Page 7 - La Gatineau 1er Septembre 2016
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La Gatineau 1er septembre 2016 7 Le non l’emporte par 877 votes
RÉFÉRENDUM SUR LE PROJET DE FUSION
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
DÉLÉAGE - La réponse à la question posée dimanche à l’occasion du référendum est assez claire : une large majorité de citoyens ne veut pas d’une fusion de leur municipalité avec ses voisines d’Aumond, Sainte-Thérèse-de-la-Gatineau et Maniwaki. Le non l’a emporté par 877 votes, soit 78%, contre 243 pour le oui. Des 1 639 personnes inscrites sur la liste électorale, 1 133 se sont déplacées, donc un taux de participation de 69%, et il y a eu 1 120 bulletins valides. Cela met un terme à ce dossier qui a suscité de vifs débats depuis plusieurs mois.
À l’annonce des résultats dimanche soir, les opposants à la fusion n’ont pas caché leur joie. Parmi eux, il y avait notamment Anne Potvin, porte-parole du comité du non: «On est très content du travail accompli par tous les bénévoles et merci à la population d’être sortie voter en si grand nombre. Maintenant, ce que nous souhaitons, c’est que toutes les municipalités se mettent ensemble et développent la région. La fusion n’était pas la solution parce que nous étions trois petites municipalités qui auraient fusionné avec Maniwaki, alors que c’est un travail pour les 17 municipalités. Nous demandons à la MRC et aux maires de s’asseoir afin de trouver une solution pour développer et que la population arrête de décroitre.»
Alors que la question de l’endettement de Maniwaki a largement été soulevée, Anne Potvin assure que«on ne voulait pas partir de guerre avec Maniwaki. On aime Maniwaki, c’est notre pôle. Mais on ne sentait pas que c’était seulement à Déléage de sauver Maniwaki. On a eu beaucoup de pression, moi j’ai eu des menaces à mon commerce, des gens du non et des gens du oui en ont eues aussi. Il était temps que ça finisse car ça devenait une campagne de salissage.»
Pour le conseiller municipal de Déléage Gilles Jolivette, qui s’est prononcé contre la fusion tout comme son confrère Denis Brazeau, il est temps maintenant «de tourner la page et travailler ensemble pour développer la région».
Déception des élus
Pour le maire de Déléage, Bernard Cayen, «nous avons fait une proposition croyant répondre à un besoin exprimé par
la population, à savoir se donner les moyens de mieux contrôler les hausses de taxes, et finalement on voit au résultat, qui est très clair, qu’on est satisfait de la situation actuelle». Comme il s’y est engagé, le conseil respectera la volonté de la majorité des citoyens. Bernard Cayen reste malgré tout convaincu que la fusion aurait été une bonne solution.
Même chose pour le maire de Sainte- Thérèse-de-la-Gatineau, André Carle : «La démocratie a parlé, le résultat est sans équivoque. Comme membre du comité de travail je suis déçu du résultat, je pensais qu’au niveau des municipalités on était rendu là et j’espérais que la population soit rendue là aussi. Mais de toute évidence, au moins à Déléage, ce n’est pas le cas. C’est un rendez-vous manqué tant qu’à moi. On pensait que c’était un bon moyen pour renverser la vapeur et générer plus de développement, d’activité, de facilité à boucler nos budgets d’opération tout en favorisant le développement. Mais la population a parlé.»
Du côté de Maniwaki, le maire Robert Coulombe avoue être «amèrement déçu. Je suis surpris de l’ampleur de l’opposition à un tel projet, j’aurais pensé qu’il y aurait un partage presque équitable entre le oui et le non. Je le respecte mais je crois qu’on a fait un peu cette campagne uniquement sur le dos de Maniwaki, disant que Maniwaki avait une mauvaise gestion financière, qu’on était dans le pétrin et qu’on pouvait pas s’en sortir sans les autres. Au contraire, la situation financière est bonne, on a des surplus accumulés importants et la dette est une dette collective principalement pour l’eau potable et l’assainissement des eaux. Il y a eu une campagne de désinformation qui a eu son effet certain sur le résultat.» Robert Coulombe espère que ce projet ne sera pas totalement mis de côté et qu’il reviendra à la table des discussions dans les prochaines années.
À Aumond, le maire Denis Charron est également très déçu : «Je pense que ce regroupement aurait permis de donner un bon coup de barre dans la région et d’amener des gens d’affaires à y investir.» Ici, le débat a abouti à la suspension sans solde pendant deux jours de trois employés municipaux, pour avoir fait la promotion d’une pétition demandant la tenue d’un référendum. À noter que le syndicat a déposé des griefs la semaine dernière. La municipalité a 30 jours pour répondre.
▲ Explosion de joie de la part des partisans du non, à l’annonce des résultats.
▲ Henri-Claude Gagnon, directeur général de Déléage et président d’élection, annonçant le résultat du référendum.


































































































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