Page 4 - La Gatineau 31 mars 2016
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4 31 mars 2016 LaGatineau
PROJET D’AGRANDISSEMENT DU CENTRE JEAN BOSCO
Recyc-Québec dit non à une subvention
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - Coup dur pour le projet d’agrandissement et de rénovation du Centre Jean Bosco : malgré un dossier bien ficelé, Recyc-Québec a dit non à une demande d’aide financière qui aurait comblé une part importante du financement total du projet, estimé à 2,7 millions de dollars.
Le montage financier prévoit un apport du promoteur s’élevant à 40% du coût total, le reste provenant de subventions de différents paliers gouvernementaux. Parmi celles-ci, une demande de 460 000$ avait été déposée auprès de Recyc-Québec. Comme l’explique le directeur Khelil Hamitouche, «en novembre, on a eu une conversation téléphonique durant laquelle ils ont soulevé trois faiblesses : la taille du projet, les revenus générés par notre projet et le tonnage supplémentaire que le projet pourrait
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permettre. Lorsque la demande a été déposée, on visait 127 tonnes par année minimalement. Actuellement, on traite déjà cette quantité mais seulement 45% de ces 127 tonnes sont vendus ici (au CARO, Centre d’apprentissage, de recyclage et de récupération de l’Outaouais), le reste on ne peut pas les entreposer ici car on a pas l’espace donc on le vend à des partenaires externes, ce qui rapporte presque rien. Avec le projet, on veut rapatrier ces 55% ici ce qui aura un impact au niveau du tonnage et au niveau des revenus. Le CARO rapporte plus de 100 000$ par année avec juste 45% de produits valorisés. Si on ramène ce 55% on parle de presque le doublement de la recette en une année.»
Mais pour Recyc-Québec, 127 tonnes c’est insuffisant pour une demande de 460 000$. Même chose pour les revenus. Concernant la taille du projet, comme l’explique Khelil Hamitouche, «ils disent que le Centre Jean Bosco a un chiffre d’affaire de 600 à 700 000$ par année, ils se lancent dans un projet de 2,7 millions, donc cela dépasse les capacités du centre, il n’a jamais eu à brasser autant d’argent et c’est un risque. Mais dans les faits ce n’est pas ça. C’est un projet de construction, tout cet argent ne nous est pas destiné, c’est destiné aux entrepreneurs».
Le Centre Jean Bosco a donc balayé du revers de la main les faiblesses mises en avant par Recyc-Québec. «Ce qui est ressorti de cette conversation, c’est que Recyc-Québec s’égare, est incohérent et à notre sens les dés étaient pipés d’avance, selon Khelil Hamitouche. On a eu l’impression que des projets étaient ciblés, qu’ils savaient exactement où est-ce qu’ils s’orientaient et que notre projet n’en faisait pas partie. C’est la perception qu’on a eue. On leur a demandé de donner des chiffres, des détails, pour qu’on puisse y remédier. Puisque le volume était un problème, on a mis de l’avant qu’il y
▲ Employés, membres du conseil d’administration, clients du Centre Jean Bosco, malgré le refus de Recyc-Québec, ne lâchent rien. Ils sont bien déterminés à voir le projet se concrétiser car «on a besoin d’un nouveau centre».
avait un avant-projet avec la MRC pour une entente de services visant la re-capture de matières résiduelles sur l’ensemble du territoire, car selon le bilan de la politique de gestion des matières résiduelles 2014-2015 de la MRC, 600 à 700 tonnes de matières résiduelles à caractère valorisable se retrouvaient encore dans les sites d’enfouissement, dont une partie est du textile évalué à 200 ou 250 tonnes. L’entente de services vise à installer des cloches sur l’ensemble du territoire, pour permettre la capture de ce textile à la source. Alors on ne parle plus de 127 tonnes mais de doubler carrément, minimalement, le volume des matières résiduelles capturées. Dans la même logique, qui dit plus de volume dit plus d’argent car on va pouvoir les vendre ici et on ne parlerait plus de 100 000$ par année mais
du triple voire du quadruple de cette somme. Ce sont des données probantes.»
Le Centre Jean Bosco a aussi mis en avant une expertise développée depuis plusieurs années et une saine gestion financière. Mais, malgré tout cela, la lettre de réponse envoyée dernièrement par Recyc-Québec reprend, comme l’explique Khelil Hamitouche, «encore une fois les trois faiblesses dont on avait discutées au mois de novembre. C’est comme si toutes les informations transmises n’avaient servi à rien».
Selon Khelil Hamitouche, «encore une fois malheureusement les régions payent le prix. Il faut que tous les acteurs locaux et régionaux s’unissent». Malgré ce coup dur, employés et membres du conseil d’administration sont déterminés à continuer de se battre.
MARCHE POUR LES FEMMES AUTOCHTONES DISPARUES OU ASSASSINÉES
Le jeune Theland Kicknosway de retour
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
KITIGAN ZIBI ANISHINABEG - À seulement 12 ans, avec son cœur d’enfant, il est déjà sensibilisé à la cause des femmes autochtones. L’année dernière, Theland Kicknosway avait parcouru Ottawa-Kitigan Zibi en marchant, afin de sensibiliser à la cause des victimes qui manquent toujours à l’appel et de celles qui ont été réduites à jamais au silence. Une marche aussi pour les enfants proches de ces femmes, qui devront grandir sans leur mère, grand-mère, tante, sœur. La semaine dernière, le jeune homme était de retour afin de parcourir le même trajet mais cette fois de Kitigan Zibi à Ottawa, soit plus de 50 kilomètres qu’il a fait en quatre jours.
Theland est originaire de L’Île Walpole, en Ontario. Sensibilisé aux problématiques qui affectent les Autochtones, il est déjà très impliqué dans sa communauté. Chanteur et danseur, il est aussi intéressé à faire perdurer les traditions des Premières Nations.
S’il a choisi de venir dans la Vallée-de-la- Gatineau, c’est pour Maisy et Shannon, qui manquent toujours à l’appel, ainsi que Bridget
▲ Le jeune Theland Kicknosway entouré de membres de la communauté de Kitigan Zibi ainsi que du chef Jean Guy Whiteduck.
Tolley, qui vit à Kitigan Zibi, dont la mère est décédée le 6 octobre 2001 après avoir été percutée par une voiture de la Sûreté du Québec.
Aujourd’hui, cette dernière dirige les associations «Family and sisters in spirit» et «Murdered and missing indeginious womens». Elle se bat aux côtés des familles, alors qu’elle même n’a pas obtenu d’enquête indépendante
ni le jugement des responsables lorsque sa mère a été tuée.
Selon un rapport de la Gendarmerie royale du Canada, 16% des femmes assassinées au Canada de 1980 à 2012 et 11,3% des femmes déclarées comme disparues en date du 4 novembre 2013 sont des femmes autochtones. Pourtant, elles ne représentent que 4,3% de la population féminine du Canada.


































































































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