Page 18 - La Gatineau 20 novembre 2014
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18 20novembre2014 LaGatineau
Électricien, d’apprenti à compagnon
LA GATINEAU - Suite de notre chronique dédiée à l’emploi et présentée en collaboration avec Mélanie Marchand, agente d’accueil, d’intégration et de rétention de la stratégie Complicité Emploi Vallée-de- la-Gatineau. Nous vous parlons cette fois du métier d’électricien.
C’est lorsque survient une panne d’électricité que les gens se rendent compte à quel point leur vie dépend de cette source d’énergie. L’électricité nous éclaire, nous réchauffe, alimente les machines dans les industries. Bref, sans elle, plus rien ne fonctionne.
Parmi les métiers les plus importants dans notre société, celui d’électricien occupe certainement une des places majeures. L’électricien est la personne qui exécute des travaux d’installation, de réfection ou de réparation électriques de tous genres. Il dispose, monte, vérifie, localise et répare les fils et les appareils électriques, les dispositifs de commande et les appareillages connexes dans des bâtiments et autres ouvrages.
En effet, l’électricien sera amené à effectuer la surveillance, la maintenance et le dépannage courant des installations électriques dans différents lieux : sites industriels, bâtiments, maisons privées, logements, etc.
Perspectives
Selon Emploi Québec, le métier d’électricien est acceptable. En effet, le taux de chômage est peu élevé. Les perspectives d’emploi sont plutôt bonnes pour les électriciens. Il y aura une demande constante au cours des prochaines années, même si la disponibilité des travailleurs est élevée actuellement. Les finissants se
placent très bien.
La Commission de la construction du Québec affiche que dans l’année 2013, 971 apprentis ont été admis dans l’industrie au Québec. Peu saisonnier, le métier permet de réaliser une bonne moyenne annuelle d’heures travaillées et de gagner ainsi un salaire annuel moyen intéressant : la première année, le salaire est de 25 100 $ pour un apprenti. Pour un compagnon qui travaille au moins 500 heures, il atteint 64 100 $.
Qualités et aptitudes nécessaires
Pour être électricien, il faut avoir de la bonne dextérité manuelle, une bonne perception tridimensionnelle, une minutie et précision, une habileté à communiquer verbalement, une attention, un bon jugement, une bonne relation interpersonnelle et une facilité à travailler en équipe.
De plus, la capacité à travailler en hauteur est importante. Environ le tiers du travail de l’électricien s’effectue dans les airs, alors qu’il est attaché à un poteau, par exemple. Un bon sens de l’organisation est aussi utile : il faut, par exemple, penser à emporter tout le matériel nécessaire avant de grimper.
Où exercer le métier d’électricien?
Les endroits où l’électricien peut travailler sont : les chantiers de construction, les usines, les centres de rénovation, les résidences, les organismes publics et parapublics ou devenir travailleur autonome.
Les études
Pour devenir électricien, il faut d’abord suivre une formation professionnelle en électricité ou en électromécanique de
▲ Les trois partenaires des Entreprises d’électricité Thibault : Sylvain Tremblay, Maurice St-Amour et Philippe Robidoux.
L’avenir de la Vallée-de-la-Gatineau, je m’y emploie !
De l’apprenti au chef d’entreprise
systèmes automatisés. D’une durée de 1 800 heures, soit environ deux ans à temps plein, ce cours permet aux étudiants d’apprendre à installer, à entretenir, à vérifier et à réparer l’équipement de production, de transmission et de distribution d’électricité. Au terme de leur formation, ceux-ci maîtriseront également tout matériel électrique et les commandes électriques et électroniques connexes.
Le diplômé doit ensuite être embauché par une entreprise qui lui garantit un minimum de 150 heures de travail. Il obtient alors un certificat de compétence-apprenti, qui lui permet de travailler sous la supervision d’un compagnon – un travailleur
expérimenté – durant toute sa période d’apprentissage.
L’apprenti devra effectuer quatre périodes d’apprentissage de 2 000 heures chacune, soit 8 000 heures au total. Normalement, cette étape est complétée en quatre ans. Ensuite, il pourra être admis à l’examen de qualification de la Commission de la construction du Québec. S’il le réussit, il deviendra à son tour compagnon, et pourra finalement travailler seul.
Fait à noter, le diplôme collégial en Technologie de l’électronique industrielle peut également être exigé pour exercer le métier d’électricien industriel.
Qualités et débouchés
Selon Sylvain Tremblay, les principales qualités pour devenir électricien sont «d’être ponctuel, en forme physiquement, avoir de l’entregent avec les clients, respecter les règles de sécurité».
Il faut aussi s’attendre à travailler parfois les soirs et fins de semaine. L’électricien peut en effet être appelé d’urgence 24h/24 et 7 jours/7, notamment en période de tempête par exemple.
Par ailleurs, le métier offre de bons débouchés. Chez les Entreprises d’électricité Thibault, ils étaient 12 électriciens et apprentis cet été. Actuellement, ils sont 7.
«On peut prendre des stagiaires mais il faut qu’ils aient au minimum un cours en santé et sécurité au travail, sinon on n’a pas le droit de les emmener sur un chantier, explique Sylvain Tremblay. Par la suite, il y a toujours moyen de trouver des contrats, cela permet de se faire de l’expérience.»
Aux jeunes qui envisageraient de devenir électricien, Sylvain Tremblay les encourage à poursuivre cette voie : «Il y a de l’avenir dans ce domaine. C’est aussi un secteur en évolution. On peut prendre des cours pour se perfectionner.»
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - Maître électricien depuis cette année, Sylvain Tremblay est aussi devenu co-propriétaire des Entreprises d’électricité Thibault, situées rue
Notre-Dame, avec Philippe Robidoux et Maurice St-Amour. Celui-ci a en effet entrepris de préparer la relève avant de prendre prochainement sa retraite.
Sylvain Tremblay a commencé dans le métier en 1984. À l’époque, à la cité étudiante, après une première, deuxième et troisième années générales, les élèves
pouvaient finir leur secondaire en apprenant un métier. Ainsi, Sylvain Tremblay a choisi l’électricité. Son partenaire, Philippe Robidoux, plus jeune, a suivi un cours de DEP au Centre Asticou, pendant un an et demi.
Sylvain Tremblay a choisi ce domaine car l’électricité l’intéressait, tout simplement. «J’ai fait un stage pour la compagnie Thibault électrique, explique-t-il. J’ai alors vu que j’aimais ça. En 1984, le Canadian Tire a été bâti. Thibault avait besoin de main-d’œuvre. Depuis, je n’ai jamais quitté la compagnie. Il y a beaucoup de diversité, surtout en région. Je touche à tout et je ne travaille pas toujours à la même place. On peut travailler pour l’industriel, le commercial, le résidentiel ou l’appel de services. En ville, c’est plus rare de toucher à tout donc un jeune de Maniwaki sera tout de suite embauché en ville.»
Afin de pouvoir acheter des parts dans l’entreprise et par la même occasion de se garantir un travail, Sylvain Tremblay a passé l’examen pour devenir maître électricien. Celui-ci compte cinq épreuves : administration, code électrique, technique électrique, santé sécurité au travail, gestion de chantier. Son diplôme confirme des qualifications en administration, exécution des travaux de construction, gestion de projets et de chantiers, gestion de la sécurité.
▲ Mélanie Marchand, agente d’accueil, d’intégration et de rétention de la stratégie Complicité Emploi Vallée-de-la-Gatineau, en compagnie de Sylvain Tremblay, électricien.


































































































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