Page 4 - La Gatineau 4 décembre 2014
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4 4 décembre 2014 LaGatineau
PROJET DE FUSION DES COMMISSIONS SCOLAIRES
Diane Nault propose un scénario alternatif
FRANÇOIS ROBERT
frobert@lagatineau.com
LA GATINEAU - La présidente de la Commission scolaire des Hauts-Bois de l’Outaouais (CSHBO), Diane Nault, souhaite proposer au ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, de regrouper les commissions scolaires francophones de l’Outaouais en deux entités plutôt qu’une seule comme l’envisage le ministre qui s’est par ailleurs dit ouvert aux discussions. La première gérerait les écoles de la grande ville de Gatineau et la seconde celles du reste de l’Outaouais.
Le scénario alternatif de Mme Nault a reçu à l’unanimité l’appui de ses collègues commissaires de la CSHBO lors d’une rencontre spéciale le 26 novembre. Elle le présentera aux autres présidents de commissions scolaires francophones de l’Outaouais le 3 décembre et s’ils sont eux aussi favorables, une lettre sera expédiée au ministre Bolduc sans délai pour lui faire part de la contre-proposition.
Selon Mme Nault, sa contre-proposition permettrait de regrouper des réalités plus
similaires et de garder plus de proximité dans les services à l’élève.
«Si vous voulez, vous pouvez aller sur le site et voir la carte qu’il propose, c’est un très, très grand territoire, souligne Mme Nault. On sait que la réalité des territoires urbains n’est pas la même chose que celle des territoires ruraux. On ne pense pas pareil, les transports scolaires, ce n’est pas pareil et les services à l’élève, ce n’est pas pareil. En regardant la carte, on voit que bien que le ministre a découpé par MRC. Avec ce scénario alternatif, nous aurions une espèce de fer à cheval autour de Gatineau.»
D’après ce que le ministre a indiqué aux dirigeants des commissions scolaires actuelles, le comité provisoire de fusion entrerait en fonction le 1er juillet 2015 et un an plus tard, soit le 1er juillet 2016, la fusion serait effective.
«Si on devient une grosse commission scolaire pour tout l’Outaouais, on va perdre notre proximité, insiste Mme Nault. Si on reste en ruralité, on garde notre proximité. En ruralité, les gens appellent leur commissaire parce qu’ils le connaissent. Est-ce que la personne du Lac Cayamant appellerait un commissaire de Gatineau
qu’elle ne connaît pas du tout et qui ne connaît pas la réalité de la ruralité pour lui expliquer son cas ? Je ne suis pas certaine.»
Réaction aux propos du préfet
En entretien téléphonique avec un représentant du Journal La Gatineau, la présidente de la CSHBO a souhaité réagir aux propos tenus par le préfet de la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau, Michel Merleau, dans un article paru dans notre édition du 27 novembre à la page 11 sur le projet de fusion des commissions scolaires. La partie des propos du préfet qui a surtout fait tiquer Mme Nault est celle sur le transfert de responsabilités en matière de transport et de gestion des immeubles vers les municipalités.
«Je ne suis pas certaine que le préfet est conscient de ce qu’est un transport scolaire et ce que sont les infrastructures scolaires, a questionné Mme Nault. Avec nos vieilles écoles et le transport, c’est nous qui avons la meilleure gérance, avec des frais de gestion en bas de 5%, alors que c’est beaucoup plus pour les MRC et les municipalités. Le transport scolaire, on ne peut pas embarquer un adulte avec des jeunes sans avoir ses antécédents judiciaires. Est-ce qu’au niveau des municipalités ils ont une expertise
▲ La présidente de la CSHBO, Diane Nault, espère convaincre le ministre Bolduc de séparer Gatineau du reste de l’Outaouais dans son projet de fusion des commissions scolaires.
comparable dans la gestion de vieux bâtiments ? Est-ce que ce serait changer quatre vingt-cinq sous pour un dollar ?»
Stéphanie Vallée se montre évasive
FRANÇOIS ROBERT
frobert@lagatineau.com
LA GATINEAU - Mise à plusieurs reprises face à la question simple : Est-ce que ce serait une bonne chose de fusionner toutes les commissions scolaires franco- phones de l’Outaouais en une seule comme souhaite le faire le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc ?, sa collègue Stéphanie Vallée s’est montrée évasive et n’a pas fourni de réponse claire.
Sollicitée par le Journal de la Gatineau pour réagir au projet de réforme du ministre Bolduc, la ministre responsable de l’Outaouais s’est montrée extrêmement prudente, voire évasive. «Avant de com- menter quelque chose, on va d’abord voir ce que mon collègue va déposer comme projet, a lancé en début d’entrevue la ministre Vallée. Il y a une réflexion actuel- lement qui est en cours et qui vise à assurer un meilleur service aux élèves, que les élèves partout sur le territoire reçoivent des services éducatifs de qualité. Mon collègue a clairement mentionné qu’il était en réflexion sur cette question là, mais avant de commenter, comme dans toutes choses, laissons d’abord le soin à M. Bolduc de déposer ses projets et après on verra à les analyser et à voir ce que ça pourrait avoir comme impact pour notre région et les jeunes chez nous.»
