Page 6 - La Gatineau 29 octobre 2015
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6 29 octobre 2015 LaGatineau CONSULTATION PUBLIQUE
Le projet de camping ne fait pas l’unanimité
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
CAYAMANT - La salle municipale était pleine dimanche à l’occasion d’une consultation publique organisée par la MRC. Elle portait sur le projet de règlement modificateur du schéma d’aménagement afin de permettre l’implantation d’un camping au sud du lac Cayamant.
En septembre dernier, le conseil des maires de la MRC a adopté ce projet de règlement dans lequel il est écrit qu’un terrain de camping contribuerait au développement économique de Cayamant. Il prévoit de remplacer l’affectation Villégiature par celle de Récréation spécifique, sur des terres publiques. Trois maires ont cependant voté contre le règlement, non par opposition au camping mais parce qu’ils auraient préféré que la MRC attende que soit traitée une plainte déposée auprès du ministère des Affaires municipales contre la municipalité de Cayamant.
La consultation publique était animée par le maire de Grand-Remous, Gérard Coulombe, membre du comité aménagement et développement de la MRC. À ses côtés, la mairesse de Gracefield Joanne Poulin, la directrice générale de la MRC Lynn Kearney, le maire de Maniwaki Robert Coulombe, le préfet Michel Merleau et Claude Beaudoin le chef du service aménagement de la MRC.
La mairesse Chantal Lamarche et les membres du conseil municipal de Cayamant étaient aussi présents, la municipalité étant à l’origine de ce projet de camping. Celle-ci avait tenu un registre permettant aux personnes résidant dans la zone concernée de signer ce dernier dans le but de demander un référendum. Le décompte du registre fut défavorable au projet de règlement modificateur de la municipalité de Cayamant. Celle-ci, convaincue du bien-fondé de son projet, s’est donc tournée vers la MRC pour qu’elle modifie son schéma d’aménagement.
Le but de la consultation était de recueillir les points de vue de la population sur le
▲ La salle municipale était pleine à l’occasion de la consultation publique organisée par la MRC portant sur le projet de règlement modificateur pour permettre l’implantation d’un camping au sud du lac Cayamant. La population était invitée à présenter ses arguments en faveur ou contre le projet.
contenu du projet de règlement. Dans l’assistance, il y avait des personnes pour le projet de camping, mais seulement une a pris la parole, regrettant que d’autres n’aient pas emboité le pas.
Les personnes contre ont été plus nombreuses à se rendre au micro. Il a beaucoup été question du fait que la MRC s’est prononcée sans avoir le plan d’affaires de la municipalité, estimant que la MRC devrait s’intéresser au contenu du projet avant de l’autoriser. Selon Robert Berniquez, ancien président de l’Association des villégiateurs et résidents du lac Cayamant, «les maires ont donné l’accord d’aller de l’avant sans avoir toutes les informations nécessaires. Il faut avoir les informations pertinentes avant de prendre les décisions». Selon lui, «le plan d’affaires parle d’un investissement de 400 000$ mais je chiffre les investissements à plus de 1 million de dollars et je suis sûr qu’il manque des coûts connexes».
Mais comme l’a expliqué Lynn Kearney, «les élus ne se prononcent que sur le changement de zonage, la MRC n’a pas à
encourager ou décourager la municipalité de monter un projet de camping. La MRC n’intervient que pour autoriser ou non l’implantation du camping sur le territoire, pour le reste c’est le projet de la municipalité». La MRC doit en effet permettre ou non des projets en vue d’un développement régional, tout en respectant l’autonomie des municipalités.
