Page 17 - La Gatineau 25 septembre 2014
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La Gatineau 25 septembre 2014 17 L’avenir de la Vallée-de-la-Gatineau, je m’y emploie !
L’enseignement : une profession en or
LA GATINEAU - Retour de notre chro- nique dédiée à l’emploi, en collaboration avec Mélanie Marchand, agente d’accueil, d’intégration et de rétention de la stratégie Complicité Emploi Vallée-de-la-Gatineau. Le but est de faire découvrir à la popula- tion, et en particuliers aux jeunes, les emplois offerts dans la Vallée-de-la- Gatineau et les secteurs d’activité qui seront en demande dans les années à venir.
Notre première chronique est dédiée au métier de l’enseignement. Enseigner, quel beau métier ! Les réalités de l’enseigne- ment sont plus dures que ne le veut l’adage. Le choix d’enseigner relève d’un juste équi- libre entre les avantages de la profession et ses difficultés, la vocation et bien évidem- ment un sens aigu de la pédagogie. Il per- met de vivre des instants de satisfaction si intenses, qu’ils en font momentanément oublier les obstacles. C’est ce qu’on appelle des moments de grâce.
Un choix de vie
L’enseignement est l’un des métiers les plus exigeants qui soit, où l’expertise est un atout indispensable sans être suffisant. En effet, le simple savoir ne suffit pas car en plus du savoir, l’enseignant transmet le savoir-faire et le savoir-être. Nous avons
tous à un moment de notre vie, trouvé en un enseignant un modèle, une personne à qui on veut ressembler. Le savoir-faire est un aspect important de la profession d’en- seignant, enseigner c’est avant tout trans- mettre et pour transmettre il faut avoir les compétences pédagogiques nécessaires.
Perspectives
L’année prochaine à la Commission sco- laire des Hauts-Bois-de-l’Outaouais, quatre enseignents seront dans leur der- nière année avant leur retraite. En ce moment, les postes affichés sont : psycho- logue et éducatrice en services de garde.
Les offres d’emploi sont affichées sur le site d’Emploi Québec dans la section Outaouais/Vallée-de-la-Gatineau (http:// placement.emploiquebec.net) et sur le site de la CSHBO (www.cshbo.qc.ca).
Les études
Pour exercer le métier d’enseignant, il faut d’abord avoir complété une formation collégiale de son choix (habituellement 2 ans), puis s’inscrire au baccalauréat en enseignement (minimum 4 ans).
Pour accéder à cette profession, il faut obtenir une autorisation d’enseigner. Pour être autorisé à enseigner à la prématernelle,
à la maternelle et en formation générale au primaire, et obtenir un brevet d’enseigne- ment, il faut être titulaire d’un baccalauréat en éducation préscolaire et enseignement primaire.
Pour être autorisé à enseigner en anglais ou français, langue seconde, il faut être titu- laire d’un baccalauréat en enseignement de l’anglais ou du français, langue seconde. Ces programmes sont d’une durée de quatre ans et comportent une période de stage en enseignement d’au moins 700 heures.
Qualités et aptitudes nécessaires
Aimer travailler avec les jeunes et avoir de l’entregent car tu seras constamment en contact avec eux.
Une grande facilité à communiquer et écouter pour intervenir plus efficacement auprès des étudiants(es).
Le sens des responsabilités car tu seras responsable de tes étudiants(es), de ta classe pendant toutes les heures de cours.
L’esprit d’initiative et l’autonomie pour réussir à emmener tes étudiants(es) à déve- lopper leurs connaissances et avoir un inté- rêt dans la matière enseignée.
Le sens de l’observation et vigilance car tu devras avoir la capacité de détecter les
points faibles mais aussi les points forts de tes étudiants et étudiantes.
L’imagination, débrouillardise, ouver- ture d’esprit et créativité pour développer de nouvelles approches éducatives.
Le sens de l’organisation pour planifier tes heures d’enseignement et des plans de cours.
De la facilité pour le travail en équipe, leadership et dynamisme car tu auras à col- laborer avec tes collègues (autres enseignants, aides pédagogiques, conseillers en orienta- tion, conseillers en formation scolaire, etc).
Aimer se perfectionner constamment pour être à jour sur les nouveaux dévelop- pements de ta spécialité et pour être en mesure de les enseigner à tes étudiants(es).
Les avantages
Pas de coût supplémentaire pour la garde des enfants : un prof est en congé en même temps que ses enfants. Une bonne pension. Grande variété des disciplines. Faire un changement dans la vie d’un humain. Autonomie dans sa classe. Possibilité de travailler en équipe. De longues vacances.
