Page 8 - La Gatineau 10 septembre 2015
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8 10 septembre 2015 LaGatineau
HOMMAGE À MAISY ET SHANNON
Ne surtout pas les oublier, sept ans après
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
KITIGAN ZIBI ANISHINABEG - Chaque année, le 6 septembre, c’est toujours la même émotion. Une marche était organisée samedi en hommage à Maisy Odjick et Shannon Alexander, portées disparues depuis maintenant sept ans. Sept longues années sans réponse à une question qui déchire le cœur des familles : où sont-elles, que leur est-il arrivé ?
Une poignée de personnes se sont rassemblées au Home Hardware pour marcher, photos des deux jeunes filles en mains, jusqu’au parc Nagashkodâdiwin, en face du Château Logue. Là, une cérémonie traditionnelle était organisée, avec notamment une prière et des bougies, en présence de personnes qui ont connu Maisy et Shannon, en particulier des membres de la famille et amis, mais aussi de gens venus simplement apporter leur soutien.
«Cela fait sept ans, a déclaré Pauline Décontie, membre de la communauté de
▲ Comme chaque année, une marche était organisée afin de se souvenir de Shannon et Maisy. À gauche, la mère de cette dernière, Laurie Odjick.
▲ Une cérémonie emprunte d’émotion a clôturé la marche.
Kitigan Zibi qui a dit la prière. Certaines personnes diront, déjà. Mais ce sont sept longues années. Il n’y a rien de pire que de perdre un enfant et ne pas savoir où cet enfant est. Ceux d’entre nous qui ont perdu des enfants pleurent, ils nous manquent beaucoup, mais nous savons où ils sont. Nous devons garder l’espoir que ces filles nous reviendront.»
Le chef Jean Guy Witheduck a apporté quelques mots de soutien envers les familles. Viviane Michèle, présidente de Femmes autochtones du Québec, était aussi présente : «Je ne peux pas vraiment ressentir la douleur que les familles vivent, a-t-elle déclaré. La seule émotion que je peux partager c’est la compassion, comprendre ce qu’ils peuvent vivre. C’est peut-être le peu que je puisse faire, venir marcher. On doit encore continuer à travailler sur cette problématique, à faire de la sensibilisation par rapport à nos jeunes filles et nos jeunes hommes.»
La ministre et députée Stéphanie Vallée était également présente. Cette dernière est notamment responsable de la Condition féminine au Québec. Elle a assuré, à travers ses responsabilités,
travailler à améliorer les choses afin que ce type d’évènement tragique ne se reproduise pas.
Shannon et Maisy ont disparu à l’âge de 17 et 16 ans. Elles ont été vues pour la dernière fois à Maniwaki, aux abords de Kitigan Zibi. Les jeunes filles ont laissé tous leurs effets personnels derrière elles, incluant cartes bancaires et pièces d’identité. Leurs proches demeurent toujours sans nouvelles.
Depuis la disparition de sa fille, Laurie Odjick milite pour que le dossier des femmes autochtones assassinées ou portées disparues au Canada soit enfin pris à bras le corps par le gouvernement. Elle souhaite aussi qu’une meilleure aide soit apportée aux familles des victimes, une aide dont elle n’a elle-même pas bénéficiée.
À noter que les personnes qui détiendraient des informations peuvent communiquer avec la Sûreté du Québec au 1 800 659-4264 ou avec Enfant- Retour Québec au 1 888 692-4673. Tous les appels sont confidentiels.


































































































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