Pourtant le ministre Bolduc n’est plus à l’étape de la réflexion préliminaire, il a clairement informé la direction des diffé- rentes commissions scolaires francophones de l’Outaouais de ses intentions de les fondre en une seule. «Avant de commenter la façon dont les choses seront faites, lais- sons le ministre déposer son projet, lais- sons-lui nous présenter le fruit de sa réflexion et après on le commentera, il n’y a pas de projet de loi actuellement, il y a des échanges, mais vous comprendrez qu’avant de commenter on va voir de quelle
façon tout cela s’articulera de façon pra- tico-pratique, a plaidé Mme Vallée. C’est certain qu’il y a une réflexion qui s’amorce, mais dans cette réflexion-là il y a toujours la façon dont les services seront rendus ; moi avant de me positionner je vais attendre de le voir. Je ne veux pas que l’on appuie sur le bouton panique avant de voir ce qui sera présenté à la région.»
La ministre Vallée a par ailleurs fait valoir que la question des frontières des différents niveaux de gouvernance qui ne se recoupent pas en Outaouais a fait partie des discussions au Forum économique de la fin de semaine dernière à Gatineau. «Certaines personnes disaient que l’un des problèmes que l’on a en Outaouais c’est que l’on a différents niveaux de gouvernance où les frontières ne sont pas les mêmes, ce qui parfois nous empêche d’avoir une vision cohérente de notre région. Est-ce que la mise en place d’une seule commission sco- laire pour le territoire est quelque chose de mauvais ? Je ne veux pas avoir comme pre- mier réflexe de dire que je m’oppose à toute réforme. Je veux voir la façon dont tout ça sera exprimé, je veux pouvoir commenter un projet complet.»
Rappelons que la présidente de la Commission scolaire des Hauts-Bois-de- l’Outaouais, Diane Nault, a confirmé avoir été mise au courant de la volonté ministé- rielle de fondre toutes les commissions sco- laires francophones de l’Outaouais en une seule. Mme Nault a aussi précisé que selon l’échéancier prévu par le ministre, le comité de transition entrerait en fonction le 1er juillet 2015 et la fusion entrerait en vigueur officiellement le 1er juillet 2016.
La ministre Vallée a tenu à souligner qu’en tant que mère de deux enfants elle se préoccupe des services offerts aux jeunes élèves. «Comme dans toutes les régions, on a nos défis et nos enjeux, et ce que l’on veut c’est des services éducatifs de qualité pour nos enfants, peu importe où il se trouve sur le territoire. On ne veut pas d’inégalités
▲ La députée de Gatineau et ministre responsable de l’Outaouais, Stéphanie Vallée, en compagnie de son chef, Philippe Couillard.
entre les services offerts en ville et ceux offerts en région, a soutenu Mme Vallée. Ce n’est pas nécessairement en contradic- tion avec le projet de mon collègue. Avant de présumer que tout cela est en contradic- tion, je vais attendre de voir ce qu’il va nous présenter, je ne l’ai pas vu encore son projet.»
Scénario avec deux commissions scolaires francophones en Outaouais
Invitée à commenter la contre-proposi- tion de Diane Nault présidente de la CSHBO visant plutôt la formation d’une commission scolaire pour la grande ville de Gatineau et une autre pour le reste de l’Outaouais (lire ci-contre), la ministre Vallée a de nouveau refusé de prendre posi- tion. «C’est tout à fait normal que dans ce cadre de réflexion là, il y ait des échanges. C’est le rôle de la commission scolaire de dire voici nos particularités et ce qui nous préoccupe. Mais je ne commenterai pas, je
ne ferai pas du «step by step» à chaque fois que la commission scolaire va faire une avancée, je vais les laisser travailler ensemble», a indiqué la ministre Vallée.
Elle a toutefois invité vers la fin de l’en- trevue à prendre en compte le bassin de contribuables plus grand en ville que dans les zones rurales. «En milieu rural, nos commissions scolaires ont moins de pro- priétés à taxer et ont donc moins de res- sources financières. Alors la question d’englober régionalement permet d’avoir accès à un bassin de population plus grand et possiblement des ressources financières qui pourraient être distribuées plus équita- blement sur le territoire, c’est un autre côté de la médaille à considérer. Mais je suis certaine que mon collègue sera à l’écoute des commissions scolaires et de leurs revendications, et je sais qu’il a une atten- tion toute particulière pour la réalité rurale», a assuré la ministre Vallée.


































































































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