Page 8 - La Gatineau 27 novembre 2014
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8 27 novembre 2014 La Gatineau
VIOLENCE ENVERS LES FEMMES
Une sculpture en hommage aux victimes
MANIWAKI - Geneviève Bergeron, Hélène Colgan, Nathalie Croteau, Barbara Daigneault, Anne-Marie Edward, Maud Haviernick, Barbara Klucznik- Widajewicz, Maryse Laganière, Maryse Leclair, Anne-Marie Lemay, Sonia Pelletier, Michèle Richard, Annie St-Arneault, Annie Turcotte. Le 6 décembre 1989, il y a bientôt 25 ans, 14 femmes mouraient sous les coups de feu d’une carabine semi-automatique obtenue légalement par le tristement célèbre Marc Lépine. La tuerie de polytechnique, à Montréal, a fait 14 autres victimes (4 hommes et 10 femmes) qui ont été blessées. Au moins 4 personnes se sont suicidées à la suite de cet évènement.
Afin de rendre hommage à ces victimes et à toutes les femmes qui ont été ou qui sont encore victimes de violence, le Comité femme de la Vallée-de-la-Gatineau tenait à avoir un monument en mémoire des femmes disparues ou décédées dans un contexte de violence. Commande a été passée au sculpteur Donald Doiron, qui a
▲ La sculpture réalisée par l’artiste de la région, Donald Doiron.
réalisé une très belle œuvre. L’inauguration avait lieu mardi, au Parc de la MRC, en présence de plusieurs membres de la communauté, dans le cadre des 12 jours d’action contre la violence faite aux femmes, qui s’étalent du 25 novembre au 6 décembre sous le thème «Le contrôle du corps et des territoires». Une inauguration en chanson avec Daniel Daoust et sa guitare.
«Cette année, nous avons voulu souligner les 12 jours d’action de manière particulière par l’inauguration de cette sculpture, a expliqué Véronik Cadieux- Robillard, membre du comité. Nous voulions offrir aux femmes de la région un lieu de rassemblement et de recueillement, comme il en existe dans les autres villes du Québec.»
Le sculpteur Donald Doiron avoue avoir été un peu réticent au début. Les membres du comité souhaitaient une fleur, ce qui l’inspirait peu. «Je n’étais pas à l’aise avec la demande, explique-t-il. Mais je me suis laissé convaincre. Durant une promenade, j’ai vu des fleurs de givre qui m’ont inspiré.»
La sculpture repose sur une stèle, sur laquelle on retrouve le ruban symbole de la lutte contre la violence envers les femmes. Donald Doiron a voulu faire ressortir deux couleurs : l’obscure, avec la rouille, et le clair,poursymboliserlesdeuxcôtésqu’on a tous en nous. Sur les pétales, on peut y voir des égratignures et l’artiste a martelé le métal pour symboliser les coups. Au centre de la fleur est écrit «Hommage aux femmes victimes de violence.»
Cette sculpture a pu voir le jour grâce à une aide financière de la MRC et à la Ville de Maniwaki qui a offert un espace dans le Parc de la MRC et s’est chargée de l’installation.
Parmi les personnes présentes à l’inauguration, il y avait notamment des représentantes de Kitigan Zibi. Le préfet
▲ Les membres, présentes, du Comité femme Vallée-de-la-Gatineau avec, de gauche à droite: Carole Beaudin, Françoise Major, Maude Lafrenière, Danielle Beaudry, Cécile Patry, le sculpteur Donald Doiron, Maude Bélair, Véronik Cadieux-Robillard, Line Alie, Marthe Piché.
Campagne #PAScorrect
Michel Merleau a lancé l’idée d’une deuxième sculpture dédiée aux femmes autochtones, qui serait placée à côté de celle du Comité femme.
Le Comité femme Vallée-de-la-Gatineau
Il a vu le jour en 2009, dans le cadre du mouvement de la Marche mondiale des femmes de 2010. «Il s’agit d’une concertation de femmes engagées de la région, travaillant ou étant impliquées dans différents milieux, explique Véronik Cadieux-Robillard. Elles se rassemblent pour échanger, débattre, informer et faire des recommandations sur les enjeux et les revendications touchant, de près ou de loin, les femmes. Nous organisons aussi de nombreuses activités rassembleuses tout au long de l’année.»
Parmi les membres du comité, Cécile Patry a tenu lors de l’inauguration à lancer
un appel aux jeunes femmes afin qu’elles n’aient pas peur de s’engager. Par ailleurs, le comité a demandé à rencontrer la députée et ministre de la Condition féminine, Stéphanie Vallée, afin de parler de la condition des femmes dans la Vallée-de-la-Gatineau.
