Page 7 - La Gatineau 3 novembre 2016
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La Gatineau 3 novembre 2016 7 Manif tranquille par un froid de canard
CONTRE LA FIN DES ENSEMENCEMENTS DE DORÉS
JEAN LACAILLE
jlacaille@lagatineau.com
GRAND-REMOUS - La manifestation pour le maintien des ensemencements de dorés dans le lac Baskatong, orchestrée par le Comité d’action de la sauvegarde de l’Aire faunique du réservoir Baskatong mercredi dernier à l’intersection des routes 105 et 117 au cœur du village de Grand-Remous, n’a pas donné les résultats escomptés.
Le temps de canard aura maintenu les gens à la maison. Les membres du comité, Nicolas Chaussé, Éric Naudin, Patrick Courville et Frank Leitner ont tout de même fait face à la musique en entretenant les médias sur la décision «incompréhensible» de la direction régionale outaouaise du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec (MFFPQ ) de suspendre indéfiniment l’ensemencement du doré dans le lac Baskatong à compter d’avril 2017.
Prise en charge
La baisse drastique du doré dans le lac il y a 25 ans a entraîné une réaction du milieu de la pêche sportive à Grand-Remous qui a mené à la création de l’Aire faunique communautaire du Baskatong qui a mis au point un système efficace d’ensemencement qui a fait en sorte d’équilibrer l’offre par rapport à la demande des pêcheurs du Baskatong. Le pionnier de cette formule d’ensemencement a été feu M. Robert Lafrance, propriétaire de la Pourvoirie La Pointe-à-David à Grand-Remous.
«Les pourvoyeurs génèrent quelque 130 emplois saisonniers à Grand-Remous bon an, mal an. On nous dit que l’ensemencement coûte trop cher. Mais ça ne coûte rien du tout. Toute l’opération est financée par les droits de pêche. On nous dit que c’est la politique québécoise qui le veut ainsi. Expliquez-moi alors pourquoi on ensemence en Abitibi et au Lac Cayamant, tout près de chez nous ? Nulle part dans l’étude ministérielle, il est mentionné que l’ensemencement nuit au Baskatong. Le mot ensemencement n’y est pas inscrit. La fin des ensemencements met donc
en péril plus d’une centaine d’emplois et représente des pertes variant de 10 % à 75 % pour les pourvoyeurs du Baskatong. La décision du ministère est incompréhensible», affirme Nicolas Chaussé.
Patrick Courville, conseiller municipal à Grand-Remous, a tenu à rappeler aux représentants ministériels, que l’ensemencement s’inscrivait dans un objectif de développement durable de l’économie locale. «C’est ce que l’AFC fait depuis sa fondation il y a 19 ans. C’est une vision d’avenir qui est bafouée du revers de la main. Mais nous venons de déposer une pétition de 4 000 signatures aux autorités gouvernementales. Ces signatures proviennent des MRC d’Antoine-Labelle et de la Vallée- de-la-Gatineau. Une autre pétition sera déposée au printemps. Tout le monde est concerné par cette interruption des ensemencements au Baskatong.
Inquiétudes
Des gens sont venus s’installer à Grand- Remous pour profiter de la pêche sportive sur le Baskatong. Si l’offre de dorés diminue au
cours des prochaines années, il ▲ est certain qu’ils retourneront d’où ils sont venus.
Les membres du Comité d’action de sauvegarde de l’Aire faunique communautaire du réservoir Baskatong, Nicolas Chaussé, Patrick Courville, Éric Naudin, Franck Leitner et le maire de Grand-Remous, Gérard Coulombe, ont participé à la manifestation de mercredi dernier à Grand-Remous.
Les membres du comité
n’ont pas encore discuté des
possibilités de recours juridique pour contester cette décision du ministère. «Il n’y a pas de logique dans cette décision. Nous prendrons le temps de bien analyser la situation», ajoute Nicolas Chaussé.
Éric Naudin de la pourvoirie Tawanipi estime que le ministère aurait pu attendre la tenue du recensement de l’an prochain avant d’y aller de cette décision. «Le fait que notre formule soit un succès aurait-elle des incidences sur d’autres organisations aux alentours ? Je ne saurais vous dire».
Nicolas Chaussé rappelle qu’aucun argument scientifique ne justifie la décision du ministère. «Mme Julie Deschênes, biologiste au MFFP à Gatineau, a elle-même admis, le 26 avril 2014, à Grand-Remous, qu’il est impossible de conclure que l’ensemencement fait par l’AFC ne contribue pas directement à la renaissance spectaculaire du doré jaune au Baskatong».


































































































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