Page 5 - Journal La Gatineau 10 Mars
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La Gatineau 10 mars 2016 5
La Maison Waseya fête ses 25 ans
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
KITIGAN ZIBI ANISHINABEG - La salle communautaire de la rue Fafard était remplie mardi, à l’occasion de la Journée internationale des femmes. Un dîner y était offert aux membres de la communauté, les femmes mais aussi les hommes. Ce fut l’occasion de fêter le 25e anniversaire de la maison d’hébergement pour femmes Waseya.
Trois personnes y sont employées, dont Lynn Buckshot, conseillère depuis 16 ans qui a vu passer plus de 300 femmes dans ce centre : «C’est triste, mais on commence déjà à voir la prochaine génération venir utiliser nos services.» La Maison Waseya a été créée par Kim Scott, alors qu’elle était directrice des services sociaux et de santé de Kitigan Zibi, afin de répondre à une demande. Le centre accueille des femmes qui vivent de la violence familiale, avec ou sans enfants. Il dessert les neuf communautés algonquines.
Les victimes viennent d’elles-mêmes ou sont référées par les personnes de première ligne comme les policiers ou des professionnels de la santé. Elles peuvent rester ici de un jour à deux mois. Certaines repartent et reviennent.
La maison, décorée dans un style chaleureux, comprend tout le confort nécessaire pour les femmes accueillies et leurs enfants : une salle de jeu, un salon, une cuisine, une grande cour extérieure, les chambres ont toutes leur propre salle
de bain. Il y a aussi une friperie, garnie de dons, pour fournir aux familles tout ce dont elles ont besoin. Ici, les femmes font une halte le temps de retrouver leurs repères et se ressourcer, bien qu’il soit paradoxale que ce soit à elles de quitter leur maison, leur communauté. L’objectif des conseillères : aider ces femmes à reprendre le pouvoir sur leur vie.
L’équipe de la Maison Waseya a profité du dîner pour présenter son nouveau logo. «C’est une femme avec un enfant, avec comme un cocon autour d’elle, une plume et le soleil, explique Lynn Buckshot. La femme et le bébé n’ont pas de visage, pour signifier qu’il n’y a pas de discrimination et que tout le monde est bienvenu. Waseya veut dire voir la lumière, comme quand le soleil commence à se lever. Ça symbolise que tu vois la prochaine journée.»
La violence fait partie des nombreuses problématiques auxquelles, comme les autres femmes, les Autochtones font face. Dernièrement, les familles des femmes et filles disparues ou assassinées semblent avoir trouvé une oreille attentive auprès du gouvernement libéral de Justin Trudeau qui a annoncé, peu de temps après son arrivée au pouvoir, la création d’une commission d’enquête tant attendues. Selon un rapport de la Gendarmerie royale du Canada, 16% des femmes assassinées au Canada de 1980 à 2012 et 11,3% des femmes déclarées comme disparues en date du 4 novembre 2013 sont des femmes autochtones. Pourtant, elles ne représentent que 4,3% de la population féminine du Canada.
▲ Le repas était servi par la Maison Waseya, les services sociaux et de santé de Kitigan Zibi ainsi que des clients du centre Nicholas Steven.


































































































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