Page 9 - La Gatineau 10 novembre 2016
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La Gatineau 10 novembre 2016 9
«Un accès routier est prioritaire
pour la région» - Daniel Smith
«Pas beaucoup de travaux à l’heure
actuelle» - Jean-Guy Hubert
MANIWAKI - Daniel Smith, directeur général des Galeries de Maniwaki et président de la Chambre de commerce de Maniwaki et la Vallée-de-la-Gatineau, revient d’un voyage promotionnel dans l’Est ontarien où le réseau routier est en excellent état, bordé par des champs à perte de vue.
«Ici, chez nous, nous avons des montagnes et des lacs, de très belles ressources, mais nous n’avons pas un accès routier qui permette l’émergence de nouveaux arrivants, de nouveaux visiteurs chez nous. La Chambre tenait un déjeuner-causerie ce matin (mardi). Il a été question du dossier que La Gatineau s’apprête à publier dans son édition de cette semaine. Nous avons jasé de la route 105. Disons les choses comme elles sont : si nous n’avons pas de route, nous n’avons pas de développement. C’est simple comme bonjour.»
L’accès à Internet
Pour Daniel Smith, un accès routier bien développé est tout aussi important qu’un accès à Internet. Une route doit être entretenue pour qu’elle conserve son
▲ «Si les visiteurs ne peuvent accéder à notre région, comment voulez-vous qu’on puisse se développer ?», affirme Daniel Smith.
excellence. D’ici 2018, pas un dollar n’est prévu pour la route 105.
«Notre avenir économique dépend d’un accès routier en bon état. On ne peut même plus dépasser sur la route 105 ou encore, en de très rares occasions. Ce n’est pas normal. Il me semble qu’on pourrait aménager des accotements pour permettre les dépassements.»
MANIWAKI - «Il y a eu des travaux pour prolonger l’Autoroute 5, mais là, c’est arrêté et on ne sait absolument pas quand ça va continuer. C’est inquiétant pour l’économie de notre région.»
L’homme d’affaires de Maniwaki, Jean- Guy Hubert, croit que ce n’est pas avec du rapiéçage qu’on va régler le problème de l’état lamentable de la route 105.
«Quand on regarde nos voisins se promener sur de belles routes, je pense que nous n’avons pas notre part du gâteau dans la Vallée-de-la-Gatineau. Peut-être ne faisons-nous pas assez de pression politique dans le comté. C’est difficile de savoir. Une chose est certaine, nous méritons beaucoup mieux qu’une route 105 dépravée comme celle sur laquelle nous roulons actuellement.»
La route 105 mérite, selon M. Hubert, d’être améliorée à plusieurs endroits. «C’est le calme plat depuis la terminaison des travaux de l’Autoroute 5. Et nous n’entendons pas parler d’investissement à l’horizon. Le développement de notre
▲ «Il faut continuer les travaux. Ce serait avantageux pour toute la région», estime Jean-Guy Hubert.
économie passe pourtant par un bon réseau routier. Et ce n’est pas le cas actuellement avec la route 105».
«Les maires doivent faire pression»
«C’est le temps de réviser les priorités» - Michel Merleau
- Luc Martel
MANIWAKI - «La route est rude. Surtout de Maniwaki à Grand-Remous. La route 105 sillonne combien de municipalités dans la Vallée-de-la- Gatineau ? Poser la question, c’est y répondre. Combien de maires de la MRC ont fait pression auprès du ministère des Transports pour débloquer les budgets nécessaires à une sérieuse réfection ? Nos politiciens doivent se montrer plus fermes.»
Selon Luc Martel, les élus municipaux ne doivent pas se contenter de demander des budgets pour la réfection de leurs réseaux routiers locaux, ils doivent également réclamer les budgets nécessaires à la remise en forme de la route 105. «Si le ministère des Transports n’a pas de demande, ça ne se fera tout simplement pas. Le développement, sous toutes ses formes, passe par un réseau routier en bon état. C’est le temps d’y voir. »
MANIWAKI - Le transport de tonnes de copeaux provenant des usines de la Vallée- de-la-Gatineau vers la papetière de Gatineau fait en sorte que la route 105 se dégrade à un rythme accéléré si bien qu’il est temps de revoir les priorités et de prendre les décisions qui s’imposent pour rétablir la situation.
C’est l’avis du préfet Michel Merleau. «La route 105 est grandement sollicitée depuis plusieurs années déjà. Le volume accru de circulation lourde n’aide en rien le maintien de la route en bon état. C’est le temps de réviser les priorités. Une rencontre avec les autorités concernées serait de mise, il me semble», conclut le préfet Merleau.
▲ Le préfet, Michel Merleau.
▲ Les maires de la Vallée-de-la-Gatineau devraient faire pression auprès des autorités du ministère des Transports pour obtenir les budgets nécessaires à des travaux sur la route 105. «Si on ne demande rien, on n’aura rien. Et c’est ce que nous avons dans le moment.»
Vallée-de-la-Gatineau... Mais c’est où ça ?
LA GATINEAU - Quand on consulte la Programmation routière 2016-2018 en Outaouais du ministère des Transports du Québec, on se demande bien où peut se situer la Vallée-de-la-Gatineau dans cette belle et grande région.
Sauf pour un petit projet routier d’à peine deux millions $ à Chelsea, aucun autre projet n’est prévu jusqu’à la fin de 2018, à tout le moins, sur la route 105, dans la Vallée-de-la-Gatineau, du sud au nord. Il y a une trentaine d’années, les éditorialistes des quotidiens et hebdos de l’Outaouais qualifiaient la Haute-Gatineau de Tiers-Monde de l’Outaouais. Comment peut-on fermer les yeux sur l’état lamentable de la route 105 au point qu’aucun projet ne soit prévu d’ici 2018 ? C’est inconcevable. La route 105 est particulièrement affreuse, vers le nord, de Maniwaki à Grand-Remous.
Et ce rapiéçage qu’on en fait n’est pas très esthétique. Et de plus en plus de gens du milieu
s’interrogent. Il semble, selon eux, que les besoins sautent aux yeux. Il faut véritablement jouer à l’aveugle pour ne pas voir.
L’état lamentable de nos routes doit être pris en considération. Nos élus doivent le crier haut et fort. Ils doivent faire pression là où il le faut. Il faut qu’ils conviennent d’une stratégie pour en arriver à délier les cordons de la bourse du gouvernement du Québec et réparer cette route le plus rapidement possible.
Et nous rappelons que la Vallée-de-la- Gatineau fait définitivement partie de la région administrative de l’Outaouais. Et les ruraux ont les mêmes besoins que les citadins.
Nous avons tenté, en vain, avant d’aller sous presse, d’obtenir un commentaire de
la députée-ministre Stéphanie
Vallée par l’intermédiaire de
son attachée de presse,
Isabelle Marier-St-Onge.


































































































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