Page 13 - La Gatineau 23 juin 2016
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La Gatineau 23 juin 2016 13 Tous ont droit à un espace vital
CENTRE D’AMITIÉ AUTOCHTONE À MANIWAKI
JEAN LACAILLE
jlacaille@lagatineau.com
KITIGAN ZIBI ANISHINABEG - Le respect du rôle, de la culture, de la langue et de l’histoire autochtone sont autant de facteurs déterminants dans l’établissement d’un Centre d’amitié autochtone à Maniwaki.
Bon nombre de facteurs sont à l’origine des situations de bien-être, des réalités et des préoccupations actuelles des Autochtones. Certains d’entre eux sont attribuables à la colonisation, aux pensionnats indiens, à l’assimilation, à la violence physique,
émotionnelle, mentale et sexuelle, à la discrimination, à la perte des traditions, de la langue et de la culture.
Comme on le précise dans le document «Évaluation des besoins des Autochtones dans la ville de Maniwaki», ces facteurs ont créé un environnement qui entraîne des répercussions négatives sur la santé et le bien-être social des familles autochtones et de leurs collectivités. Les Autochtones doivent bien souvent composer avec des difficultés supplémentaires pour accéder aux services de santé et aux services de soutien connexes. Les raisons sont multiples : emplacement géographique, compétences, langue, sensibilisation et racisme. Ces problèmes ne datent pas d’hier,
ils sont le résultat des nombreuses années pendant lesquelles la voix des Autochtones n’a pas été écoutée dans l’élaboration des cadres, des politiques, des lois, etc.
Les Autochtones ont besoin d’une gamme complète de services culturellement pertinents et sécurisants qui respectent les traditions, les valeurs et les croyances. Les organisations aux échelles nationale, provinciale, régionale et locale doivent être sensibilisées à cet aspect culturel. L’importance de la sécurité culturelle en santé et en services sociaux consiste à favoriser l’autonomie des personnes, des familles et des collectivités afin qu’elles prennent en charge leur propre santé et mieux-être.
Il est important de signaler que pour atteindre la sécurité culturelle, il faut que les prestataires de services en santé et services sociaux respectent la diversité entre les peuples autochtones et la diversité de leurs points de vue. Les conclusions de l’évaluation des besoins révèlent que les Autochtones de Maniwaki ne reçoivent pas les services de santé de même qualité que ceux que reçoivent les autres citoyens de la région.
L’évaluation des besoins est un début et contribue à établir de solides partenariats en plus d’améliorer les relations entre les prestataires de services et les Autochtones, de manière à jouer un rôle déterminant pour la réussite de ce projet.
Comment fonctionne un centre d’amitié autochtone ?
JEAN LACAILLE
jlacaille@lagatineau.com
KITIGAN ZIBI ANISHINABEG - Les gens ont beaucoup plus besoin des gens que de soleil et d’argent. Le Centre d’amitié autochtone de Maniwaki devrait souscrire à de fortes valeurs organisationnelles comme la fierté, l’autonomie et les valeurs familiales.
Il devrait également assurer un leadership solide et favoriser la participation citoyenne. Il devrait être exempt de toute activité politique et travailler en collaboration avec l’ensemble des organisations du territoire.
Ce constat est véhiculé dans le document «Évaluation des besoins des autochtones dans la ville de Maniwaki» rendu public récemment et préparé par des intervenants du Conseil tribal de la nation algonquine Anishinabe (CTNAA) dont le siège social est situé sur la route 105 à Kitigan Zibi Anishinabeg.
Plusieurs recommandations
Il faudra établir un personnel dont les membres proviendront du CTNAA. Il sera bilingue, bien renseigné, qualifié, flexible, aidant et sensibilisé à la culture. Il faudra soutenir les autochtones disséminés un peu partout dans la Ville de Maniwaki. Il faudra donc embaucher des conseillers, des
intervenants en cas de crise, des professionnels de la santé, un travailleur social, des travailleurs en prévention, du soutien juridique, des gens pour s’occuper de la petite enfance, un animateur d’activités récréatives, des ressources culturelles de même que des services aux aînés.
