Page 4 - La Gatineau 2 juin 2016
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LaGatineau
4 2 juin 2016
ÉVALUATION DES BESOINS DES AUTOCHTONES
Un Centre d’amitié autochtone à l’étude
JEAN LACAILLE
jlacaille@lagatineau.com
KITIGAN ZIBI ANISHINABEG - Un groupe de travail consultatif vient de terminer un rapport sur l’Évaluation des besoins des autochtones vivant dans la ville de Maniwaki. Il appert, à la suite d’une analyse très sérieuse de la situation, que la construction d’un Centre d’amitié autochtone, dans les limites de la ville de Maniwaki, soit la solution à leur isolement et leur solitude.
Ce centre permettrait de centraliser les services et les activités destinées aux membres des Premières Nations qui habitent la ville. L’étude a permis de cerner les besoins de la population autochtone vivant à Maniwaki qui doit s’adapter à la culture du mode de vie en milieu urbain.
Une centaine de jeunes autochtones, âgés de 12 ans et plus, doivent quitter leur
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communauté de Lac Barrière où il n’y a pas d’école secondaire.
«L’étude de faisabilité financée par la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau (72 000 $) et la rédaction d’un rapport d’analyse «Évaluation des besoins des autochtones» a été très rapide puisque l’échéancier de départ a été devancé (du 25 janvier 2016 au 30 septembre 2016). Les services actuels ne sont pas adaptés aux autochtones dans la ville de Maniwaki. Il faut donc, comme le prévoit la conclusion du rapport, procéder à la construction d’un centre, ou par voie de location, afin d’assurer le lien avec les autochtones vivant à Maniwaki.
▲ Au centre, la coordonnatrice du projet, Charlotte Commonda, avec le directeur général du Conseil tribal de la Nation algonquine Anishinabe, Norman Odjick, et le directeur des communications, Georges Lafontaine.
représentante du Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec, Marylynn Poucachihe, représentante de Lac Barrière, Lynn Buckshot, représentante des Services de santé et services sociaux de Kitigan Zibi Anishinabeg et Annie Richard, représentante du Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais.
Une bonne collaboration
Norman Odjick souligne la bonne collaboration avec les autorités de la Ville de Maniwaki, notamment avec le maire Robert Coulombe. «La collaboration de la Ville de Maniwaki est importante, notamment en ce qui concerne la recherche d’un terrain vacant pour la construction de notre centre qui assurera des services adaptés aux besoins des jeunes autochtones qui font partie de familles monoparentales et qui ont besoin
«Nous avons déjà amorcé les discussions avec les instances gouvernementales fédérales pour le financement de cette construction.
Nous projetons de construire le centre sur un terrain que nous pourrions acquérir d’une personne privée ou de la Ville de Maniwaki tout près de la Cité Étudiante de la Haute- Gatineau (CÉHG). Il faut donner la chance à ces jeunes de s’adapter à leur nouvelle vie. Ils sont actuellement isolés et ne réussissent pas à s’adapter. Nous voulons améliorer leur qualité de vie en introduisant une programmation structurée qui comprendrait
des activités culturelles et sportives visant l’estime de soi. Tout cadrerait bien dans un Centre d’amitié autochone», précise Norman Odjick, directeur général du Conseil tribal de la nation algonquine Anishinabeg (CTNAA) qui faisait partie du groupe de travail consultatif en compagnie de la coordonnatrice Charlotte Commonda qui a fait un travail colossal dans l’élaboration de la démarche, Georges Lafontaine, gestionnaire des communications au CTNAA, Claudie Paul,
Le portrait de la situation
de services en santé mentale. Nous sentons une «ouverture» de la part de la Sûreté du Québec, la Ville de Maniwaki, la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau, du CISSO, de la Maison de la famille de la Vallée-de-la- Gatineau et le CAVAC. Nous voulons livrer les services dès cette année. Il faut s’assurer de ne pas manquer notre coup avec ce projet très important pour ces jeunes autochtones», conclut Norman Odjick.
◀ Le rapport sur «L’Évaluation des besoins des autochtones dans la Ville de Maniwaki» démontre l’urgence d’intervenir afin d’assurer une qualité de vie aux jeunes autochtones qui y vivent.
Les recommandations
Pour les jeunes, au niveau des recommandations, notons qu’il faut un lieu de rassemblement, des activités abordables et structurées, un programme parascolaire, du counseling, le tutorat,
des ateliers sur l’estime de soi, des ateliers sur le respect, un programme de prévention et d’éducation sexuelle et sur le suicide.
