Page 6 - La Gatineau 29 janvier 2015
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6 29 janvier 2015 LaGatineau
OFFICE DES PRODUCTEURS DE BOIS DU PONTIAC
Entente avec Produits forestiers Résolu
FRANÇOIS ROBERT
frobert@lagatineau.com
LA GATINEAU -L’Office des producteurs de bois du Pontiac (OPBP) a conclu une entente avec Produits forestiers Résolu (PFR) pour fournir du sapin, de l’épinette et du pin gris à des tarifs semblables aux dernières offres faites par PFR à l’Office des producteurs de bois de la Gatineau (OPBG), a confirmé le directeur de l’OPBP, Michel Léonard.
«Ils veulent prendre tout le volume que l’on peut produire, a indiqué Michel Léonard. Dans les bonnes années, on a déjà sorti 50 000 mètres cubes de ce type de produit, mais aujourd’hui, c’est plus difficile. En fait, c’est une reconstruction de nos équipes forestières. On parle de 25 000 tonnes que l’on voudrait mettre en marché dans la prochaine année.»
«Nous représentons 3650 membres, précise Michel Léonard. Nous débordons de la MRC Pontiac, nous avons trois cantons dans la MRC des Collines et deux cantons dans la Vallée-de-la- Gatineau à Cayamant. De ce nombre, environ 150 à 175 sont actifs. Dans les bonnes années, nous en avions 450. Les autres membres possèdent des boisés privés, mais ne les exploitent pas commercialement en ce moment. Avec la crise économique, il y a bien des gens qui ont arrêté et qui ne faisaient plus d’exploitation forestière parce que la mise en marché est difficile.»
Les producteurs du Pontiac ont suivi avec intérêt les démêlés de leurs homologues de la Gatineau avec PFR
devant la régie. «Selon le document disponible sur Internet, précise Michel Léonard, la compagnie offrait 71$ pour le bois en longueur et l’OPBG demandait 83,23$, la régie a tranché pour les prix de l’hiver dernier et a consenti 1,49$ de la tonne métrique verte (TMV), donc 72,49$ de la TMV.»
«Nous avons rencontré Résolu pour avoir notre rétroactif de l’hiver dernier, a poursuivi le directeur de l’OPBP. On s’est entendu en disant que lorsqu’il y aurait une décision de la régie pour le dossier de la Haute-Gatineau qu’ils nous feraient le remboursement nous aussi. On les a rencontrés pour avoir notre 1,49$ de rétroactif et à ce moment-là ils nous ont offert ce que je crois qu’ils ont offert aussi à Gatineau soit 72,49$ plus 0,5% pour la TMV de l’épinette et du pin gris en longueur, le sapin c’est un peu moins. En billot, c’est plus élevé comme prix parce que c’est plus de travail de couper en tronçons que de le laisser en longueur. C’est le prix d’hiver et l’été c’est plus que ça parce que c’est plus de travail ébrancher les arbres l’été. Il faut ajouter la péréquation de transport de 14$/TMV plus le prélevé à notre bureau de 1,95$/TMV. À cela s’ajoute également une compensation pour le carburant de transport qui varie en fonction du prix à la pompe selon une formule de calcul.»
Les producteurs du Pontiac prévoient fournir à PFR un mélange de billots et de bois en longueur. «C’est laissé au producteur de décider s’il veut faire en billots ou en longueur selon ses équipements et préférences, a spécifié Michel Léonard. Les administrateurs ont accepté les offres de Résolu même si c’est des montants moindres que ce que
nous aurions aimé avoir, mais on avait de la pression des producteurs qui voulaient produire et on perdait des producteurs parce que l’on n’avait pas assez de marchés.»
Cette entente pour du résineux est bienvenue dans le Pontiac puisque plusieurs peuplements sont mixtes et que ça vient compléter des ententes déjà conclues pour du peuplier avec Fortress et LP.
Michel Léonard reconnait que le bois acheté par PFR devrait principalement aller vers l’usine de Maniwaki.
Joint au téléphone avant Michel Léonard, le porte-parole de PFR Karl Blackburn a reconnu qu’une entente avait été conclue avec l’OPBP pour du résineux, mais a refusé de préciser les prix. «C’est une entente qui est gagnant/ gagnant et pour les producteurs et pour nous, a assuré Karl Blackburn. Nous sommes très heureux d’avoir eu une entente avec eux... Si on a été capables de s’entendre avec eux, je ne vois pas pourquoi nous ne serions pas capables de nous entendre avec d’autres. On s’est entendu aussi récemment avec le syndicat des producteurs de bois du Saguenay Lac-Saint-Jean. Il faut qu’on s’entende sur un volume à un cout qui est économiquement viable pour nous et les producteurs. Cela a fonctionné avec le Pontiac, j’espère que ça va fonctionner avec les gens de la Gatineau.»
Questionné à savoir si les volumes en provenance du Pontiac pourraient permettre de redémarrer le quart de travail qui est en arrêt temporaire à la scierie de Maniwaki, le porte-parole de Résolu s’est montré optimiste. «Nous à
Maniwaki, on avait annoncé que le quart de travail était fermé pour une période de temps déterminé. On espère avec les volumes ainsi récoltés pouvoir relancer cette opération-là, mais je ne peux pas vous donner de date.»
Du côté de l’OPBG, le directeur général Mario Couture doute que les volumes en provenance de l’OPBP soient très importants et qu’ils suffisent à fournir l’usine de Maniwaki. «Cela n’a pas vraiment d’influence sur notre dossier... C’est une organisation qui est en très grande difficulté financière et qui signe des ententes comme ça en pensant se remettre sur les rails. Nous justement, on ne veut pas se retrouver un jour dans la même situation qu’eux. C’est-à-dire que l’on fait le travail pour lequel on a été mis au monde, autrement dit négocier les prix pour les producteurs.»
