Page 6 - La Gatineau 17 mars 2016
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6 17 mars 2016 LaGatineau LA FORÊT DE L’AIGLE
«Pas de survie sans coupes de bois»
JEAN LACAILLE
jlacaille@lagatineau.com
MANIWAKI - La forêt de l’Aigle ne pourra se sortir du trou dans lequel elle s’est enlisée sans les revenus provenant de la coupe de bois. C’est l’opinion de Denis Gendron, président de la Coopérative de solidarité de la Forêt de l’Aigle (CSFA).
Dans une entrevue qu’il accordait à La Gatineau vendredi dernier, le président Gendron a fait l’état de la situation depuis 2014. En novembre 2014, selon Denis Gendron, la municipalité de Cayamant a signifié son intention d’acquérir les actifs de la Forêt de l’Aigle à condition que les contrats de coupe forestière y soient rattachés. Toujours en novembre 2014, la CSFA donne son aval à une entente conditionnelle avec la municipalité de Cayamant pour l’acquisition des actifs de l’entreprise coopérative. L’entente est ratifiée lors de l’assemblée générale annuelle du 5 février 2015. Elle comprend l’hypothèque de 200000$,lasommede67500$du Centre local de développement de la Vallée-de-la-Gatineau et de la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau qui détient maintenant le portefeuille du CLD-VG, une somme de 25 000 $ prêtée à la CSFA par la Coopérative des entrepreneurs de la Gatineau (CEG), la somme de 107 500 $ devant servir à payer les fournisseurs et 500 $ de crédit par année par membre (27) de la CSFA. L’entente conditionnelle
du 31 mars 2015, selon Denis Gendron, était conditionnelle à ce que le transfert de bois soit fait à la municipalité. L’entente est finalement signée en juillet 2015. La délégation de pouvoirs vers la municipalité prévoit les coupes forestières et la location des trois chalets du Lac Marie.
Le temps file
La démission du directeur général de la municipalité de Cayamant, Stéphane Hamel, a ralenti le dossier de quelques semaines. En octobre 2015, les dirigeants de la CSFA et du Comité de développement économique de Cayamant (CDEC), présidé par la mairesse, Chantal Lamarche, attendent la décision du ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs du Québec (MFFPQ ) visant une conclusion de l’entente de délégation avec la municipalité de Cayamant advenant le transfert des actifs. Le ministère confirme son accord le 3 novembre 2015.
Le 16 décembre 2015, une rencontre a lieu à Cayamant. Elle regroupe les représentants de la CSFA et du CDEC. «C’est lors de cette rencontre que la mairesse Chantal Lamarche fait part à la CSFA que la municipalité de Cayamant ne se portera pas acquéreur des actifs de la CSFA. Elle donne alors comme raison qu’à la suite d’une rencontre avec des représentants du ministère, il n’y aurait plus aucune coupe de bois dans la Forêt de l’Aigle. Mais, le 17 décembre dernier, lors d’une rencontre au bureau du
ministère à Maniwaki, on nous confirme qu’il va définitivement y avoir des coupes forestières dans la Forêt de l’Aigle et que la municipalité de Cayamant allait présenter sa propre demande. Cette affirmation a choqué et frustré plusieurs de nos administrateurs», précise Denis Gendron.
Affirmant que «la CSFA était en train de se faire passer un sapin», le président Denis Gendron, à la suite d’une rencontre convoquée par le préfet Michel Merleau avec les représentants du ministère à Maniwaki, de la MRC et de la CSFA à laquelle assistaient la mairesse Chantal Lamarche et la directrice générale Julie Jetté, confirme que deux demandes pour les droits de coupe forestière sont adressées au ministère. «Nous attendons un dénouement depuis deux mois déjà. Nous nous attendons à ce que la délégation forestière soit accordée à la CSFA», ajoute le président Denis Gendron.
Un retour en arrière
Quelle serait la situation idéale pour la Forêt de l’Aigle ? Nous avons posé la question au président Denis Gendron : «L’idéal, selon moi, serait que la Forêt de l’Aigle revienne à sa vocation première : le développement récréotouristique, la formation et l’éducation, la coupe forestière pour assurer son financement, et la recherche et le développement avec l’Université du Québec en Outaouais (UQO) et le Collège Héritage de
- Denis Gendron
▲ Denis Gendron, président de la Coopérative de solidarité de la Forêt de l’Aigle.
Gatineau. Dans son état actuel, la valeur de la Forêt de l’Aigle est d’au moins un million $. Nous verrons bien ce qui se passera à la suite de notre rencontre du 22 mars prochain. De plus en plus, je crois que ce dossier sera réglé par les politiciens».


































































































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