Page 7 - La Gatineau 2 juin 2016
P. 7

La Gatineau 2 juin 2016 7 Semaine DeS victimeS et SurvivantS
D’acteS criminelS
Donner une voix aux victimes
▲ De gauche à droite : Maude Bélair, du CALACS ; Mélanie Guénette et Cathy Marinier, de Suicide Détour ; Sandra Carré-Beauchamp, du CAVAC.
Sylvie Dejouy
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - «La puissance de nos voix». C’est le thème de la Semaine des victimes et survivants d’actes criminels, qui s’étale du 30 mai au 4 juin. Une activité de sensibilisation dont l’objectif est de mieux faire connaître les problèmes auxquels sont confrontés les vic- times et survivants d’actes criminels de même que les services et les lois qui sont en place pour leur venir en aide ainsi qu’à leurs familles.
Pour l’occasion, trois organismes de la région ont décidé de s’associer afin de présenter cette semaine une exposition de tableaux dans les Galeries de Maniwaki : le CAVAC (Centre d’aide aux victimes d’actes criminels), le CALACS (Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel) et Suicide Détour. «Ce sont des personnes de tous âges, victimes et survivantes, qui ont fait les toiles, avec les intervenantes de chaque organisme qui avaient approché leur clientèle pour ce projet, explique Sandra Carré- Beauchamp, agente à l’intervention au CAVAC. Les toiles sont accompagnées chacune d’un texte expliquant en quelques
lignes ce qu’elles représentent. On voulait donner une voix aux victimes, faire ça pour les victimes par les victimes.»
L’exposition compte 14 tableaux, que les passants peuvent admirer en déambulant dans les galeries. Les textes sont poignants et révélateurs de la souffrance des victimes. Dans celui intitulé «Le temps», par exemple, l’auteure explique qu’avant, elle était «une morte vivante. Après les évènements (agression, viol, blessure), je ne voulais plus rien ressentir. Avec une fracture du crâne, due à une chute, je suis restée 10 mois au CSSS VG. Depuis ce temps, je suis en résidence à La Belle Époque, maintenant je vis et je suis heureuse d’être vivante. Chaque jour est un moment béni, même à travers nos peines, nos difficultés. La vie est un moment privilégié pour nous surpasser et être heureux. Prends le temps, écoute le vent, la vie est bien plus belle quand on prend le temps.»
Quand on parle d’actes criminels, il s’agit, comme l’explique Sandra Carré-Beauchamp, «de crime contre la personne, voie de fait, agression sexuelle, méfaits, vandalisme, menaces, etc». Autant d’actes qui ont des conséquences dramatiques sur les vies des victimes mais aussi leurs proches : «Il peut y avoir des conséquences physiques et psychologiques. Des personnes vont s’isoler, ça peut même aller jusqu’à des idées suicidaires, difficultés à dormir, peur d’être seul, plus de motivation pour faire des activités, troubles de concentration, de mémoire».
La Semaine des victimes et survivants d’actes criminels est aussi l’occasion de reconnaître le travail et le dévouement des fournisseurs de services auprès des victimes et de leurs familles. Dans la Vallée-de-la- Gatineau, des services sont offerts par le CAVAC de l’Outaouais, point de service de Maniwaki, 819-441-0986 ; le CALACS Vallée-de-la-Gatineau, 819-441-2111 ; la Maison Halte-Femme Haute-Gatineau, 819- 449-4545 ; Suicide Détour, 819-441-1010.
À noter que les personnes qui iront voir l’exposition sont invitées à signer une toile blanche, écrire un petit mot, faire un dessin, pour apporter leur support aux victimes.


































































































   5   6   7   8   9