Page 22 - La Gatineau 22 septembre 2016

22 22 septembre 2016 La Gatineau ACADÉMIE SACRÉ-CŒUR
Fini les devoirs à la maison
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - Les élèves de l’Académie Sacré-Cœur ont explosé de joie lundi après- midi lorsque la directrice, Nadine Carpentier, leur a annoncé que désormais ils n’auront plus de devoirs à faire à la maison.
La décision a été prise par l’équipe d’enseignant(e)s. Nadine Carpentier a expliqué aux enfants qu’il a été constaté «au cours des années que certains devoirs n’étaient pas faits et des fois c’est pas parce que vous ne vouliez pas les faire mais parce que vous aviez de la difficulté et à la maison papa et maman ne pouvaient toujours vous aider. Plusieurs grands penseurs de l’éducation ont mentionné que les devoirs au primaire ne sont pas un facteur de réussite. Au secondaire ce n’est pas la même chose, mais au primaire si tu fais tes devoirs ça veut pas dire que tu vas réussir». Les enfants auront quand même des leçons et de
▲ Les élèves de 5e et 6e année en compagnie de leurs enseignantes Julie Beaudoin et Cendrine Tessier ainsi que de la directrice de l’Académie Sacré-Cœur Nadine Carpentier.
la lecture à faire à la maison, mais plus de feuilles à compléter.
Il a été demandé aux élèves de 5e et 6e année de trouver quels sont les avantages de ne pas avoir de devoirs. Réponses : passer plus de temps en famille, pour effectuer les tâches à la maison ou faire d’autres activités, mais aussi moins de chicane avec les parents. Cette mesure permet également d’abolir la grande disparité dans le soutien
aux devoirs à la maison.
Les devoirs sont souvent synonymes de discorde et de stress, non seulement pour les enfants, mais aussi pour leurs parents. Bien qu’aucune étude scientifique ne démontre de façon claire que les devoirs au primaire ont un impact positif sur la réussite scolaire des enfants, 94 % des enseignants du Québec en donnent presque toujours selon le Conseil supérieur en éducation.
L’école sans devoirs a été testée dans d’autres établissements québécois. Ainsi, depuis cinq ans, les élèves de l’école primaire de La Passerelle, à Asbestos en Estrie, n’apportent plus de travail scolaire à la maison. Non seulement les taux de réussite se maintiennent dans cette école, mais ils augmentent même selon le bilan dressé par la direction cinq ans après l’abolition des devoirs.