Page 8 - La Gatineau 10 novembre 2016
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8 10 novembre 2016 La Gatineau
«Faudrait pas attendre une année
d’élection» - Gérard Boisvenue
Philvite file un peu moins vite
GR ACEFIELD - Gérard a suivi les traces de son père Laurier. Si bien que le fils et le père comptent 45 ans d’expérience à titre de remorqueurs de la Sûreté du Québec. Gérard Boisvenue connaît la route 105 comme le fond de sa poche.
«Il y a des portions plus dangereuses que d’autres. La courbe de l’horloge à Farrelton est un exemple parmi tant d’autres des corrections qu’il faudrait apporter au tracé original de la route. Et la courbe des Joly au nord de Gracefield est un autre exemple du danger qui guette les automobilistes.»
Gérard Boisvenue estime qu’il y des travaux à faire à la sortie de l’autoroute en direction nord. Il faudrait absolument plus d’endroits propices au dépassement en direction de Maniwaki.
«Les accidents se produisent souvent par l’impatience d’un automobiliste emprisonné dans une filée de véhicules. Il s’aventure à ses risques et périls et très souvent il provoque des accidents qui
▲ Tôt ou tard, Québec n’aura pas le choix. Il devra investir gros dans l’amélioration du réseau routier «et la route 105 figure en toute priorité», précise Gérard Boisvenue.
s’avèrent parfois mortels. Et souvent, ce sont des travaux qui ne nécessitent pas beaucoup d’investissement.»
MANIWAKI - Quelques automobilistes qui circulent sur la route 105 ont logé des plaintes à la Sûreté du Québec en accusant Philippe Payette de Livraison Philvite de conduire sa fourgonnette de livraison de façon erratique. «Ça me fait bien rire. Je réponds aux policiers que je fais du slalom sur la route pour éviter les trous. La route fait sec et n’est pas trop bien entretenue. Et il faut la réparer. C’est aussi simple que ça !»
L’asphalte déposée à froid pour niveler la chaussée n’est pas efficace. Ça ne tient jamais très longtemps. «La route est pire au nord qu’au sud. Il faut faire attention, il y a beaucoup de courbes entre entre Low et Maniwaki. Et la rapiéçage, c’est pas beau. Des fois, j’ai l’impression que je roule avec un pneu crevé. Je m’arrête souvent pour vérifier. Mais ce n’est qu’une illusion.»
Tout comme Gérard Boisvenue, il cite la courbe de l’horloge à Farrelton. «Il y a au moins un camion 45 pieds qui prend le clos chaque mois dans le secteur. Fort heureusement, on ne déplore pas beaucoup de victimes de la route dans ce secteur dangereux.»
Philippe Payette roule sur la 105 depuis 20
▲ «Rouler sur la 105 est une aventure que je vis tous les jours. Son état est pitoyable. Et le plus longtemps nous attendons pour y apporter les correctifs, le plus ça va coûter cher dans l’avenir», affirme Philippe Payette.
ans. «Ça fait longtemps que la route est négligée. Mais on dirait qu’on doit crier plus fort dans la Vallée-de-la-Gatineau pour obtenir ce qu’on veut».
«Nous sommes en retard sur notre
développement» - Gilles Lafrenière
Transport adapté : les suspensions
en prennent pour leur rhume
MANIWAKI - «On patche ! On patche ! On patche ! Il faudrait peut-être penser faire mieux. Il me semble qu’on vaut plus que du patchage !»
L’état de la route 105 est un autre exemple du retard de la Vallée-de-la-Gatineau dans son développement. «La qualité de la route n’est pas très bonne. On est dans une période de laisser-aller que je m’explique mal. Comment voulez-vous que la Vallée- de-la-Gatineau se développe normalement avec un réseau routier laissé à l’abandon de la sorte. Et ces fameuses «patches», c’est beau pour l’esthétique, n’est-ce pas ?»
