont à l’hô- pital en attente d’une place dans un centre d’hébergement» et que si ce problème était réglé cela permettrait de rétablir l’équilibre financier.
Par ailleurs, dans chronique du Droit du 4 novembre de Gilbert Lavoie, celui-ci dit que l’Outaouais ne touche que 2 400$ par personne pour la santé de la part du gouvernement contre 3 500$ pour les autres régions. Comme l’a déclaré André Lanthier : «On craint de continuer à être les parents pauvres.»
CRIMINALITÉ DANS LA VALLÉE-DE-LA-GATINEAU Une étude à relativiser
FRANÇOIS ROBERT
frobert@lagatineau.com
LA GATINEAU - L’étude du crimino- logue Rémi Boivin plaçant le territoire de la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau au som- met du palmarès de la criminalité au Québec doit être relativisée et mise en contexte, du moins selon le préfet Michel Merleau.
Peu après la publication de cette étude dans les quotidiens du groupe Gesca, dont Le Droit d’Ottawa, le préfet a émis un communiqué pour s’en distancier. «Les gens qui habitent la Vallée-de-la-Gatineau n’ont pas à se sentir plus vulnérables ou plus démunis face à la criminalité que n’importe où ailleurs au Québec», écrivait entre autres M. Merleau.
Selon le préfet, l’analyse du chercheur ne tient pas compte de certains facteurs impor- tants qui sont propres aux régions ressources dont l’étendue du territoire et l’occupation dynamique, où plus de la moitié de la richesse foncière uniformisée est constituée de non-résidents, donc de chalets et de commerces (pourvoiries, parcs et réserves, camps forestiers) non occupés de façon permanente.
En ne pondérant pas les chiffres pour tenir compte des résidents non-permanents, l’analyse risque d’être loin de la réalité, avance le préfet.
Une position qui se rapproche de celle du sergent Benoit Richard conseiller en com- munication à la Sûreté du Québec. «Pour la
Vallée-de-la-Gatineau, le taux est basé sur une population en 2012 de 19 469 habitants mais c’est un endroit très visité et avec beau- coup de résidents saisonniers, ce qui vient augmenter le nombre de personnes pouvant être victimes de crimes ou pouvant com- mettre des crimes», rappelle le sergent Richard.
Selon l’indice de gravité relative des crimes utilisé dans l’étude, un meurtre représente 7 000 points, alors juste un dans une année de référence c’est déjà beaucoup pour un territoire avec moins de 20 000 de population permanente.
De même, une entrée par effraction compte pour 187 points selon l’indice de gravité des crimes, mais dans plusieurs cha- lets cambriolés, on retrouve en réalité peu d’objets de valeur, surtout lorsque les vols ont lieu en hiver, les gens ont tendance à ne pas laisser d’objets de valeur, en particulier lorsqu’ils s’absentent pour une longue période, rappelle Benoit Richard.
Dans le portrait 2013-2014 des crimes compilés par les agents du poste de la SQ à Maniwaki, on peut constater que les intro- ductions par effraction sont en baisse au cours des dernières années passant de 296 en 2011-2012 à 284 l’année suivante et 234 en 2013-2014.
Dans ce même portrait, on constate par ailleurs une forte hausse au niveau des agressions sexuelles rapportées: 46 en 2013- 2014 par rapport à 30 en 2011-2012. Mais il faut se rappeler qu’une agression sexuelle dénoncée en 2014 peut avoir été commise plusieurs années auparavant. Le sergent
Richard explique que certains évènements médiatiques peuvent entrainer des vagues de dénonciations comme celle observée après la sortie publique de Nathalie Simard contre son agresseur qui avait encouragé plusieurs victimes à finalement parler et porter plainte.
Les altercations entre chasseurs peuvent aussi compter pour beaucoup sur ce palma- rès. «Juste le fait d’avoir une arme à feu lors de la perpétration d’infraction, cela aug- mente le poids à 267 points, mais on ne parle pas d’une problématique importante à la grandeur du territoire», relativise à nou- veau le sergent Richard.
Michel Merleau souligne aussi dans son communiqué que le poste de la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau compte depuis peu onze policiers de plus en ses rangs pour assurer une meilleure présence sur le territoire.
«Quand on parle de crimes contre la per- sonne, c’est très souvent un crime extrême- ment précis, un crime ciblé, note également le Sergent Richard. La victime de voie de fait connait généralement son agresseur. C’est assez rare qu’un citoyen va se prome- ner sur la rue et qu’une personne va lui sau- ter dessus sans raison.»
Le sergent Richard rappelle finalement que les policiers de la Sûreté du Québec du poste de Maniwaki sont en étroite collabo- ration avec le comité de sécurité publique de la MRC sur lequel siègent quatre maires ainsi que le préfet. Ce comité aide la SQ dans la détermination de leurs grandes orientations d’intervention sur le territoire.


































































































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