Page 9 - La Gatineau 18 février 2016
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LaGatineau18 février 2016 9 Le travail est la clé de la réhabilitation
SERVICE D’AIDE À L’EMPLOI
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - Depuis quelques mois, le Centre de placement spécialisé du Portage offre un nouveau service à Maniwaki. Annie Pelletier et Audrey Laflamme, conseillères en emploi, reçoivent les jeudis, dans les bureaux d’Impact, au 270 de la rue Notre-Dame, des personnes ayant eu des démêlés avec la justice. Leur rôle : les aider à remettre le pied à l’étrier, que cela passe par un emploi ou un retour aux études. Un service individuel, bilingue, confidentiel et gratuit.
Le Centre de placement spécialisé du Portage a pour but d’assurer des services d’employabilité pour les adultes ayant un dossier judiciaire, favoriser leur intégration permanente dans le marché du travail régulier. Les deux conseillères les accompagnent pour la rédaction de CV et lettre de présentation, la recherche d’emploi, l’orientation professionnelle, la préparation à une entrevue et à des appels aux employeurs. Les personnes profitent aussi des ordinateurs et autres outils de recherche d’emploi disponibles. «On fait un bout avec eux pour développer leur employabilité», précise Annie Pelletier.
Retrouver un emploi est plus difficile pour une personne qui a un passé judiciaire, d’autant que le sujet est parfois abordé dans des questionnaires d’embauche ce qui aboutit bien souvent à de la discrimination.
«Si l’employeur ne pose pas la question, on suggère de ne pas le mentionner idéalement parce que des fois ça va juste leur barrer une porte qui pourrait leur être ouverte en temps normal, il y a encore beaucoup de préjugés, commente Audrey Laflamme. Dans des petites communautés c’est encore plus difficile de se trouver un emploi avec un casier judiciaire car tout le monde se connait. Mais, comme on le mentionne à nos clients, quand l’acte criminel n’a pas de lien avec l’emploi il ne devrait pas y avoir de problème. Par exemple, quelqu’un qui a fait du trafic de stupéfiant ne devrait pas être empêché de travailler comme caissier dans une épicerie car ça n’a pas de lien.»
Toute la difficulté est de convaincre certains employeurs d’accepter de donner une deuxième chance. «Quelqu’un qui a pris un verre de trop, a pris sa voiture et s’est fait arrêter en état d’ébriété va avoir un casier judiciaire, commente Audrey Laflamme. Ça n’en fait pas une mauvaise personne, c’est juste quelqu’un qui a pris une mauvaise décision une fois et qui a fait une erreur.» Or, la réinsertion passe d’abord par le travail. «C’est la clé, confirme Annie Pelletier. Les gens qui viennent nous voir résident à Maniwaki, veulent demeurer dans leur communauté, donc on souhaite que les employeurs soient plus indulgents. Ils passent à côté d’une main-d’œuvre qui pourrait être intéressante. Il ne faut pas rejeter tout de suite la candidature.» Par ailleurs, c’est prouvé, le fait d’avoir un emploi limite les
▲ Audrey Laflamme et Annie Pelletier, conseillères en emploi pour le Centre de placement spécialisé du Portage qui pour but est d’assurer des services d’employabilité pour les adultes ayant un dossier judiciaire.
risques de récidive : travailler est la première marche vers la réinsertion sociale.
Les personnes peuvent aussi être aidées, lorsqu’elles sont éligibles, pour la demande de suspension du casier judiciaire, autrefois
appelé la demande de pardon, afin de faire effacer leur casier judiciaire. Mais la démarche est longue et coûte près de 800$.
Renseignements au 1 844-284-0066 ou en se présentant au bureau le jeudi.


































































































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