Si vous souhaitez obtenir des renseigne- ments concernant ces formations, n’hésitez pas à contacter le Carrefour jeunesse emploi au 819-441-1165.
Faire une différence dans la vie des enfants
MANIWAKI - Avec 29 années de service, Michelle Lafrenière est la doyenne des ensei- gnantes à l’Académie du Sacré-Cœur. Si au départ elle se destinait à une carrière de jour- naliste, elle a finalement opté pour l’ensei- gnement, une profession longtemps considé- rée comme le plus beau métier du monde.
Michelle Lafrenière a fait ses études à Montréal, où elle a suivi une formation d’en- seignante en français au secondaire. «Quand je suis revenue dans la région, il n’y avait pas de poste pour un professeur de français au secon- daire, explique-t-elle. J’ai donc fait quatre ans en enseignement religieux, formation person- nelle et sociale, enseignement moral. Ensuite, il n’y avait plus d’emploi pour moi dans mon domaine. J’ai donc demandé à être transférée au primaire et j’y suis restée depuis.»
Pour ce transfère du secondaire au pri- maire, Michelle n’a pas eu à suivre de forma- tion particulière. Mais ça lui a quand même demandé un temps d’adaptation : «Au début j’étais dans une école de village où il n’y avait que des enseignantes du village. J’étais la petite nouvelle donc on m’a testée.»
Après un passage à Montcerf-Lytton, l’en- seignante a intégré l’Académie du Sacré- Cœur où elle enseigne depuis près de 20 ans. Aujourd’hui, elle s’occupe des élèves de deu- xième année. «En tant que doyenne de l’école je pourrais choisir n’importe quel niveau, explique Michelle Lafrenière. Mais j’aime enseigner aux petits pour voir les étincelles dans leurs yeux quand ils apprennent à lire et à écrire.»
Un métier qui a changé
La principale aptitude à avoir pour exercer ce métier, c’est bien sûr d’aimer les enfants. Selon Michelle Lafrenière, «il faut avoir un côté maternel». Il faut aussi «être polyvalente, très autonome, et cela de plus en plus, être prête à s’engager car cela nécessite beaucoup d’heures de travail. Dès les premières années
▲ Michelle Lafrenière, enseignante depuis 29 ans, en compagnie de Mélanie Marchand, partenaire de notre chronique dédiée à l’emploi.
de ma carrière, je venais les samedis à l’école pour me mettre à jour, replacer ma classe. Ce qui m’a beaucoup aidée c’est d’être prête le matin, sinon les enfants le savent et ce n’est pas long avant qu’ils en abusent. Même après 29 ans, j’y mets encore beaucoup de temps.»
Au fil des années, Michelle Lafrenière a vu son métier changer. Ce qu’elle trouve le plus difficile, «c’est que le côté humain a pris beaucoup le bord. C’est devenu administratif pour tout, il y a beaucoup de paperasse, beau- coup de redditions de compte à faire. Mes tâches ont augmenté donc j’ai moins de temps pour l’enseignement».
Aujourd’hui, une enseignante est
également psychologue, infirmière, conseil- lère pour des parents. Ce qui a changé aussi, c’est qu’il y a plus d’élèves souffrant de troubles (hyperactivité, troubles de l’atten- tion, etc). Des enfants qui ont besoin d’une attention particulière. «Mais les enseignants n’ont pas nécessairement le bagage pour gérer ces enfants, explique Michelle Lafrenière. Il y a moins d’élèves dans les écoles mais plus de besoins. Or, il y a moins de services à l’élève. On a besoin de travailleuses sociales à temps plein car l’épuisement professionnel, on en parle beaucoup.»
Malgré ces changements, Michelle Lafrenière y voit toujours un beau métier : «Il
n’yapasuneannéeoùjemedisquejesuis contente de la finir.» Elle a accumulé au fil des années scolaires de belles anecdotes : «Quand on a fait du bricolage à la fin de l’an- née avec des parents, pour moi c’était un beau cadeau. J’ai vu une maman qui avait telle- ment de plaisir. Et je croise maintenant des parents à qui j’ai enseigné.»
Michelle Lafrenière prendra sa retraite dans six ans. Et c’est avec le même plaisir qu’elle exercera ce métier jusqu’à la fin de sa carrière car «le plus beau, c’est qu’on est encore capable de faire une différence dans la vie des enfants».
Sylvie Dejouy


































































































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