Page 16 - La Gatineau 19 novembre 2015
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16 19 novembre 2015 LaGatineau
JOURNÉE NATIONALE DE LA CULTURE ENTREPRENEURIALE
Histoire d’un entrepreneur à l’état pur
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - Peut-être l’avez-vous vu dernièrement à la télé. Nicolas Duvernois, jeune entrepreneur québécois créateur de «Pur Vodka», animait une conférence la semaine dernière à la Légion canadienne. Il était l’invité de Sandra Fortin, agente de sensibilisation à l’entrepreneuriat jeunesse au Carrefour jeunesse emploi, dans le cadre de la 10e Journée nationale de la culture entrepreneuriale.
Nicolas Duvernois les 90 personnes présentes «dans les coulisses de l’entrepreneuriat et de mon histoire». C’est à l’université, alors qu’il étudiait en sciences politiques, qu’il a découvert l’entrepreneuriat : «J’avais jamais pensé que ça serait quelque chose pour moi. Je croyais que ça prenait de l’argent ou que ton père soit entrepreneur.»
Sa première expérience fut sa première leçon de vie : un restaurant, ouvert avec des amis, dont l’échec lui a appris «que ce n’est pas parce qu’on aime manger au restau qu’on peut en avoir un». Mais, déterminé et fonceur, Nicolas Duvernois ne s’est pas découragé, car c’est le genre de gars «qui regarde à gauche quand on me dit de regarder à droite».
Sa première expérience entrepreneuriale lui aura au moins permis de découvrir à quel point la vodka est populaire et qu’aucune n’était fabriquée au Québec. «En parallèle de mon emploi à l’hôpital Sainte-Justine comme laveur de plancher, j’ai travaillé sur
mon plan d’affaire, explique-t-il. J’ai tout appris sur la vodka et les spiritueux.» Mais avant de connaître le succès, ce jeune entrepreneur a rencontré beaucoup d’embûches : «J’ai pris un rendez-vous avec 17 banques qui ont toutes refusé de m’accorder un prêt. Elles ne voulaient même pas ouvrir le compte de la compagnie. J’ai donc décidé de m’autofinancer. Je ne voulais pas laisser quelqu’un d’autre décider pour moi, je voulais être l’acteur principal du film.»
Il a donc accepté un poste de nuit à l’hôpital, pensant que ça ne durerait que quelques mois. Finalement ça a pris trois ans qui lui ont paru extrêmement longs, car l’univers des spiritueux est dominé par de gros joueurs internationaux. Comme beaucoup de personnes qui se lancent en affaire, il est passé par des moments difficiles durant lesquels le découragement et les doutes prenaient parfois le dessus.
Après que son partenaire ait réussi à trouver la recette d’une vodka «qui goûte la pureté», Nicolas Duvernois a essayé de vendre 10 800 bouteilles à la SAQ , qui a à peine étudié son dossier car il n’avait pas d’historique de ventes. Passant encore une fois outre le système qui semblait s’obstiner à lui mettre des bâtons dans les roues, Nicolas Duvernois s’est inscrit à la compétition «World vodka master», sorte de jeux olympiques de la vodka qui ont lieu en décembre à Londres. Un mardi matin, alors qu’il promenait son chien, il a appris qu’il avait obtenu le titre de meilleure vodka au monde, avant même d’avoir vendu une seule
bouteille. La SAQ a donc «réévalué» son
personne qui se lance en affaire puisse se
▲ Nicolas Duvernois entouré de l’équipe du Carrefour jeunesse emploi avec, de gauche à droite : Mélanie Marchand, Caroline Vézina, Anick Charbonneau, Sandra Fortin, Marie Saumure, Michèle Rozon, Andrée David, Valérie Major et la directrice Sophie Beaudoin.
dossier et acheté tout son stock. Depuis, il a remporté quatre fois le titre, en plus de 41 prix internationaux, et se classe au deuxième rang des plus gros vendeurs au Canada.
«L’entrepreneuriat m’a permis de faire ce que je veux, sans limites, et de m’épanouir», témoigne l’entrepreneur à succès. Aujourd’hui, il a écrit un livre et anime des conférences, dans lesquels il appelle les consommateurs, banques, universités, etc, à soutenir les entreprises et à acheter local. Il a ainsi lancé l’idée «Adoptez un entrepreneur» qui consiste à payer le salaire minimum pendant 12 mois pour que la
consacrer à son projet. Avocats et comptables peuvent aussi offrir leurs honoraires pendant un an. Actuellement, plus d’une quinzaine d’entreprises ont signé une promesse d’adopter un entrepreneur.
À noter que la présentation de la conférence est le fruit d’un partenariat entre le Défi à l’entrepreneuriat jeunesse du gouvernement du Québec, le Carrefour jeunesse emploi et la Caisse Desjardins de la Haute-Gatineau. Tous les profits de la soirée seront remis à la Friperie Koudon.
Des réussites dans la région
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - «Il est important de saluer, d’encourager et de stimuler l’entrepreneuriat de notre région.» Andrée David, conseillère en emploi au Carrefour jeunesse emploi, a rappelé, en ouverture de la conférence, que selon l’Institut de la statistique du Québec, «l’entrepreneuriat, mesuré notamment par la création et la croissance des entreprises, est de plus en plus considéré comme le moteur de la croissance économique des régions. Une région entrepreneuriale est une région où on expérimente de nouvelles idées, de nouveaux produits, processus ou marchés, ce qui lui permet de se renouveler».
Justement, durant les derniers mois nous
vous avons présenté dans une série d’articles quatre jeunes entrepreneurs de la région, qui étaient présents à la conférence : Magali Trépanier de Lounge Institut, Jean- Christophe Béliveau de Réfrigération Haute- Gatineau, Émilie Brisson d’Esthétique Émilie Brisson, Heidy Sergerie du Salon Le Ciseau. Eux aussi ont travaillé fort pour concrétiser leur projet et réaliser leur rêve entrepreneurial, animés par des valeurs comme le leadership, la créativité ou encore l’ambition.
Cette chronique «Jeunes entrepreneurs» nous a été proposée par Sandra Fortin, agente de sensibilisation au Défi de l’entrepreneuriat jeunesse, qui travaille dans le milieu scolaire et communautaire, qui intervient auprès des moins de 35 ans afin de promouvoir la culture entrepreneuriale.
▲ Sandra Fortin, agente de sensibilisation au Défi de l’entrepreneuriat jeunesse, entourée des jeunes entrepreneurs dont nous vous avons parlé dans le cadre de notre chronique «Jeunes entrepreneurs» : Jean-Christophe Béliveau, Magali Trépanier, Heidy Sergerie et Émilie Brisson.


































































































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