Page 6 - La Gatineau 4 avril 2013
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6 La Gatineau - JEUDI 4 AVRIL 2013
Dans les ateliers musique, les jeunes s’épanouissent
SYLVIE DEJOUY
MANIWAKI – Les mardis, mercredis et jeudis midi, il y a de l’ambiance dans le sous-sol de la Cité étudiante. Quand on s’approche du local de l’atelier d’initiation à la musique, les sons de guitare, batteries, tambours et autres instruments se font en- tendre. Il y a de la joie dans les ateliers musique, une bonne humeur contagieuse. Ces ateliers ont été lancés il y a deux ans par Maxime Dumas, un passionné de mu- sique également agent de relations hu- maines au guichet unique du CLSC de Maniwaki. «Il n’y avait plus de cours de musique à la Cité étudiante, explique-t-il. De fil en aiguille, j’ai fini par avoir les clefs du local de musique donc accès aux instruments.»
Rapidement, le succès a frappé à la porte des ateliers musique. De un jour par se- maine, ils sont passés à deux puis trois. Alors qu’il n’y avait que deux élèves au départ, aujourd’hui ils sont douze à vingt- cinq selon les journées. «J’ai mis le feu aux poudres puis plusieurs enseignants ont mis la main à la pâte, poursuit Maxime Dumas. D’autres adultes ont embarqué, professeurs et gens de l’extérieur.»
Ici, le mot d’ordre est de s’amuser, on joue de tous les styles, sans pression. Les ateliers ont plusieurs vertus pour les jeunes qui y participent. Ils favorisent la persévé- rance scolaire, en donnant le goût aux élèves de venir à l’école. Cela enrichit les jeunes d’un point de vue culturel, alors que l’offre dans ce domaine est limitée dans la région. En jouant ensemble, ils développent
L’atelier d’initiation à la musique est un succès. Jeunes et adultes se retrouvent les mardis, mercredis et jeudis pour s’amuser avec les notes.
le sentiment d’appartenir à un groupe. Apprendre un instrument leur permet d’améliorer l’estime qu’ils ont d’eux-mêmes, à un âge auquel ce n’est pas toujours évident.
Les ateliers sont encadrés par des adultes qui se définissent comme des animateurs- intervenants. «Le but était de créer un en- vironnement décontracté et protégé d’ap- prentissage, développe Maxime Dumas. Des activités semi-structurées car nous ne sommes pas des professeurs de musique. Nous voulons que les jeunes soient les ac- teurs de leur vie. Certains viennent juste pour avoir de la compagnie, écouter de la musique. Il y a aussi un atelier pour les jeunes avec des particularités.»
De nouveaux instruments
Les bienfaits des ateliers sont reconnus par la communauté, c’est un projet qui sé- duit. L’année dernière, un prix de recon- naissance a été remis par le Centre de santé et de services sociaux de la Vallée-de-la-Gatineau.
Dernièrement, la Créo (Conférence ré- gionale des élus de l’Outaouais) a accordé une subvention de 15 000 $. Elle a permis d’acheter de nouveaux instruments. «Nous sommes allés les chercher le 15 mars, ex- plique Maxime Dumas. Nous sommes allés en bus à Gatineau avec 18 élèves, nous en avons fait une journée d’activités. Les jeunes ont adoré, nous avons chanté et joué de la musique en allant et en revenant. Nous avons acheté notamment un système
Lorianne Martel, 14 ans
«J’aime la musique. Mon professeur m’a parlédesateliers.Jesuisvenueàunmo- mentdonnervoiràquoiçaressemblaitet j’ai aimé ça. Je ne jouais d’aucun instrument avant. J’ai commencé la guitare puis la bat- terie. Je viens à tous les ateliers. J’aime jouer de la musique, parler à d’autres personnes, retrouver mes amis.»
de son. On aimerait aussi intégrer des acti- vités de karaoké. Tout ça dans le but de diversifier les ateliers et d’attirer plus de jeunes.»
Remerciements
Maxime Dumas en est convaincu, le succès des ateliers n’aurait pas été possible sans l’implication de plusieurs personnes qu’il tient à remercier. Il y a le personnel de la Cité étudiante, avec Gaëtan Tremblay, Victor-Manuel Tomas, Lise Grondin qui reprendra les cours de musique en sep- tembre, Daniel Larche, Jonathan D’Amour, Roger Cyr, Sonia Olson qui a fait partie des premiers intervenants.
«Il y a aussi la coordonnatrice du CLSC, Allyson Rodgers, qui a accepté que je prenne du temps sur mon travail pour ani- mer les ateliers, poursuit Maxime Dumas. Egalement Annie Richard, organisatrice communautaire du CLSC, et la directrice de la polyvalente Josée Brisebois.»
Des organismes ont aussi apporté leur contribution par un soutien financier : la Créo et ses partenaires en matière de per- sévérance scolaire (le gouvernement du Québec, Caps Outaouais, «Réunir, réus- sir», la Table éducation Outaouais), Harmonie Richelieu, la Maison de la culture Vallée-de-la-Gatineau.
Frédéric Coulombe-Martin, 18 ans
«J’adore la musique, je suis guitariste et bassiste.J’avaislegoûtd’apprendredenou- velleschoses.Achaqueatelierjesuisici.Le monde est gentil, les adultes sont sympas. Cela permet à certains élèves qui s’ennuient d’apprendre de nouvelles choses. Ça donne plus le goût de venir à l’école, je sais que je ne resterai pas seul à rien faire.»
Au début, il y avait deux élèves et un adulte. En deux ans, le groupe de l’atelier musique a grossi.
Miranka Lemay, 15 ans
«Je suis arrivée un midi, on m’a donné une guitareetonm’adit«viens,jevaistemon- trercommentjouer».Aufuretàmesurej’ai appris des notes. Je m’amuse beaucoup, j’adore l’atmosphère. Aujourd’hui, je joue assez bien et je viens à tous les ateliers sans exception, sauf s’il n’y a pas d’école ou que je suis malade.»
Kristel Galipeau, 16 ans
«C’est mon professeur qui m’a parlé des ateliers.Çam’adonnélegoûtdefairedela musique.Jesuisvenueunefoisetj’aiem- barqué. Je ne connaissais aucun instru- ment. J’ai appris la guitare et je viens de commencer le tambour. Jouer de la mu- sique me permet de me défouler et de pen- ser à autre chose que les problèmes.»


































































































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