Page 8 - La Gatineau 17 mars 2016
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8 17 mars 2016 LaGatineau
COMMERÇANTS ET POURVOYEURS EN COLÈRE
Le maire montre un signe d’ouverture
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
GRAND-REMOUS - Près de 20 personnes, commerçants et pourvoyeurs de Grand-Remous, étaient présents à la réunion du conseil des maires de la MRC, mardi soir. Ils sont venus exprimer leur colère après avoir vu leurs comptes de taxes augmenter de 50 %, voire doubler et même tripler pour certains. Cette augmentation fait suite à l’adoption par le conseil municipal d’un règlement mettant en place un taux varié de la taxe foncière selon la catégorie d’immeuble.
Premier à prendre la parole, Nicolas
Chaussé, de la Pointe à David, a notamment souligné que la municipalité a justifié cette hausse par la nécessité de combler un manque à gagner d’environ 120 000$ pour boucler son budget : «Or, pour seulement trois des commençants, si on additionne la hausse de leurs comptes de taxes cela donne 100 000$. Donc pensez- vous qu’une telle augmentation est correcte ?» Mais le préfet Michel Merleau a expliqué, à plusieurs reprises, qu’il ne pouvait pas se prononcer sur cette décision car «le règlement de taxation est la responsabilité de la municipalité. Il appartient au conseil municipal d’évaluer ses besoins et ses dépenses. Les municipalités sont complètement
▲ Près de 20 personnes, commerçants et pourvoyeurs, étaient présents à la réunion du conseil des maires de la MRC pour exprimer leur mécontentement.
▲ Le «comité ad hoc des commerçants de Grand-Remous» est formé, de gauche à droite, de Nicolas Chaussé, André Thibault, Éric Naudin, Sylvie Viale, Diane Lemelin, Jean-Guy Séguin, Mathieux Lacourcière, Bernard Lévesque, Gilles Croteau.
autonomes en matière de taxation».
Diane Lemelin, du Domaine Bitobi, qui a vu son compte de taxes passer de 5 700$ à 9 900$, a demandé au préfet «qu’est-ce qu’on peut faire quand on se rend compte que notre maire fait, selon nous, erreur après erreur et prend des décisions inacceptables, qu’est-ce qu’on peut faire comme citoyen pour que ça cesse de se faire abuser de la sorte par une personne ?» Michel Merleau a répondu que les contribuables «qui se sentent mal servis peuvent s’adresser au ministère des Affaires municipales. Mais avant cela, je vous encouragerais à renouer le dialogue avec votre conseil».
André Thibault, commerçant depuis 22 ans, a déploré cependant ne plus savoir vers qui se tourner : «On est à la dérive, on appelle au secours. On ne sait même pas comment on va faire pour débuter notre saison. On demande de l’aide, mais on appelle qui ? Il y a une hausse de 56 000$, une autre pourvoirie 27 000$, une pourvoirie qui a 30 terrains de camping une hausse de 8 300$.»
Sylvie Viale a déploré que la municipalité n’a pas coupé dans les dépenses, plutôt que d’instaurer cette hausse, comme cela a été suggéré par la conseillère municipale Johanne Bonenfant : «Est-ce que vous trouvez normal qu’une municipalité, au lieu de gérer en bon père de famille, dans une période difficile pour tout le monde, c’est-à-dire de réduire les dépenses, pousse tout ça du revers de la main et dit non, moi je vais taxer mes commerçants ?»
Finalement, sans vouloir trop en dire en l’absence de ses conseillers municipaux, le
maire de Grand-Remous, Gérard Coulombe, a expliqué qu’il «y a un travail qui se fait pour regarder toutes les possibilités. On travaille pour en arriver à une solution. On devrait organiser une rencontre avec, selon moi, certains résultats». Lynn Kearney, directrice générale de la MRC, a confirmé qu’une aide est apportée à la municipalité dans ce dossier au niveau technique.
Création d’un comité
Le «comité ad hoc des commerçants de Grand-Remous» a tenu sa première réunion lundi 14 mars. Les membres du comité considèrent que la hausse du compte de taxes est «plus qu’exagérée et personne n’avait budgété une augmentation du compte de taxes pour 2016 pouvant aller jusqu’à près de 57 000$. Le tourisme est la principale industrie à Grand- Remous. Les deux dernières initiatives désastreuses de M. Coulombe et du conseil ont eu des effets extrêmement négatifs sur l’image et la réputation de Grand-Remous, ainsi que sur la survie d’un certain nombre de commerces. Les commerçants de Grand-Remous vont faire un maximum de pressions auprès du maire, des conseillers et de toutes les autres instances politiques pour renverser cette décision. Tous les citoyens de Grand-Remous sont invités à faire de même et à contacter leurs élus. Il est carrément question ici de la survie d’un certain nombre de commerces, ainsi que de la pérennité de l’industrie touristique à Grand-Remous. C’est un appel à l’aide que les commerçants lancent aux décideurs et à la population de Grand-Remous».
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Le conseiller Patrick Courville présente sa position
GRAND-REMOUS - «J’étais d’accord avec une augmentation mais quand j’ai vu les chiffres, j’ai trouvé que c’était exagéré.» Suite à la séance du conseil municipal durant laquelle commerçants et pourvoyeurs sont venus exprimer leur colère après avoir vu leur compte de taxes jusqu’à doubler voire tripler, en raison de l’adoption d’un règlement mettant en place un taux varié de la taxe foncière selon la catégorie d’immeuble, le conseiller municipal Patrick Courville tient à présenter son point du vue.
Ce dernier était absent lors de cette réunion du conseil municipal. Le maire Gérard Coulombe avait alors déclaré que Patrick Courville était en faveur de ce règlement. «Monsieur Coulombe n’a pas à dire que je suis d’accord ou pas d’accord quand je ne suis pas là,
explique le conseiller. Il n’a pas à s’exprimer en mon nom. Je suis d’accord avec la taxe mais je suis contre l’augmentation faramineuse. C’est sûr qu’il faut augmenter les taxes à un moment donné pour arriver à boucler nos budgets. Mais on aurait pu l’étaler sur trois ans.»
À noter que Patrick Courville était absent lors de l’adoption du règlement visant à instaurer ce taux varié de la taxe foncière selon la catégorie d’immeuble. Johanne Bonenfant et Éric Bélanger n’ont pas pu prendre part au vote, étant donné qu’ils ont des commerces et que, selon le ministère des Affaires municipales, il y avait conflit d’intérêts.


































































































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