Page 17 - La Gatineau 26 mars 2015

La Gatineau 26 mars 2015 17 ASSOCIATION DES VILLÉGIATEURS ET RÉSIDENTS
Le président réagit au projet de camping
CAYAMANT - «Il est toujours intéressant, voire nécessaire, que les élus municipaux parlent de projets peu importe leur nature. Il est en fait souhaitable qu’on le fasse de façon à promouvoir l’essor économique de la municipalité. On en parle souvent avec cœur et passion et on veut toujours indiquer aux gens que la terre s’arrêtera de tourner advenant la non-réalisation du projet. Il y a aussi toujours une partie de vrai et une autre qui n’est souvent pas réalisable. Ce qui semble être identique d’une fois à l’autre est le fait que les gens à qui on imposera les coûts de réalisation de ces projets ne se rendent pas toujours compte des vrais enjeux. En bon québécois, est-ce qu’on essaie de leur en passer une petite vite ?»
Suite à l’assemblée publique organisée par la municipalité concernant son projet de camping de 30 à 60 sites, Robert Berniquez, président de l’Association des villégiateurs et résidents du lac Cayamant, a tenu à exprimer son scepticisme par rapport à ce projet : «Voilà donc un excellent exemple de la situation. D’un côté on fait miroiter la possibilité de création d’emplois, de rétention de la jeunesse, de la survie du village et j’en passe. De l’autre, on néglige de fournir un plan d’affaires concret et chiffré des coûts réels de réalisation et, en plus, on évite d’indiquer aux gens que leurs taxes serviront à payer une bonne partie du projet. Je ne veux surtout pas comparer Cayamant à une autre ville ou village mais est-ce que quelqu’un peut m’indiquer un projet municipal qui a coûté ce que les élus avaient prévu en premier lieu ? Posez la question est en fait y répondre. À Gatineau, un projet d’aréna devant originalement coûter $37 millions et nous voilà rendu à plus de $70M. C’est pourquoi j’aimerais bien savoir quel est le coût total et le seuil de rentabilité du projet de camping à Cayamant. Est-ce bien le $160,000 d’investissement indiqué par la municipalité ou devrons-nous y ajouter quelques centaines de milliers de dollars de plus ? Seul un plan d’affaires concret et vérifié nous donnera la réponse. Où est ce fameux plan d’affaire ?»
Robert Berniquez questionne aussi : «Les gens de Cayamant ont-ils donné leur accord pour investir dans un tel projet ? Quand je dis les gens, j’inclus tout le monde qui paient des taxes à cette municipalité et non seulement les quelques résidents et villégiateurs qui se sont présentés lors de la soirée de consultation publique. Le grand nombre de commentaires reçus de la part des personnes concernées est assez éloquent à ce sujet. Aucun de ces commentaires ne s’avère en faveur du projet. Est-ce que la municipalité reconnait ce fait ? Est-ce là un manque de transparence de la part de la municipalité ? Est-ce un manque d’éthique de la part du conseil municipal de ne pas avoir pris les mesures adéquates pour informer les gens de cette rencontre ? Certains vous diront qu’ils ont fait le nécessaire en publiant un avis dans le journal local et en incluant l’information sur le site web de la municipalité. Quel faux-semblant. On sait tous que le journal local n’est pas accessible pour la majorité des gens. Il faut comprendre ici que la majorité des personnes les plus affectées par cette situation, c’est-à- dire les villégiateurs détenant des propriétés près des sites prévus, n’ont même pas eu voix au chapitre puisque la réunion se tenait en plein milieu de semaine et à 18h de surcroit. Même en faisant un effort, les gens de l’extérieur auraient eu de la difficulté à s’y rendre à temps. De plus, combien d’entre
vous allez voir le site web de la municipalité ? Moi je l’ai fait et je peux vous assurer que l’information n’était pas facile à trouver et pas très claire à ce sujet. Il est très intéressant de noter que la municipalité n’a cependant eu aucune difficulté à nous faire parvenir une lettre pour les taxes municipales ni pour nous informer des frais additionnels concernant les contenants à déchets et à recyclage. Est-ce qu’on voulait simplement s’assurer de ne pas avoir trop de questions sur le sujet ? Est-ce qu’on voulait aussi s’assurer de bien contrôler la salle en invitant les sympathisants à la cause ? Pourquoi faire croire aux gens que l’avenir de la municipalité passe par un terrain de camping ? Pourquoi faire miroiter aux gens que des emplois seront créés alors que nous savons tous qu’au mieux ce sera des emplois précaires et probablement au salaire minimum ? Pourquoi ne pas annoncer les coûts totaux d’un tel projet ? Pourquoi ne pas avoir d’études de faisabilité et environnementales sur le sujet?»