Parmi les personnes qui participent activementauxactivitésducomitéfemmes, Suzanne a longtemps été victime d’intimidation. Aujourd’hui, si elle s’en est sortie, c’est selon elle grâce aux travailleuses sociales et à la Maison Halte-Femme.
La directrice de celle-ci, Marianne Lyrette, également présente à l’inauguration, s’est dite fière de voir que «tant de personnes sont interpelées par le problème de la violence qui est omniprésente», appelant toutes les victimes ou personnes témoins de violence à dénoncer.
FORUM SOCIOÉCONOMIQUE Quel avenir pour l’Outaouais d’ici 2030 ?
LA GATINEAU - Samedi 29 novembre, la Chambre de commerce de Gatineau organise un forum socio- économique, à l’université du Québec en Outaouais. L’objectif est de donner une vision commune du développement économique de l’Outaouais d’ici 2030. Le forum a pour titre «L’Outaouais 2030 : une région unifiée et émancipée».
Les principaux acteurs du développement socio-économique de l’Outaouais, pour le milieu rural comme urbain, participeront à ce forum. La Chambre de commerce de Maniwaki et Vallée-de-la-Gatineau sera présente. Elle a d’ailleurs invité tous ses membres et les acteurs de la MRC qui s’intéressent au développement de notre région, à y participer également.
Selon la CCMVG, il est important
qu’une région rurale comme la notre se fasse entendre, afin de ne pas voir partir ses services vers le secteur urbain.
Programme
Le forum se tiendra de 8h à 16h. Il débutera officiellement à 9h. Voici ensuite l’horaire de la journée : 9h15, allocutions ; 9h30, présentation du contexte socio-économique de l’Outaouais ; 9h50, présentation sommaire sur les résultats de la consultation pré-forum ; 10h30, atelier en sous-groupes autour de quatre thèmes et quatre sujets de discussion (volets territorial, démographique, économique et social) ; 13h30, retour enplénièredesateliersthématiquesen sous-groupes.
Renseignements sur le site Internet http://ccgatineau.ca/forum/
LA GATINEAU - YWCA Canada, la plus ancienne et la plus grande association fournissant des services polyvalents pour les femmes à travers le pays, a lancé sa Campagne des roses annuelle sur la Colline parlementaire, et appelle à une action spectaculaire pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles par le biais de sa nouvelle initiative #PAScorrect : une campagne pour les médias sociaux demandant au public de dénoncer les images, les messages et les actions qui perpétuent la violence envers les femmes.
«Les femmes et les filles sont confrontées à une violence brutale dans notre pays, a déclaré Paulette Senior, la PDG de YWCA Canada. Pendant des mois, nous avons entendu des histoires horribles l’une après l’autre dans les actualités. Il y a vingt-cinq ans, quatorze
femmes ont été assassinées à Montréal pour le simple fait qu’elles étaient des femmes. Aujourd’hui, une femme est tuée par son partenaire ou ex-partenaire chaque semaine en moyenne. Nous entendons des femmes de courage prendre la parole chaque jour pour dénoncer la violence dans leur vie. Nous avons toutes et tous besoin d’écouter et d’agir. Lorsque vous trouvez que quelque chose n’est pas correct, ne le laissez pas passer. Signalez-le. Dites haut et clair que ce n’est pas correct.»
Aussitôt que le site pascorrect.ca a été mis en ligne, le logo distinctif #PAScorrect s’est rependu sur les sites des médias sociaux et des Canadiennes et Canadiens qui soutiennent le changement se sont joint(e)s à la campagne sur Twitter et Facebook.
Le saviez-vous ?
LA GATINEAU - Le 17 décembre 1999, l’ONU proclamait le 25 novembre journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Cette date commémore l’assassinat des sœurs Mirabal, trois militantes politiques dominicaines brutalement exécutées en 1960 sous les
ordres du chef d’État Rafael Trujillo.
Au Canada, le parlement a institué le 6 décembre journée nationale de commémo- ration et d’action contre la violence faite aux femmes, afin de commémorer le meurtre des 14 jeunes femmes en 1989 à l’école polytechnique de Montréal.


































































































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