Page 16 - La Gatineau 26 février 2015
P. 16

16 26 février 2015 LaGatineau
L’avenir de la Vallée-de-la-Gatineau, je m’y emploie ! Mission : surveiller et gérer la forêt
TECHNICIEN FORESTIER
LA GATINEAU - Suite de notre chronique dédiée à l’emploi et présentée en collaboration avec Mélanie Marchand, agente d’accueil, d’intégration et de rétention de la stratégie Complicité Emploi Vallée-de-la-Gatineau. Nous vous parlons cette fois du métier de technicien forestier.
Le technicien forestier effectue des tâches techniques reliées à l’aménagement et à l’exploitation forestière en vue d’assurer une production optimale du bois dans une perspective de développement durable. En plus de gérer les stocks de bois abattus, d’inventorier un territoire forestier, d’effectuer des travaux sylvicoles antérieurs à la récolte et d’évaluer les caractéristiques biophysiques d’un territoire forestier, le technicien/la technicienne peut aussi diriger et coordonner l’exécution de travaux de construction et d’entretien d’infrastructures en forêt et des travaux de récolte de la matière ligneuse.
La maîtrise des techniques photogrammétriques lui permet d’interpréter les photographies aériennes, de mettre à jour les cartes forestières, de les numériser et d’organiser des banques de données. Le travail de concertation effectué avec des scientifiques lui permet, entre autres, de participer à la recherche forestière, de traiter les problématiques relatives à l’aménagement d’un territoire, de participer à l’élaboration d’un plan d’aménagement et à la gestion d’un projet d’intervention en milieu forestier.
De plus, le technicien participe à l’organisation, à la direction et au contrôle des travaux techniques reliés à la gestion de
domaines forestiers tout en s’assurant que la protection, la conservation et le renouvellement des ressources forestières soient maintenus dans le respect des paramètres légaux et éthiques.
Perspectives
L’industrie forestière québécoise éprouve de graves problèmes économiques, donc les perspectives ne semblent pas prometteuses, principalement en exploitation forestière.
Malgré ce contexte difficile, plusieurs emplois sont offerts par les entreprises forestières dans les domaines de la consultation, de la prévention des incendies de forêt, de la protection environnementale, de l’aménagement des forêts publiques et privées, etc. De plus, de nombreux technologistes forestiers devront prendre leur retraite au cours des prochaines années, ce qui fera augmenter les besoins en main-d’œuvre.
Les programmes DEC-BAC en opérations forestières et DEC-BAC en sciences forestières offrent également d’excellentes perspectives de carrière.
Qualités et aptitudes
Dans ce métier, il faut être résistant. Un technicien forestier travaille souvent dehors, et ce, par tous les temps. Observateur, il sait repérer les dégâts dans une forêt. Pour superviser le déroulement des chantiers, il doit être organisé et rigoureux. Il lui faut aussi posséder des bases en gestion pour prendre en compte les critères de rentabilité quand il mène les travaux d’exploitation.
▲ Mélanie Marchand, agente d’accueil, d’intégration et de rétention de la stratégie Complicité Emploi Vallée-de-la-Gatineau, en compagnie de Ian Fournier, technicien forestier chez Rexforêt.
Portrait d’un technicien forestier : «Dans la forêt, c’est la liberté»
Où exercer ce métier ?
Généralement fonctionnaire, le technicien forestier peut être aussi salarié de différents organismes privés et entreprises régionales : ministère des Ressources naturelles et de la Faune, coopératives, groupements de producteurs, entreprises de gestion et d’exploitation forestière.
Les études
Les employeurs exigent un diplôme d’études collégiales (DEC) en technologie forestière (techniques forestières, aménagement forestier ou exploitation forestière). Pour certains postes moins
spécialisés, le diplôme d’études professionnelles (DEP) en aménagement de la forêt peut parfois suffire.
L’appartenance à l’Ordre des technologues professionnels du Québec constitue un atout. Elle permet au membre de l’Ordre d’utiliser le titre «technologue professionnel» (T.P.) et d’apposer un sceau qui atteste l’authenticité de ses documents.
Il est aussi possible de suivre une formation en cours d’emploi.
Notons que les services de Complicité Emploi sont possibles grâce à la participation du Centre local d’emploi de Maniwaki.
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
EGAN SUD - «Mon père, mes oncles, travaillaient dans le bois. Mon père a été bûcheron toute sa vie.» Il était donc logique que Ian Fournier fasse de la forêt son lieu de travail. Originaire de Maniwaki, il est technicien forestier chez Rexforêt depuis 17 ans.
Après le secondaire, Ian Fournier a fait deux ans de CEGEP à Rouyn-Noranda puis un an à Québec, en techniques forestières. La troisième année, il a opté pour une spécialisation en aménagement.
Après ses études, Ian Fournier a plongé tout de suite dans le marché du travail. «J’ai travaillé pour la Société sylvicole de la Haute-Gatineau pendant trois ans, explique-t-il. Ensuite, pendant deux ans, je me suis promené entre trois compagnies, pour ne pas arrêter de travailler. Puis j’ai décroché un contrat chez Rexforêt.»
La société a un rôle d’intermédiaire entre le ministère et les compagnies. Elle supervise l’octroi des contrats à celles-ci et remet les résultats finaux des travaux au ministère.
Depuis qu’il a mis les pieds pour la
première fois chez Rexforêt, Ian Fournier a vu le métier beaucoup évoluer, surtout d’un point de vue technologique. Le GPS a remplacé la boussole et l’informatique est devenu un outil indispensable.
Les fonctions du technicien forestier sont larges. «Sur le terrain, on peut faire l’inventaire forestier, le rubanage, le martelage, contremaître de coupe, la planification des chemins forestiers, explique Ian Fournier. Au bureau, on fait de la compilation des données, de la géomatique.»
Actuellement, Ian Fournier est justement géomaticien. En d’autres termes, «je prends les données du terrain avec un GPS et je les rentre dans l’ordinateur». Il est aussi spécialisé dans la formation technique, d’abattage et de débroussaillage auprès des Autochtones.
Des conditions pas toujours faciles
Entre les mouches et le froid, sur le terrain les conditions de travail du technicien forestier ne sont pas toujours faciles. C’est la capacité à y résister qui détermine si on est fait pour ce métier. Ian Fournier, lui, a fini par s’y habituer : «J’aime la nature, le plein air. Sur le terrain, il y a une liberté.»
Selon lui, les aptitudes nécessaires pour exercer ce métier sont «d’être polyvalent,
▲ Ian Fournier, technicien forestier chez Rexforêt, en compagnie de Marc Lachapelle, agent administratif.
responsable, aimer aller dans le bois quelles que soient les contraintes et être capable de s’adapter à toutes les conditions de la forêt. Il faut avoir de bonnes conditions physiques et être prêt à travailler en étant éloigné. Le
milieu forestier c’est intense».
À ceux et celles qui envisageraient d’opter pour ce métier, Ian Fournier le confirme : «C’est un très beau travail. Tu ne vois pas le temps passer dans le bois.»


































































































   14   15   16   17   18