Page 4 - La Gatineau 27 octobre 2016

4 27 octobre 2016 La Gatineau PAROISSE ASSOMPTION
Au revoir aux Sœurs de la Charité
▲ L’abbé Sylvain Desrosiers et le père Gilbert Patry, o.m.i. entourés de Sœurs de la Charité d’Ottawa.
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - Une messe spéciale était célébrée samedi en l’église Assomption afin de rendre hommage aux Sœurs de la Charité d’Ottawa qui quittent la région après 146 ans de présence. Denise Malette et Suzanne Vallières, les deux dernières sœurs de cette congrégation dans la Vallée-de-la-Gatineau, qui étaient en mission à Maniwaki depuis 2012, sont parties samedi 24 septembre. Elles sont revenues durant la fin de semaine, accompagnées de quelques-unes de leurs consoeurs, afin de dire un dernier au revoir.
La messe était célébrée par le curé de la paroisse, l’abbé Sylvain Desrosiers, accompagné du vicaire général du diocèse de Mont-Laurier, l’abbé Marc Richer, et du curé sortant de la paroisse Assomption, le père Gilbert Patry,
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o.m.i. «Pendant plus de 146 ans, les Sœurs de la Charité d’Ottawa ont été des femmes actives dans le développement de la région, a déclaré Sylvain Desrosiers. Si notre ville et notre communauté chrétienne sont aussi resplendissantes aujourd’hui, c’est entre autres grâce à ces femmes de Dieu exceptionnelles et avant-gardistes.»
À l’issue de la messe, l’abbé Marc Richer a lu un message rédigé par l’évêque du diocèse de Mont-Laurier, Mgr Paul Lortie, qui a tenu à remercier les sœurs pour tout ce qu’elles ont accompli. L’abbé Marc Richer a ajouté que «si à Maniwaki, Mont-Laurier et bien des endroits au Québec on a des hôpitaux, des écoles, des paroisses, des orphelinats, c’est parce qu’il y a eu des femmes comme les Sœurs de la Charité d’Ottawa et d’autres congrégations religieuses.»
Sœur Rachel Wathier, animatrice générale des Sœurs de la Charité d’Ottawa, a également lu un discours avant de laisser la parole aux sœurs Denise Malette et Suzanne Vallières qui ont remercié la communauté pour «les belles années passées à Maniwaki».
La Chorale Assomption a clôturé la cérémonie par un chant dédié aux Sœurs de la Charité d’Ottawa.
Historique
L’histoire des Sœurs de la Charité d’Ottawa, dites Sœurs Grises de la Croix, remonte aux années 1800 et c’est Élizabeth Bruyère qui a fondé cette congrégation. En 1939, cette dernière entre dans la Congrégation des Sœurs Grises de Montréal, avant d’être sollicitée en 1845 pour fonder une communauté religieuse à Bytown. Avec ses compagnes, elle fonde des dispensaires, ouvre des écoles catholiques et des orphelinats, des maisons de retraite et met sur
pied le premier hôpital de Bytown, qui deviendra le futur Hôpital Général d’Ottawa. Dès leur arrivée à Bytown, Sœur Élisabeth et ses compagnes rendent également visite aux pauvres à domicile, car cela fait partie de la mission des Sœurs Grises.
En 1847, Sœur Élisabeth et ses compagnes luttent contre le typhus qui ravage la région. En 1854, la communauté des Sœurs Grises de Bytown devient autonome. C’est dans le but de mieux servir les pauvres que la communauté naissante accepte de se détacher de celle de Montréal. Mère Élisabeth Bruyère est alors élue Supérieure générale de la nouvelle congrégation, les Sœurs de la Charité d’Ottawa, et sera réélue à ce poste jusqu’à son décès en 1876. Elle meurt le 5 avril 1876 à Ottawa après 31 ans de dévouement auprès de la population d’Ottawa.
À la mort de la fondatrice, les statistiques énumèrent ses œuvres avec éloquence : 23 maisons actives, 198 professes vivantes, 22 écoles paroissiales, 10 pensionnats, 2 hôpitaux généraux, 3 foyers d’enfants, 3 foyers de personnes âgées et 2 missions apostoliques.
