Page 14 - La Gatineau 16 octobre 2014

14 16 octobre 2014 La Gatineau
VIOLENCE ENVERS LES FEMMES AUTOCHTONES
Les familles demandent plus d’aide
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - «Le contrôle du corps et des territoires». C’était le thème du kiosque installé dans les Galeries de Maniwaki dernièrement. Une initiative des deux mai- sons d’hébergement : Waseya, installée à Kitigan Zibi, appuyée par Halte-Femme Haute-Gatineau, installée à Maniwaki.
L’objectif était de sensibiliser le public à la problématique des femmes autochtones disparues ou assassinées. De «dénoncer l’indifférence et appeler le gouvernement canadien à tenir une commission d’enquête nationale».
Ce kiosque entre dans le cadre de la démarche de préparation de la Marche mondiale des femmes en 2015, qui aura pour thème «Libérez nos corps et nos ter- ritoires». Plusieurs revendications seront mises en avant à cette occasion. Parmi elles, les demandes faites au gouvernement Harper concernant les femmes autoch- tones disparues ou assassinées, afin qu’une plus grande aide soit accordée aux familles et que les objectifs policiers soient mis en
action plus vite.
«Encore aujourd’hui, les femmes autochtones n’ont pas le soutien nécessaire des instances gouvernementales, expliquent les organisatrices du kiosque. Le compte officiel de meurtres et de disparitions de femmes autochtones au Canada ne cesse de s’alourdir. En mai dernier, la GRC confirmait avoir dénom- bré 1 017 cas de femmes autoch- tones assassinées et 169 cas de femmes autochtones disparues. Il est temps de passer à l’action, car elles sont cinq fois plus exposées que les femmes alloch- tones aux violences qui per- durent dans un système patriar- cal et colonialiste.»
Les chefs des gouvernements provinciaux du Canada et les lea- ders autochtones ont demandé dernièrement au gouvernement fédéral la mise en place d’une commission nationale d’enquête, concernant le dossier des femmes autochtones assassinées ou dispa- rues. Le Premier ministre Harper a refusé, estimant qu’il ne faut pas y voir un «phénomène sociolo- gique» et que la majorité des cas devraient être traités par la police.
Michèle Audette, présidente de l’Association des femmes autoch- tones du Canada, estime qu’une enquête pourrait prendre des années et elle souhaite qu’un groupe de travail fédéral-provin- cial soit mis sur pied rapidement pour accélérer les choses.
◀ Shannon Chief (à gaupartie des personnesinitié une manifestationréserve faunique La VéElle tient la lettre adregouvernement Harper, distribuée aux passants▲ Le groupe de femmes qui tenait un kiosque dans les Galeries de Maniwaki. Elles ont sensibilisé le public à la problématique des femmes autochtones disparues ou assassinées.
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