Jusqu’à Gracefield, c’est pas si mal, estime Gilles Lafrenière. «Après ça, on tombe dans le vide. Comment voulez-vous que la route 105 regagne ses lettres de noblesse, on y investit pas. Si on veut que les visiteurs viennent au nord, il faut leur faciliter la tâche. Les commerçants que je connais font des efforts pour répondre à l’offre de nos consommateurs, de nos visiteurs mais disons qu’ils y songent deux
▲ L’homme d’affaires Gilles Lafrenière ne mâche pas ses mots. «Si on ne met pas d’argent dans la route 105, il est certain qu’elle ne va pas s’améliorer».
fois avant de s’aventurer sur une telle route. Il faut y investir et le plus tôt sera le mieux».
LA GATINEAU - Patrice Michaud s’occupe du transport adapté sur tout le territoire depuis plus de 8 ans. La route 105 n’a cessé de se détériorer depuis, ce qui lui entraîne des frais pour réparer les suspensions de ses autobus. «Elle n’est pas toujours belle. Il faut apprendre à vivre avec.»
Le segment entre Bois-Franc et la limite sud de Grand-Remous est lamentable. «Et là, je ne vous parle pas du chemin du Rang VI à Montcerf-Lytton. Le maire, Alain Fortin, a bien raison de maugréer. Ça n’a aucun sens. Il faut investir dans la restauration de notre réseau routier. Ça presse.»
Patrice Michaud compare la route 117 et la route 105. «La Ville de Mont-Laurier se développe normalement. On s’entend pour dire que la route 117 est beaucoup plus belle que la route 105. Les routes sont intimement liées au développement économique. La moitié de la route 105 n’est pas en bon état. Jusqu’à Low, c’est pas mal, mais après, ouf ! Je ne blâme pas les gens du ministère ici, ils travaillent avec ce
▲ «La route 105 n’a pas de pitié pour les suspensions qui doivent être réparées très souvent», précise Patrice Michaud du Transport adapté de la Vallée-de-la-Gatineau.
qu’ils ont. La route 105, à n’en pas douter, a besoin d’un rafraîchissement».
«Rien d’urgent ni de dramatique» - André Cousineau
GRACEFIELD - Il y a des portions sur la route 105 qui nécessitent des travaux à court terme, mais dans l’ensemble ce n’est pas pire ici qu’ailleurs. C’est l’avis de l’entrepreneur André Cousineau, de Gracefield, qui préside l’Association des transporteurs en vrac de la Vallée-de-la-
Gatineau qui regroupe une quarantaine de camionneurs de la région qui ne manquent pas de travail
par le temps qui court.
«Il est certain qu’il y a de l’argent à investir dans
la route 105 comme dans toutes les routes du Québec et nous sommes là pour travailler de concert avec le gouvernement du Québec. La MRC le sait, la députée le sait, nous-autres on en parle. À partir de l’an prochain, je présume que les contrats vont sortir», lance André Cousineau de Transport André Cousineau.
Il est question de milliards de dollars en investissements. «Montréal tombe en ruines. Il y a un besoin urgent également pour la route 105, une route qui a été tracée dans les années 1930 et qui a un grand besoin de réfection. Nous allons rencontrer,
à nouveau, la députée-ministre Stéphanie Vallée dès le printemps prochain et faire le point. Elle comprend nos besoins. Il faut rappeler les investissements aux ponts des Draveurs et Gracefield. Maintenant qu’il n’y a plus de voie ferrée, tout transite par la route. Il est tout à fait normal qu’elle se soit détériorée au fil du temps.»
Personne n’aurait pu prévoir, il y a une cinquantaine d’années, que la route 105 soit utilisée autant qu’elle ne l’est présentement. «Il est certain que la route 105 a besoin d’être rafraîchie», conclut André Cousineau.
▲ André Cousineau préside l’Association des transporteurs en vrac de la Vallée-de-la-Gatineau qui regroupe une quarantaine de membres.


































































































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