Page 15 - La Gatineau 16 octobre 2014
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La Gatineau
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Lettre ouverte à Stephen Harper
LA GATINEAU - À l’occasion de la tenue de leur kiosque, les responsables des maisons d’hé- bergement Waseya et Halte-Femme Haute-
Gatineau, ont fait signé une lettre, émise par la Coordination nationale de la Marche mondiale de femmes, qui sera adressée au gouvernement Harper.
«Monsieur le Premier ministre du Canada, la violence envers les femmes et les filles autochtones est une violation grave des droits humains. Les actes de violence dont les femmes autochtones sont la cible, sont ancrés dans la discri- mination et la marginalisation systé- mique découlant de la colonisation et auxquelles participent la police, les médias, l’éducation et la justice.
Le gouvernement du Canada doit mener une commission d’enquête publique indépendante et doit travailler de concert avec les différentes nations autochtones afin de mettre sur pied un plan d’action national.
autochtones du Québec et la Coordination au Québec de la Marche mondiale des femmes. Il faut que les facteurs systémiques, qui favo- risent la disparition et l’assassinat des femmes autochtones, soient correctement identifiés et que les individus, processus et politiques res- ponsables du maintien du statu quo – et des dommages subséquents pour les femmes et les filles autochtones – soient dévoilés. Des recommandations et des MESURES de changement sont nécessaires pour améliorer la sécurité des femmes et des filles autochtones de tous les milieux au Canada.
Une enquête publique nationale exhaustive sur la violence envers les femmes et les filles autochtones du Canada, fournirait l’assurance aux peuples autochtones que tous les niveaux de gouvernement reconnaissent la gravité de l’enjeu et sont engagés à mettre fin au cycle de violence. L’inclusion des familles autochtones dans le processus d’une enquête publique nationale, de la planification à l’implantation post-rapport, est primordiale. Il est également essentiel que cette enquête permette aux asso- ciations de femmes autochtones d’être enten- dues, étant donné les nombreuses informa- tions qu’elles ont recueillies au fil des années.»
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Nous, les femmes de la Marche mon- diale des femmes, nous nous solidarisons avec l’appel international lancé par Femmes
Plusieurs manifestations
LA GATINEAU - Plusieurs manifestations ont été organisées afin de souligner la 9e Journée nationale de commémoration pour les femmes autochtones disparues et assassinées Objectif : faire plier le gouvernement Harper dans le dossier des femmes autochtones tuées ou portées disparues.
L’une d’entre elles avait lieu dans la réserve faunique La Vérendrye. Un groupe d’Anishinabe a distribué aux automobilistes la lettre émise par la Coordination nationale de la Marche mondiale de femmes, qui sera adressée au gouvernement Harper (lire ci-contre).
Parmi les personnes qui ont initié cette
manifestation, Shannon Chief, de Kitigan Zibi, voit dans le problème de la violence les conséquences du traumatisme lié aux pensionnats.
En 2010, l’Association des femmes autoch- tones du Canada (AFAC) avait recueilli des données sur la disparition et la mort de plus de 580 femmes et filles autochtones au Canada au cours des 20 dernières années. Une étude récente (mai 2014) de la Gendarmerie Royale du Canda (GRC) a répertorié 1 017 cas de femmes autochtones assassinées entre 1980 et 2012 et 169 cas de femmes autochtones dispa- rues depuis 1952. Des voix s’élèvent pour dire que les chiffres réels sont beaucoup plus élevés que les données disponibles.
«En inir avec l’inaction»
LA GATINEAU - À l’occasion de la 9e Journée nationale de commémoration pour les femmes autochtones disparues et assas- sinées, qui avait lieu le 4 octobre, trois députés ont co-signé une lettre adressée au gouvernement Harper : Nycole Turmel, députée néo-démocrate de Hull-Aylmer ; Mathieu Ravignat, député néo-démocrate de Pontiac ; Françoise Boivin, députée néo-démocrate de Gatineau.
«En cette journée nationale de commé- moration des femmes autochtones dispa- rues ou assassinées, nous souhaitons offrir notre soutien aux familles des victimes et rappeler l’urgence de la situation.
Au cours des trente dernières années, près de 1 200 femmes et filles autochtones ont été assassinées ou portées disparues au Canada. Concrètement, cela signifie que les femmes des Premières Nations sont cinq fois plus susceptibles de mourir par suite d’actes de violence que les autres Canadiennes, selon Amnistie Internationale Canada.
Dans notre région, deux adolescentes de la communauté de Kitigan Zibi, Shannon et Maisy, sont portées disparues depuis septembre 2008. Leurs familles demeurent sans nouvelles et attendent toujours des réponses des autorités. Leur cas n’est
malheureusement pas unique. À travers le pays, ce sont des dizaines de familles qui doivent vivre leur deuil dans l’incertitude et l’attente que justice soit faite.
L’inaction des gouvernements libéral et conservateur a permis à cette probléma- tique de prendre l’ampleur d’un drame national. Nous ne pouvons plus tolérer que des femmes disparaissent ainsi dans l’in- différence et l’anonymat.
Le 19 septembre dernier, le NPD a pro- fité de l’absence d’un grand nombre de députés conservateurs à la Chambre des communes pour forcer un débat sur cet enjeu. À cette occasion, nous avons réaf- firmé notre engagement à ce qu’un gouver- nement du NPD mette en place une com- mission d’enquête nationale au cours de ses 100 premiers jours au pouvoir. Nous avons la conviction qu’il est impératif, non seule- ment de punir les coupables, mais égale- ment de s’attaquer aux facteurs écono- miques et sociaux qui engendrent ces crimes.
Les femmes et les filles autochtones ne sont pas des citoyennes de second rang. Elles ont les mêmes droits que l’ensemble des Canadiens. Il est plus que temps qu’elles puissent jouir réellement du même égard et du même respect.»


































































































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