Selon Robert Berniquez, la population de Cayamant doit se poser les questions suivantes : «Quels sont les coûts totaux du projet ? Quelles études (analyse de faisabilité,
date ? Une chose est certaine, un bon nombre de résidents et de villégiateurs ne semblent trop favorables au projet. La municipalité réalise des surplus budgétaires de l’ordre d’environ 10% par année depuis quelques années (environ $150,000 à $ 250,000 et plus par année au cours des dernières années). On nous dit qu’on n’augmente pas les taxes mais la valeur des propriétés (gracieuseté de la MRC) elle ne cesse d’augmenter. La dernière fois que j’ai regardé mon compte de taxes, il me semble que ça continue toujours d’augmenter d’année en année. Est-il normal de payer des taxes municipales souvent plus élevées que ce qui est payé en ville ? Où va cet argent ?»
«Il est à mon avis très important pour toute la communauté de bien saisir le fait que ce projet risque encore d’augmenter vos taxes municipales en plus de diminuer la qualité de l’eau du lac en y ajoutant un nombre indéterminé de plaisanciers, bateaux, véhicules de toutes sortes, etc, ajoute Robert Berniquez. Est-ce vraiment ce qu’on veut ? Je crois sincèrement que nous devons travailler ensemble pour le bien de la communauté et nous efforcer de trouver les
question et, si nécessaire, nous prendrons les mesures légales requises afin de faire entendre raison au conseil municipal. Il y a peut-être aussi d’autres questions qui mériteraient d’être soulevées en même temps. Ah oui, désolé, j’oubliais, je ne suis qu’un pleurnichard.»
Robert Berniquez conclut : «Je crois que la municipalité se doit, au minimum, de demander un référendum sur la question afin de déterminer si la population est en accord avec ce projet. Il serait aussi préférable d’avoir une vue d’ensemble du projet, avec plans détaillés incluant les coûts totaux afférents, afin de bien comprendre les enjeux. La population pourrait aussi saisir l’occasion pour fournir des idées novatrices afin de faire progresser l’économie locale. Encourager la participation de la communauté au lieu de la diviser est toujours plus rassembleur. Un peu de «brainstorming» pourrait sans doute générer des idées novatrices.»
taux, pro
etc.) ont été faites pour ce projet ? Qui seront l’ensemble de la population. L’Association
de rentabilité, d’impacts environ
les principaux bénéficiaires de ce projet ? des villégiateurs et résidents du lac Cayamant
Combien nous en coûtera-t-
il en t
axes
est
sûrem
municipales additionnelles ? Est-ce que les gens qui habitent la grande région de Cayamant sont d’accord pour eux aussi payer la note via leur facture de taxes ? Ne devrait-on pas commencer par réparer les routes avant de penser à un camping ? Existe-il d’autres projets plus rassembleurs et peut-être plus profitables pour la municipalité et ses citoyens ?» Il demande par ailleurs au conseil municipal : «Pourriez-vous svp exiger d’avoir en main une étude approfondie avant de prendre de telles décisions ?»
«En réalité, je ne crois pas que nous obtiendrons réponse à ces questions, poursuit Robert Berniquez. En majorité parce que le plan d’affaires n’existe semble-t-il pas ou n’est pas partagé, et qu’aucune étude sérieuse n’a été effectuée. En fait, à titre d’information, un contracteur expérimenté dans ce domaine nous a récemment indiqué que les coûts réels d’un tel projet seraient de l’ordre d’environ 8 à 10 fois le montant avancé par la municipalité. Qui croire dans cette histoire ? Il semble aussi que les villégiateurs ne sont que des pleurnichards qui n’apportent rien à la communauté. Je me demande ce qui arriverait si on demandait aux villégiateurs de cesser complètement tout achat ou tout contrat de rénovation ou construction par l’entremise des gens locaux l’été prochain ? Qui serait le plus perdant dans tout çà ? Au cas où vous ne le sauriez pas, les villégiateurs contribuent à hauteur de 70% de la facture de taxes municipales totales et dépensent en moyenne $5,000 par année dans la région selon une étude effectuée en 2009.»
Selon le président de l’association, «je crois qu’un processus démocratique transparent en matière de consultation passe par une tentative honnête pour rejoindre les gens concernés. Est-ce le cas ici ? Non seulement cet aspect est complètement négligé mais, en dépit des nombreuses plaintes formulées auprès de la municipalité et du MAMROT à ce sujet, on s’efforce de faire passer le second projet de règlement de zonage avec un échéancier avant le 31 mars. Les plaintes déjà formulées par les citoyens ne comptent pas ? La municipalité a reçu combien de plaintes à
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