Pour Mario Couture, il est clair que les producteurs du Pontiac auraient signé à bas prix. «On a entendu dire qu’ils ont signé à peu près la dernière offre que Résolu nous a faite et que l’on a refusée... Si Résolu pense que son manque d’approvisionnement pourrait être réglé avec cette entente, on va leur demander de prendre leur bois dans le Pontiac. C’est certain que ça ne vient absolument pas affecter nos orientations. Ça va être négligeable comme volumes, ça devrait n’avoir aucun effet. Je comprends que Résolu la position qu’ils cherchent à faire c’est de resserrer l’étau sur nous, mais ça ne change pas notre vision du dossier parce qu’ils signent avec des désespérés et j’aimerais ça que vous l’écriviez comme ça, avec des désespérés!»
RENCONTRE INDUSTRIE FORESTIÈRE
L’Office des producteurs de bois de la Gatineau absent
FRANÇOIS ROBERT
frobert@lagatineau.com
LA GATINEAU - Peu après le retour du congé des Fêtes, le préfet de la MRC Vallée-de-la-Gatineau a convoqué une rencontre à l’Auberge du Draveur de Maniwaki avec plusieurs décideurs et acteurs de l’industrie forestière dans la région, mais l’Office des producteurs de bois de la Gatineau (OPBG) a décliné par lettre l’invitation.
«Le but était simplement de faire le point en début d’année et de voir exactement où l’on s’en va, a expliqué Michel Merleau. Les conclusions sont que ça va beaucoup mieux que ça allait notamment dans les négociations avec le gouvernement en ce qui a trait à l’approvisionnement sur les terres publiques, même les gens des compagnies étaient d’accord que les pourparlers avaient beaucoup évolués depuis un an, grâce notamment au comité initiative Maniwaki qui a été mis sur pied par le ministre Laurent Lessard.»
L’usine de Produits forestiers Résolu (PFR) à Maniwaki a occupé une place importante dans les discussions selon le préfet. «On a aussi jasé avec les gens de
l’industrie de leur approvisionnement et c’est sûr que l’on veut s’assurer qu’il n’y ait pas d’autre fermeture de quart de travail à l’usine de Résolu à Maniwaki. Il y a un quart de travail de fermé en ce moment et on espère être capable d’aller chercher d’autres approvisionnements pour maintenir cette faction et éventuellement revenir à deux quarts de travail», a souligné Michel Merleau.
Le préfet assure ne pas avoir été le seul à déplorer l’absence de l’OPBG à la rencontre, il cite notamment l’exemple du syndicat des employés de PFR. «Pour que les entreprises fonctionnement au maximum de leur capacité, ça prend absolument le bois de la forêt privée, insiste Michel Merleau. La mise en marché de ce bois est faite exclusivement par l’OPBG et eux disent qu’ils ont conclu des ententes avec tout le monde, sauf Résolu. PFR a conclu récemment avec l’Office des producteurs de bois du Pontiac avec à peu près les mêmes termes que ce qui était offert aux producteurs de bois de la Gatineau. Et les gens de l’OPBG dans un texte paru dans votre journal étaient contents de dire qu’ils avaient conclu des ententes avec des compagnies à l’extérieur du territoire pour être capables de vendre leur bois. Je
ne suis pas tout à fait sûr que les employés qui sont au chômage actuellement sont bien d’accord avec ça, que le bois s’en aille dans une région étrangère. Il va falloir un moment donné qu’on réalise que si on veut vraiment faire une région qui a de l’allure, il va falloir que l’on se tienne un peu plus que ça. Il y a déjà eu des manifestations dans le passé auxquelles tout le monde a participé pour s’assurer que l’on conserve notre bois dans notre région. Et là actuellement on a l’OPBG qui négocie des ententes avec d’autres. J’aimerais savoir si les prix négociés avec les compagnies de l’extérieur sont supérieurs aux offres de PFR?»
Pour le directeur général de l’OPBG, Mario Couture, la rencontre convoquée par le préfet n’était pas le forum approprié pour faire progresser les négociations avec PFR. La lettre qu’il a cosignée avec le président et vice- président de l’OPBG rappelle notamment que le «ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs Laurent Lessard a créé au printemps 2014 le Groupe Initiative Outaouais (Maniwaki) chargé de trouver des solutions à la problématique d’approvisionnement en bois pour l’industrie forestière.» Bref que
ce comité inclue déjà tous les intervenants jugés pertinents par le ministre pour réaliser ce mandat, et que l’OPBG compte y poursuivre sa participation.
La lettre précise également que l’OPBG a renouvelé toutes ses ententes pour 2015 à l’exception de PFR en plus d’avoir trouvé de nouveaux débouchés pour écouler ses bois sans preneur, «ce qui constitue non pas une solution à la problématique d’approvisionnement énoncée par l’industrie forestière régionale, mais plutôt une solution à la problématique vécue par les propriétaires de forêt privée depuis de nombreuses années.»
Selon les dirigeants de l’OPBG, les personnes convoquées à cette rencontre «se sont déjà positionnées en 2014 quant à leur vision de l’approvisionnement en bois pour l’industrie forestière régionale.» Ce qui amène les trois dirigeants de l’OPBG à croire que leur participation à la rencontre convoquée par le préfet au début janvier n’aurait pas fait évoluer le dossier de la problématique sur la mise en marché des bois vécue par les propriétaires de forêt privée de la Haute-Gatineau.


































































































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