Quant au fonctionnement, il faudra établir des heures f lexibles, promouvoir des programmes par le site Web, les infolettres et les brochures. Il faudra tendre vers un financement continu avec des politiques et procédures appropriées, une gestion financière solide, des conditions de travail stables et assurer la sécurité en tout temps.
Il faudra organiser plusieurs activités pour les gens de tous les âges. Au niveau culturel, il faudra encourager l’apprentissage du tambourinage, le tressage, les perles, la chasse, la pêche, le trappage, des programmes de mise en forme, des activités sociales, familiales et pour les jeunes, les aînés, des excursions sur le terrain, apprendre la langue des Premières Nations, la pratique des sports, des clubs d’aide au devoir, le tutorat et les loisirs.
Il faudra être en mesure de répondre à toutes les demandes de services, qu’il s’agisse de services de santé, les services sociaux, les services juridiques, les services de l’emploi et de la formation, le logement, l’alimentation,
les vêtements, les conseils, l’éducation, la culture des Premières Nations, l’éducation et l’adaptation au mode de vie en milieu urbain, la cuisine et la création d’une banque alimentaire.
Il faudra favoriser la création de partenariats. Il sera donc grandement nécessaire de resserrer les relations et d’éviter le dédoublement des services.
Pour répondre aux besoins, il faudra des conseillers en santé mentale, en éducation, en emploi et qui pourront intervenir en cas de crise. Il faudra des médecins, des infirmières et infirmiers, des éducateurs en santé, des intervenants en toxicomanie, en santé mentale,
le soutien des aînés, les ressources culturelles. Au niveau social, il faudra s’occuper de logement et établir des partenariats avec les services offerts à Maniwaki et dans les collectivités de la Vallée-de-la-Gatineau. Il faudra aussi des travailleurs en prévention, notamment des cours sur les aptitudes parentales, sur la santé, l’établissement d’un budget, la thérapie de couple, la prévention du placement des enfants en famille d’accueil et dans des centres de détention juvénile en plus d’animateurs d’activités récréatives.
Il faudra créer un programme pour les survivants des pensionnats indiens, organiser une cafétéria, une banque alimentaire, un refuge d’urgence et former des bénévoles.
CLASSES DE MATERNELLE DU RUCHER
La CSHBO garde le statu quo
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - Il y a quelques semaines, une quarantaine de parents avaient assisté, à l’auditorium de la Cité étudiante, à une rencontre organisée par la Commission scolaire des Hauts-Bois-de-l’Outaouais. Tous les parents des enfants de 5 ans inscrits à la maternelle dans les écoles Christ-Roi, Académie du Sacré-Cœur et Pie XII, pour la prochaine année scolaire 2016-2017, étaient invités à cette rencontre qui portait sur une éventuelle réorganisation des maternelles de l’établissement Le Rucher secteur Maniwaki.
Deux scénarios avaient alors étaient présen- tés : une maternelle à Pie XII, une à Christ- Roi et deux à l’Académie Sacré-Cœur ; une maternelle à Pie XII et trois à l’Académie Sacré-Cœur. Le problème, comme nous l’avait
expliqué le directeur de la CSHBO Harold Sylvain, est qu’à l’école Pie XII «non seule- ment on a trop d’élèves au niveau de la mater- nelle 5 ans mais on déborde aussi la capacité totale de l’école. On est à 143 élèves et la loi nous dit qu’on ne devrait pas en avoir davan- tage que 140 dans toute l’école».
Finalement, à l’occasion d’une séance extraordinaire du conseil des commissaires, la CSHBO a adopté une résolution par laquelle il est décidé de garder le statu quo concernant l’organisation des classes de maternelles du Rucher, c’est-à-dire un groupe à Pie XII, deux à l’Académie Sacré-Cœur et un à Christ-Roi.
À noter que cela n’a rien à voir avec un regroupement des cycles d’enseignement des trois écoles primaires de Maniwaki, au sujet duquel une pétition a été déposée par des parents auprès du conseil des commissaires. L’étude sur ce projet sera faite durant la pro- chaine année scolaire.


































































































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