Page 8 - La Gatineau 03 septembre 2015
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8 3 septembre 2015 LaGatineau
MICHEL MERLEAU ET ROBERT COULOMBE
Les deux élus interpellent les candidats
LA GATINEAU - Les grandes villes et les unions municipales se sont fait entendre dans le cadre de la présente campagne électorale fédérale pour faire valoir les enjeux du monde municipal, mais pour la MRC Vallée-de-la-Gatineau, il est important de faire ressortir certains enjeux propres au monde rural.
Pour le préfet de la MRC Vallée-de-la- Gatineau Michel Merleau et le préfet suppléant et maire de la Ville de Maniwaki Robert Coulombe, les communautés rurales ont de plus en plus de difficultés à maintenir une saine prospérité et des services de proximité de qualité en raison du vieillissement des populations, de la fuite des jeunes vers les grands centres, autant les scolarisés que les non-scolarisés, d’un appauvrissement progressif des familles avec des revenus de 10 000$ inférieurs à ceux des ménages des centres urbains. Le monde rural doit aussi subir une tendance généralisée à la centralisation des services publics dans les centres urbains, autant en santé qu’en éducation, en services financiers, en recherche et développement, etc.
Les ressources naturelles, l’énergie, les produits agricoles et les matières premières provenant des régions rurales représentent aujourd’hui 50 % des exportations canadiennes, mais les collectivités rurales ne progressent pas au rythme de l’économie nationale qu’elles soutiennent si fortement. Le recensement de 2006 a révélé que la proportion du Canada rural dans la population nationale a glissé sous la barre des 20 % pour une première fois dans l’histoire du Canada et que les municipalités rurales attirent moins de 5 % des nouveaux arrivants.
L’appauvrissement des régions rurales
contribue indirectement à un accroissement de la demande en services communautaires dans les centres urbains qui les entourent et tout le monde sortirait gagnant d’une stratégie fédérale visant à améliorer les infrastructures municipales et communautaires, le logement et le transport collectif dans les communautés rurales.
Un ministère des régions rurales ?
Toutes les régions doivent prospérer pour que l’économie nationale puisse tourner rondement. Certes, le Canada rural ne disparaîtra pas tant que l’exploitation des ressources naturelles sera importante pour l’économie nationale. Mais dans ce Canada rural, il y a du vrai monde qui y vit, des gens qui ont besoin d’une bonne qualité de services de proximité pour s’épanouir et seconder les industries qui créent des emplois et qui transforment une partie des ressources naturelles destinées aux masses qui habitent les grands centres urbains : bois, minéraux, produits de la ferme, etc.
Le maire de Maniwaki demande aux candidats de chaque parti politique quel rôle peut et doit jouer le gouvernement fédéral dans le développement rural ? La nécessité de promouvoir le développement et la diversification économique des collectivités rurales afin de les rendre moins tributaires des mono-industries et des ressources naturelles et ainsi moins vulnérables aux cycles des marchés nationaux et internationaux est un objectif primordial. Le gouvernement fédéral doit élaborer une vision à long terme du rôle qu’il entend assumer auprès des collectivités et faciliter ce rôle par des engagements financiers récurrents. Pour soutenir adéquatement une véritable stratégie de
développement des régions rurales, est-ce que les partis et les candidats engagés dans la présente élection fédérale sont prêts à recommander la création d’un ministère sénior dédié au développement économique des régions rurales ?
Des engagements concrets
Le gouvernement fédéral, en collaboration avec les autres paliers de gouvernement et les entreprises privées comme Produits forestiers Résolu, Louisiana Pacific, Planchers Lauzon, Fortress, Forex et d’autres, devrait investir davantage en recherche et développement associés à la mise en valeur des ressources naturelles liées à la forêt, aux minéraux, à l’eau, au sol, au vent, etc. Plusieurs compagnies le font déjà en Outaouais dont Plancher Lauzon, un leader mondial en plancher de bois franc.
Il est important que les régions rurales puissent bénéficier davantage des retombées des centres de recherche gouvernementaux et universitaires comme le Conseil national de recherche du Canada, l’INRS, CanMetÉnergie, l’IREQ , FPInnovation, etc. Le gouvernement fédéral pourrait encourager le développement et le transfert de nouvelles expertises technologiques en régions ressources comme la Vallée-de-la- Gatineau, en offrant des primes aux chercheurs, notamment en milieux autochtones.
Il faut se rappeler que les communautés autochtones revendiquent depuis longtemps que le gouvernement fédéral investisse en formation spécialisée et appliquée dans l’exploitation durable des ressources naturelles. Toutes les communautés autochtones et non- autochtones pourraient en bénéficier, dans
une région comme la Haute-Gatineau où le taux de chômage oscille autour du 10% - 12%.
D’ailleurs, une des caractéristiques des marchés d’emplois en région ressource consiste en des emplois saisonniers, à durée très variable. Il serait important que le gouvernement fédéral révise ses critères d’admissibilité à l’assurance-emploi, pour tenir compte de la réalité, celle que vivent notamment des employés de la compagnie Produits forestiers Résolu à Maniwaki dont le statut face au chômage dépend d’un deuxième quart de travail qui lui dépend des approvisionnements publics et privés en bois et des variations des marchés des bois en Amérique du Nord.