Pour réaliser l’ensemble de ces recommandations, il faut des travailleurs de soutien, des programmes de prévention, du soutien à l’enfance et à la famille, un service de garde avec un programme pour le développement des enfants, la sensibilisation, l’action sociale, les conseils et l’orientation, un soutien aux besoins de base, le soutien à l’accès aux prestations qu’il s’agisse de services de santé non assurés, l’assurance- maladie et l’aide sociale et la justice réparatrice.
Il faut des soins de santé et un personnel infirmier pour les appliquer. Il faut faire la promotion de la santé et de l’éducation dans les domaines prénatal, santé maternelle, santé des nouveau-nés, la prévention du diabète et des modes de vie sains. Il faut également des programmes de nutrition, en santé mentale. Il faut prévenir les maladies que sont le VIH, le Sida, ITS, l’hépatite, la tuberculose, les toxicomanies.
N.D.L.R. : Toutes les données pour ces deux reportages ont été puisées dans le rapport tout chaud intitulé : «Évaluation des besoins des autochtones dans la Ville de Maniwaki».
JEAN LACAILLE
jlacaille@lagatineau.com
KITIGAN ZIBI ANISHINABEG - L’Évaluation des besoins des autochtones a permis de préciser le portrait réel de la situation des autochtones vivant dans la Ville de Maniwaki et de déterminer les moyens susceptibles d’améliorer leur qualité de vie en facilitant leur adaptation au milieu urbain.
Les données démographiques du rapport sont très révélatrices. Quelques 162 enfants se sont inscrits à l’école Woodland de Maniwaki dont au moins 100 proviennent des Premières Nations. Plus de 100 enfants de Lac Barrière fréquentent les écoles à Maniwaki et Kitigan Zibi Anishinabeg (KZA). Quelques 27 adolescents vivent dans des pensions de famille et quatre adolescents ont été placés en famille d’accueil. Ces résultats ne concernent que des enfants de Lac Barrière.
Au moins 90 % des inscriptions au programme d’éducation des adultes sont des Premières Nations. Sur les 70 questionnaires remplis, 52 participants sont âgés de moins de 30 ans et plus de 90 % parlent l’anglais et moins de 5 %, le français. Le niveau d’éducation de la majorité des participants est de niveau secondaire ou inférieur. Plus de 75 % vivent dans des logements locatifs, 35 % dans des logements ayant 5 occupants ou plus et 75 % des participants sont sans emploi. Les sources de revenus sont l’aide sociale ou l’aide à l’éducation. La majorité des gens des Premières Nations vivant à Maniwaki proviennent de Lac Barrière mais 14 participants sur 70 qui ont répondu au questionnaire proviennent d’autres communautés des Premières Nations.
Les difficultés d’adaptation
Le groupe de travail s’est également attardé aux difficultés d’adaptation à la vie à
Maniwaki. Parmi
celles-ci, on retrouve,
outre l’obstacle
linguistique, le racisme,
manque de ressources
financières, le logement, le
manque de ressources
culturelles, l’accès qui est
facilité aux drogues et à
l’alcool, l’ennui et la
solitude, le manque
d’activités pour les
personnes à plus faible
revenu et de langue
anglaise, pas d’emploi,
aucune possibilité de formation en anglais, l’accès aux services de santé mentale en anglais et l’accès aux programmes préscolaires en anglais.
La santé
La majorité des autochtones de Maniwaki n’ont pas de médecin de famille et un bon nombre d’entre-eux souffrent de problèmes mentaux, de solitude. Plus de 90 % des jeunes mères n’ont pas reçu d’enseignement en santé maternelle et la majorité des jeunes enfants ne fréquentent pas les programmes d’aide préscolaire. Aucun aîné n’utilise des services de soins communautaires et à domicile.
Le social
On y dénote un manque de soutien pour les jeunes, de logement, de nutrition, un manque de ressources culturelles, le manque d’emplois, les problèmes de santé mentale, les activités qui sont limitées, la toxicomanie et la solitude.
Tous ces problèmes ont des répercussions dont le décrochage scolaire, le stress émotionnel, l’activité criminelle, les toxicomanies, le choc culturel, l’isolement, l’augmentation des besoins en santé mentale, l’augmentation des problèmes de santé et l’absence de motivation.