La congrégation était présente à Maniwaki depuis 146 ans. Il s’agissait de l’une des nombreuses antennes des Sœurs de la Charité d’Ottawa, qui sont présentes partout dans le monde. Avec le départ de sœur Denise Malette et sœur Suzanne Vallières, c’est donc une page de l’histoire de Maniwaki qui se tourne. Un départ lié au problème de recrutement qui amène à fermer des antennes de la congrégation.
À noter que la messe a été suivie du traditionnel souper du curé à la salle Christ-Roi durant lequel un hommage a aussi été rendu aux Sœurs de la Charité (lire ci-contre).
SOUPER DU CURÉ
Touchant hommage aux Sœurs de la Charité
MANIWAKI - Samedi 22 octobre, lors du huitième souper du curé de la paroisse L’Assomption-de-Marie, près de deux cents personnes ont savouré un bon bouilli canadien avec pouding chômeur confectionné par le curé, l’abbé Sylvain Desrosiers, à la salle Christ-Roi de Maniwaki, au bénéfice des différentes communautés de la paroisse.
Un touchant hommage a été rendu aux deux Sœurs de la Charité d’Ottawa qui ont œuvré dans la région de Maniwaki ces dernières années : Sr Suzanne Vallières et Sr Denise Malette. Pendant que défilait un diaporama illustrant les cent quarante-six ans de bonnes œuvres de cette congrégation dans notre région, le maire de Maniwaki, Robert Coulombe, le curé de la paroisse, l’abbé Sylvain Desrosiers, le curé sortant de la paroisse, le père Gilbert Patry, o.m.i., Lucille Martel, directrice de la chorale de L’Assomption, et Rachel Auger, présidente de l’assemblée de fabrique de la paroisse, se sont succédé au micro pour faire revivre à l’assistance de beaux et grands moments historiques en lien avec tous les services offerts par les religieuses : fondement et opération des écoles et de l’hôpital de Maniwaki ; aide aux démunis avec le service de dépannage alimentaire ; soutien aux missions des prêtres et des églises, etc.
Après que la chorale et l’assistance aient entonné le chant de ralliement de la congrégation, «Providence de Dieu», Sr Suzanne Vallières et Sr Denise Malette ont chacune reçu une magnifique toile représentant des chevreuils «croqués sur le vif» dans la cour
▲ De gauche à droite : Christine Thériault, Sr Denise Malette, abbé Sylvain Derosiers, Sr Suzanne Vallières, Rachel Auger.
arrière de leur résidence à Maniwaki, une réalisation de Gabrielle Gagnon, de Montcerf- Lytton. Émues, elles ont livré un mot de remerciement qui n’a pas manqué d’arracher quelques larmes. Les «On ne vous oubliera jamais» ont fusé dans les deux sens, avec de nombreux applaudissements couronnés d’une ovation. L’action de grâce était palpable envers la fondatrice des Sœurs de la Charité d’Ottawa, mère Élizabeth Bruyère, et la fondatrice des Sœurs de la Charité de Montréal, ou «sœurs grises», mère Marguerite d’Youville, première personne canonisée parmi les quatorze saints canadiens actuels.
Se sont également déplacés pour l’occasion le
vicaire général et l’économe du diocèse de Mont-Laurier, l’abbé Marc Richer et Lucie Turgeon, ainsi qu’une demi-douzaine de consœurs d’Ottawa, dont l’animatrice générale, Sr Rachel Wathier.
Sr Suzanne et Sr Denise sont les dernières religieuses de leur communauté à quitter le diocèse de Mont-Laurier, après que plus de cinq cent cinquante de leur consœurs y aient œuvré, dans la seule paroisse de L’Assomption de Maniwaki.
À noter que le délicieux repas a été préparé par des bénévoles de la paroisse, dont la «chef» Claudette Lacroix. De nombreux prix de présence ont par ailleurs été tirés au sort.