Page 9 - La Gatineau 23 mars 2017
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CONFÉRENCE DE MYLÈNE PAQUETTE À LA CITÉ ÉTUDIANTE
Un modèle de persévérance
La Gatineau 23 mars 2017 9 mes peurs».
Une fois en mer, il lui a fallu faire preuve de beaucoup de courage et de persévérance car, même si elle s’était bien préparée, la traversée n’a pas été un long fleuve tranquille : «Les quatre premiers jours j’ai eu le mal de mer. Au jour 8, un système dépressionnaire s’en venait sur ma position. Je n’ai pas pu ramer, je devais rester enfermée dans ma cabine. Durant les deux premiers mois ça a été comme ça presque à toutes les semaines, avec des vagues de trois mètres. J’avais 5 000 km à faire et après 45 jours j’en avais fait que 350. J’ai fait part à mon équipe au sol de ma crainte de ne pas réussir.»
Malgré les difficultés, Mylène Paquette n’a pas cédé à la tentation d’abandonner. «J’ai compris que la seule chose que je pouvais vraiment contrôler, c’était mon attitude face aux difficultés. Que je devais rester positive même si ça ne fonctionnait pas comme je voulais. C’est ce qui m’a permis de ne pas lâcher et de commencer à avoir du plaisir. Une attitude positive m’empêchait de nourrir mes peurs et me permettait d’affronter les difficultés.»
Nommée Personnalité de l’année La Presse/Radio-Canada en 2013, Mylène Paquette a aussi reçu le Prix Inspiration Nature au Musée canadien de la nature, la médaille d’honneur de l’Assemblée nationale du Québec ainsi que la Croix du service méritoire du Gouverneur général du Canada.
SYLVIE DEJOUY
sdejouy@lagatineau.com
MANIWAKI - Elle est entrée dans l’histoire en devenant la première personne du continent américain à traverser, en solitaire, l’Atlantique Nord à la rame. Mylène Paquette était de passage à la Cité étudiante la semaine dernière afin de présenter sa conférence «Un coup de rame à la fois». Dans un auditorium comble, elle a expliqué la préparation de son projet et la traversée avec un message axé sur la persévérance. Une belle source d’inspiration pour les jeunes.
Mylène Paquette est une de ces personnes qui a eu l’audace de croire en ses rêves et de surmonter tous les obstacles qui se trouvaient sur sa route pour l’atteindre. C’est en 2005 qu’elle a découvert la navigation au cours d’un voyage au Lac Champlain. Cette escapade devient une véritable révélation pour la montréalaise qui décide alors de devenir navigatrice. Pendant les mois qui suivent, elle se documente et apprend tout ce qu’elle peut sur le monde de la navigation, univers qui la fascine. Au cours de ses recherches, elle découvre la discipline internationale dont elle va tomber amoureuse : la rame océanique.
À ce moment, Mylène Paquette est préposée aux bénéficiaires auprès des enfants malades du CHU Sainte-Justine,
emploi qu’elle occupe depuis 2001 et qu’elle occupera pendant 10 ans. C’est au cours de l’été 2008 qu’elle aura, avec une jeune patiente atteinte d’une leucémie et qui savait qu’elle allait mourir, une conversation qui bouleversera sa vie. C’est suite à cette rencontre qu’elle décide de passer à l’action et devenir la première personne du continent américain à traverser l’Atlantique Nord à la rame en solitaire.
C’est ainsi qu’en 2009, Mylène Paquette suit une formation de navigation ainsi qu’un cours de survie et de mesures d’urgence en mer en Angleterre. À partir de ce moment, elle parfait sa formation en navigation au sein de l’école de navigation de la Société de sauvetage du Québec. Aussi, avant de faire sa grande traversée en solitaire, Mylène Paquette participe à plusieurs expéditions pour acquérir de l’expérience. En 2010, elle traverse l’Atlantique Sud avec un équipage de 6 personnes en 58 jours. En 2011, elle entreprend une expédition de 76 jours en solitaire à la rame sur les eaux tumultueuses du fleuve Saint-Laurent entre Montréal et les Îles-de-la-Madeleine. C’est lors de cette expédition qu’elle rencontre celui qui sera le pilier de sa grande aventure : Hermel Lavoie, dont elle a donné le nom à son bateau : «Quelqu’un qui croyait plus en moi que moi-même». Par la suite, Mylène Paquette traverse pour une première fois l’Atlantique Nord avec un équipage à bord d’un voilier qui fera le trajet entre la France et la Canada en passant par le Groenland.
▲ Mylène Paquette est la première personne du continent américain à avoir traversé, en solitaire, l’Atlantique Nord à la rame.
C’est ainsi que le 6 juillet 2013, après 5 années de préparations diverses et d’efforts acharnés, Mylène Paquette quitte Halifax en Nouvelle-Écosse. Elle laisse sur terre une équipe qui la guidera au cours des 129 jours qui lui permettront de traverser l’Atlantique Nord. Le 12 novembre 2013, elle arrive finalement à la ville de Lorient en France où son exploit sera souligné et félicité par les médias du monde entier.
Depuis son retour sur terre, Mylène Paquette partage par le biais de ses conférences en milieu entrepreneurial, scolaire et devant le grand public, son extraordinaire aventure qui pourtant n’aurait jamais dû être réalisée puisqu’elle avait dans un premier temps décidé d’y renoncer, à cause de sa peur des requins. Mais, comme elle l’a expliqué aux jeunes de la Cité étudiante, «j’ai fini par affronter


































































































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