Toujours en matière de recherche et de développement, la MRC Vallée-de-la- Gatineau dispose d’une infrastructure exceptionnelle qui pourrait être utilisée de façon beaucoup plus intensive à la fois par Transport Canada, la Défense nationale du Canada et des centres de recherches en aéronautique comme le CRIAQ , pour de l’expérimentation, la mise au point de nouvelles technologies et la formation des pilotes. Cette infrastructure est l’aéroport régional situé à Messines, en bordure de la Route 105, à 12 kilomètres au sud de Maniwaki.
«Il ne fait aucun doute que les politiques du gouvernement fédéral inf luencent la qualité de vie des contribuables dans les régions ressource, selon le préfet Merleau. Le monde rural ne dispose pas d’une masse critique importante de contribuables, mais il n’en demeure pas moins qu’il a un rôle important à jouer à l’échelle nationale. Qu’en pensent les candidats des partis politiques engagés dans la présente campagne électorale ?»
Un plan d’investissement dans les infrastructures
LA GATINEAU - Les candidats en Outaouais du Parti libéral du Canada, dont Will Amos pour le comté de Pontiac, mettent en avant l’annonce qu’un gouver- nement libéral dirigé par Justin Trudeau fera «des investissements historiques en infrastructures partout au pays, ce qui aura pour effet de renforcer la classe moyenne, de créer des emplois et de faire croître notre économie».
Pour William Amos (Pontiac), Greg Fergus (Hull-Aylmer), Stéphane Lauzon (Argenteuil-La Petite-Nation) et Steve MacKinnon (Gatineau), «cette annonce tombe pile face aux préoccupations évo- quées à maintes reprises dans nos commu- nautés et cette élection offre le choix entre des emplois et la croissance, ou des coupes et l’austérité. La Ville de Gatineau, à elle seule, évalue le déficit en infrastructures à 1,4 milliard de dollars, sans parler de nos autres municipalités et MRC de la région. Dans nos échanges avec les résidentes et les résidents de nos circonscriptions, une chose revient souvent : après une décennie de Stephen Harper, les gens nous parlent de leurs difficultés. M. Harper n’a pas réussi à renforcer la classe moyenne et M. Mulcair coupera des milliards de dollars dans les investissements publics. Nos com- munautés ont besoin d’un vrai plan pour
changer ensemble et seul le Parti libéral du Canada fera des investissements histo- riques qui créeront des emplois et de la croissance pour les villes, les municipalités et les communautés rurales comme les nôtres».
Les candidats assurent que le plan libé- ral répondra aux besoins des gens de l’Ou- taouais en matière d’infrastructures en haussant l’investissement dans le transport en commun de près de six milliards de dol- lars au cours des quatre prochaines années et de près de 20 milliards de dollars au cours des dix prochaines années ; en accor- dant la priorité à l’investissement dans les logements abordables et les résidences pour personnes âgées, l’éducation de la petite enfance et les garderies ainsi que dans les infrastructures de loisirs et culturelles ; en encourageant la construction de plus de logements et la rénovation de logements existants, en renouvelant les ententes de coopération existantes et en accordant un soutien financier aux municipalités ; en finançant la création de milliers de nou- velles garderies, en améliorant leur qualité et en veillant à ce que des places abordables en garderie soient disponibles pour plus de familles qui en ont besoin ; en réservant des fonds pour réaliser des investissements dans un large éventail de projets, y compris
les suivants : réseaux d’aqueduc et usines de traitement des eaux usées, infrastructures résistantes aux changements climatiques, énergie propre et assainissement de terrains contaminés pour per- mettre de nouvelles constructions.
Le Parti libéral s’engage à aug- menter de près du double l’inves- tissement fédéral en infrastruc- tures, qui passerait de 65 milliards de dollars à presque 125 milliards de dollars au cours des dix prochaines années, soit un investissement annuel supplé- mentaire de 9,5 milliards de dol- lars à l’an dix.
Will Amos, Greg Fergus, Stéphane Lauzon et Steve MacKinnon sont convaincus qu’en travaillant ensemble avec les élus provinciaux et municipaux et avec les MRC ils pourront ainsi contribuer à l’essor économique de l’Outaouais par ce programme d’infrastructures : «Nous savons que l’investissement dans les infrastructures publiques permet non seu- lement la croissance de l’économie et la création d’emplois, mais renforce nos com- munautés et nos villes, font valoir les
candidats. La croissance du Canada a été rendue possible grâce à d’ambitieux projets d’infrastructures. Comme pays, nous devons encore une fois faire preuve d’am- bition pour moderniser nos systèmes de transport en commun, bâtir des logements abordables et nous adapter aux change- ments climatiques. L’investissement dans les infrastructures est crucial pour le déve- loppement à long terme de nos circonscrip- tions et de toutes les communautés du pays.»


































































































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