Dans la deuxième partie de la consultation, les membres du public étaient invités à exposer un argumentaire. Joanne Berniquez, représentant l’Association des villégiateurs et résidents du lac Cayamant, a annoncé qu’elle déposera un mémoire auprès du ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMROT) et de la MRC contre le projet, car elle estime qu’il «met en péril le lac. C’est contourner la volonté démocratique des citoyens qui ont signé le registre. Nos droits nous ont été retirés, c’est de l’abus de pouvoir. Nous demandons au ministre Pierre Moreau de respecter la volonté des contribuables qui demandent un référendum et qu’il n’approuve pas le changement de
zonage, et aux maires qu’ils reconsidèrent leur décision. Nous voulons aussi que la loi soit modifiée pour que la MRC ne puisse plus s’immiscer dans le processus démocratique d’une municipalité. Nous voulons un référendum ou le retrait du projet de règlement. Sans lac en santé, il n’y aura pas de villégiateurs ni de touristes. Notre but n’est pas de nuire au développement de la municipalité. Nous voulons un remue-méninges pour trouver des projets rassembleurs et viables.»
Une pétition contre le projet, qui a récolté plus de 150 noms, sera aussi envoyée au ministère. De son côté, la municipalité a déposé une lettre d’appui signée par plusieurs citoyens, notamment des commerçants, qui veulent voir Cayamant se développer.
À la suite de cette consultation, un rapport sera produit. Le MAMROT doit aussi émettre un avis sur le projet de règlement. Ensuite, celui-ci reviendra devant la table du conseil des maires, qui devront tenir compte des avis émis, pour une éventuelle adoption finale. Le règlement final devra être ensuite approuvé par le MAMROT.
ANNE-MARIE HUBERT
Parcours d’une femme influente
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
LA GATINEAU - Elle est la première femme nommée à la tête du bureau de Montréal de la firme d’experts-comptables EY (Ernst & Young). Anne-Marie Hubert, originaire de Maniwaki, entrera dans ses nouvelles fonctions le 1er janvier 2016. Une très belle promotion pour cette femme au parcours exceptionnel.
Anne-Marie Hubert était jusqu’alors asso- ciée directrice des services consultatifs pour tout le Canada. En étant nommée associée directrice pour le bureau de Montréal, elle deviendra par le fait même leader du marché du Québec.
Anne-Marie Hubert est la fille de Jean- Louis Hubert, aujourd’hui décédé, et Cécile Lafrenière-Hubert. «J’ai eu le privilège de grandir avec des parents qui croyaient en
l’éducation, commente-t-elle. J’ai eu la chance d’avoir des parents qui croyaient en moi et que me le disaient.» Après son secon- daire, elle a opté pour l’université d’Ottawa, plutôt que le Cégep où elle pressentait qu’elle pourrait se laisser tenter par les nombreuses fêtes d’étudiants. Son baccalauréat en com- merce en poche, après avoir passé son examen de comptable agréé, elle a joint en 1985 le cabinet EY au bureau d’Ottawa.
Depuis, progressivement elle n’a cessé de monter les échelons au sein de la firme. Anne-Marie Hubert a notamment passé deux ans comme chef de mission et supervi- seure à Lyon, en France. De retour au bureau d’Ottawa, elle a intégré celui de Montréal en 1998. En 2009, elle a même été nommée parmi les femmes les plus influentes au Canada.
Maman de trois enfants, Maxime, Clairanne et Christophe, âgés de 21, 23 et 25 ans, et mariée à Jerry Addleman,
Anne-Marie Hubert a su mener de front sa vie de famille et sa carrière professionnelle. «On peut arriver à concilier et avoir du succès dans tous les aspects de notre vie quand c’est notre choix et qu’on est bien entouré, selon elle. J’ai des enfants, un mari, une famille qui m’aident dans tous les aspects de ma vie.»
Si elle est la preuve
que les femmes ont leur
place aux postes de
direction des grandes
entreprises, des progrès reste à faire dans ce domaine et c’est d’ailleurs une des causes qui lui tient à cœur : «Au Québec et au Canada les femmes sont plus diplômés que les hommes. Cependant, les hommes et les
femmes ont des préjugés qui font en sorte qu’on ne donne pas les mêmes chances aux femmes qu’aux hommes. Et les femmes, de manière générale, prennent moins de risque. On doit travailler au Québec pour que tout le monde puisse exploiter son plein potentiel.»


































































































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